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mercredi 13 mars 2013

Mort ou vif, Chavez est la cible du mépris des médias (Fair, Usa)

Par Frédéric Lemaire
11/03/2013
Source : http://www.acrimed.org
English  In Death as in Life, Chávez Target of Media Scorn

La mort d’Hugo Chavez a suscité, en France, une tempête médiatique d’informations et de commentaires approximatifs, biaisés, voire mensongers qui les apparentent à de la pure propagande. Que le rôle du président du Venezuela et la politique qu’il a conduite fassent l’objet de controverses, rien de plus normal. Pour peu qu’elles reposent sur des informations exactes et des enquêtes effectives, et non sur une surenchère de raccourcis et de slogans. Nous y reviendrons...

… Après nous être tournés vers les médias états-uniens qui ont donné la pleine mesure de ce que des médias dominants peuvent accomplir. C’est pourquoi nous publions ci-dessous un article disponible sur le site de FAIR – « Fairness and Accuracy in Reporting » [1] –, un observatoire dédié à la critique des pratiques médiatiques aux États-Unis. “In Death as in Life, Chávez Target of Media Scorn” – c’est le titre de cet article date du 6 mars 2013 – est publié sous licence Créative Commons. En voici la traduction. (Acrimed)
Le président populiste de gauche du Venezuela [2], Hugo Chavez, est mort mardi 5 mars après avoir lutté pendant deux ans contre le cancer. Si les dirigeants du monde devaient être jugés sur les doses de vitriol médiatique et de désinformation dont leur action politique ont fait l’objet, Chavez serait dans une catégorie à part.

Juste après sa première élection en 1998, le gouvernement américain le dénonçait comme une menace contre les intérêts américains – une image que les médias états-uniens ont largement caricaturée. Lorsqu’un coup d’État préparé par les milieux du privé et les élites médiatiques réussit à évincer Chavez du pouvoir, de nombreux titres de presse états-uniens applaudirent (Extra !, 6/02). Le New York Times (4/13/02), annonça une « démission », expliquant : « la démocratie vénézuélienne n’est plus menacée par un dictateur en puissance ». Le Chicago Tribune (4/14/02) applaudit lui aussi le départ d’un dirigeant qui aurait « fait les louanges d’Ousama Ben Laden » – une allégation bien entendue complètement fausse.
Ces allusions sans fondement eurent cependant des répercussions médiatiques. Sept ans plus tard, CNN (1/15/09) organisait une discussion sur Chavez avec le stratège démocrate Doug Schoen. Alors que le présentateur lui demandait si Chavez était pire ou non qu’Ousama Ben Laden, Schoen affirma que Chavez « avait donné une invitation à Al Qaida et au Hamas de venir à Caracas ».

Ce genre de polémique médiatique sur Chavez ne connaît, semble-t-il, pas de limite. Dans un article de presse, Newsweek (11/2/09) parvint même à le comparer à Mussolini, Hitler et Staline. (Chavez s’était alors construit un studio de tournage, ce qu’apparemment font tous les dictateurs). Pour ABC (World News, 10/7/12) c’est un « ennemi farouche des États-Unis », pour le Washington Post (10/16/06) un « démagogue autocrate ». Fox News (12/5/05) annonça que le gouvernement était « authentiquement communiste » malgré le fait que Chavez ait été régulièrement réélu lors d’élections certifiées par des observateurs internationaux (Extra !, 11-12/06), élections qualifiées de « meilleures du monde » par Jimmy Carter (Guardian, 10/3/12).

Outre les accusations de terrorisme et la dénonciation d’une menace militaire croissante que le Venezuela ferait peser sur la région (FAIR Blog, 4/1/07), les médias ont souvent essayé de faire passer le message selon lequel Chavez était nuisible pour les Vénézuéliens, invoquant une prétendue ruine économique du pays. L’éditorial du Washington Post (1/5/13) se lamente sur les « souffrances économiques causées par M. Chavez », l’homme qui a « détruit leur pays jadis prospère ». Un article récent du New York Times (12/13/12) décrivait les difficultés de la vie quotidienne au Venezuela en expliquant que ces soucis sont typiques, pour les pauvres comme pour les riches, et comment le président Hugo Chavez s’était maintenu en poste 14 ans, restant populaire dans la majorité de la population grâce à sa personnalité hors du commun, les largesses de ses dépenses publiques et sa capacité à convaincre les Vénézuéliens que la révolution socialiste qu’il promouvait améliorerait un jour leur vie.

Il n’est pourtant pas si fou de penser que Chavez a d’ores et déjà amélioré le quotidien des Vénézuéliens (FAIR Blog, 12/13/12), avec un niveau de pauvreté divisé par deux, la mise à disposition de nourriture et de soins, l’amélioration du système d’enseignement public et un effort pour construire des institutions démocratiques depuis la base (pour plus d’information, lire l’article de Greg Grandin dans Nation, 3/5/13).
Cet aspect-là n’est certes pas toujours entièrement omis par les médias états-uniens. Mais ces politiques sociales, qui reflètent de nouvelles priorités dans la redistribution de la richesse pétrolière du pays, sont présentées comme un plan préparé par Chavez pour s’attirer les faveurs des pauvres. C’est ce que sous-entend à peine le Washington Post (2/24/13), indiquant que Chavez a gagné le « soutien inconditionnel des masses frappées par la pauvreté » en « distribuant des postes à ses soutiens et en faisant crouler les pauvres sous les cadeaux ». Pour l’émission « All Things Considered » de NPR – National Public Radio – (3/5/13), des « millions de Vénézuéliens l’aimaient parce qu’il multipliait à outrance les programmes sociaux pour les pauvres. »

Acheter le soutien de ses propres citoyens est une chose ; faire état de sentiments hostiles à l’égard des États-Unis en est une autre. Ainsi comme le JT CBS Evening News (1/18/13) l’expliquait récemment, « Chavez a fait carrière en s’attaquant aux États-Unis ». Mais personne ne s’interroge sur la manière dont un dirigeant américain se comporterait à l’égard d’un pays qui aurait soutenu un coup d’État contre lui.
Bien que le soutien des États-Unis au coup d’État de 2002 ait été clairement établi, ce simple fait est souvent considéré comme une des théories de la conspiration véhiculées par Chavez ainsi que l’explique le Washington Post (1/10/13) : « Un des piliers idéologique du pouvoir de Chavez pendant 14 années a consisté à s’opposer aux administrations républicaines et démocrates, qu’il accusait de vouloir déstabiliser son gouvernement.  »

Des documents du département d’État (FAIR Blog, 1/11/13) montrent pourtant que plusieurs agences états-uniennes ont « apporté entraînement, formation au gouvernement et soutien aux personnes et organisations activement impliquées dans la brève éviction du gouvernement Chavez ». L’administration Bush avait d’ailleurs déclaré son soutien au régime d’un jour issu du coup d’État en expliquant que Chavez « était responsable de son destin » (Guardian, 4/21/09).

Bien entendu, comme pour n’importe quel autre pays, il y a des aspects du régime de Chavez qui prêtent à critique. Néanmoins, il est vraisemblable que l’attention toute particulière que les médias états-uniens ont porté sur les points faibles du Venezuela n’était pas sans lien avec l’agenda de Washington ; une étude de FAIR (Extra !, 2/09) sur les éditoriaux sur les droits humains montre que le Venezuela faisait l’objet de critiques beaucoup plus virulentes que la Colombie, alliée des États-Unis, malgré la violente répression de l’opposition dans ce pays.

La couverture médiatique de la mort de Chavez n’y change rien. « Le tyran du Venezuela Chavez est mort  » rapporte la Une du New York Post (3/6/13) ; « Mort d’un démagogue » peut-on lire sur l’écran d’accueil du Time (3/6/13). Le présentateur de CNN Anderson Cooper (3/5/13) a déclaré que c’était « la mort d’un dirigeant qui faisait l’Amérique voir rouge, rouge comme Fidel Castro, le président socialiste du Venezuela Hugo Chavez. »

« Les mots “homme fort du Venezuela” ont souvent précédé son nom, et ce pour une bonne raison » déclarait le présentateur de NBC Nightly News Brian Williams (3/5/13) ; pour ABC World News (3/5/12), « de nombreux américains le voyaient comme un dictateur ». C’est en effet probablement le cas s’ils étaient à l’écoute des grands groupes de médias.

Le fait que les intérêts des élites américaines soient l’un des principaux enjeux des relations entre les États-Unis et le Venezuela n’est pas toujours passé sous silence. De nombreux reportages sur la mort de Chavez ont noté la richesse pétrolière immense du pays. Williams expliquait sur NBC, « tout cela est très important pour les États-Unis, car le Venezuela est assis sur un tas de pétrole, et c’est là que ça devient intéressant pour les États-Unis ». Ce qui est confirmé par Rachel Maddow sur MSNBC (3/5/13) [3] : « Vous comprenez, le Venezuela est un pays qui compte sur la scène mondiale. Il est assis sur les réserves les plus importantes de pétrole de la planète ».

Et Barbara Starr (3/5/13) d’expliquer sur CNN : « Désormais de nombreuses entreprises états-uniennes vont suivre de très près la transition au Venezuela. Ils vont vouloir s’assurer que les investissements sont sûrs, et que le pays est suffisamment stable pour investir ». Et parmi ces entreprises, comptons les grands groupes de média.

Traduction de Frédéric Lemaire

Notes

 

[1] Que l’on peut traduire ainsi : « Pour des médias impartiaux et rigoureux ».
[2] « Populiste » n’a pas, aux États-Unis, les connotations purement péjoratives qu’il a en France (note d’Acrimed).
[3] MSNBC est une chaîne d’information en continu du câble diffusée aux États-Unis et au Canada.

La soif d’eau de Wall Street

Par Frederick Kaufman
08/03/2013
Source : http://blog.mondediplo.net
English   Thirst for water on Wall Street

Les manœuvres en vue d’un marché global de marchandisation de l’eau doivent être arrêtées. Un tel marché pousserait à la hausse les prix de certains produits alimentaires, bien au-delà des pics enregistrés au cours des cinq dernières années, prévient Frederick Kaufman.

Au début de l’année dernière, j’ai publié un article dans Foreign Policy expliquant comment Wall Street se fait de l’argent sur le dos de ceux qui souffrent des affres de la faim. J’ai procédé à l’historique des marchés financiers des produits alimentaires et relevé que les prix du maïs, du soja, du riz et du blé ont battu des records à trois reprises au cours des cinq dernières années [« How Goldman Sachs Created the Food Crisis », Foreign Policy, 27 avril 2011.]. J’ai scruté les impacts du changement climatique et des biocarburants sur les marchés à terme des céréales et j’en ai déduit que le système mondial des prix des produits alimentaires qui, jadis, bénéficiait aux agriculteurs, aux boulangers et aux consommateurs a été sapé par les dérivés financiers créés par les banques d’investissement.

Ces fonds de matières premières ont effectivement détruit la fonction traditionnelle de « découverte des prix » pour les échanges à terme du blé sur les places de Chicago, de Kansas City et de Minneapolis, et ont fait de ces marchés des machines à générer des profits pour les banques et les fonds d’investissement, tout en orientant à la hausse le prix de notre pain quotidien [1].

Bien que l’on ait promis une réglementation globale des dérivés financiers sur les aliments, les années passent et rien de concret n’a encore été réalisé. A Washington D.C., les abus sur les marchés de matières premières et d’autres trafics ont accouché de 30 000 pages de réglementations nouvelles : la loi dite « réforme de Wall Street de Dodd et Frank » et la loi de 2010 sur « la protection du consommateur ».

Comme on pouvait s’y attendre, la mise en œuvre de ces lois a été contestée devant les tribunaux et ainsi provisoirement suspendue. Même si ces textes s’appliquent au-delà de la Beltway [2], les échappatoires ne manquent pas pour les grosses banques. En conséquence, il est prudent de se dire que la ressource globale sera le prochain produit financier dérivé. Y a-t-il plus alarmant, plus grave que la catastrophe qui permettra de parier sur les aliments des humains ?

Qu’en est-il de l’eau ? 

 

Les spéculateurs peuvent déjà parier sur la neige, le vent et la pluie, au moyen de contrats à terme, pouvant être négociés — vendus et achetés — à la Bourse « Chicago Mercantile Exchange ». La valeur du marché de la météorologie a cru de 20 % entre 2010 et 2011. Mais ce secteur demeure chétif : il représente seulement 11,8 milliards de dollars. Il n’en demeure pas moins que ce type de transactions à terme prouve que la fièvre qui s’est emparée de Wall Street transforme mère nature en mère de tous les casinos.
Certains environnementalistes pensent que mettre un prix sur l’eau douce serait le meilleur moyen pour sauver le capital hydrique de la planète. Plus cher elle coûtera, moins nous gaspillerons la ressource.
La financiarisation de précieuses ressources sous-tend une initiative internationale hébergée par le programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD) et soutenue par l’Union Européenne, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Hollande, la Norvège, la Suède et le Japon : il s’agit de « The Economics of Ecosystems and Biodiversity » (TEEB).

Le TEEB vise à calculer jusqu’au dernier trillion de dollars, de rials ou de renminbi, la valeur des écosystèmes. Le mouvement PES « paiement pour les services environnementaux » (rendus par les écosystèmes) se réfère quant à lui à des choses comme l’air que nous respirons et l’eau que nous buvons.
On compte, parmi les partisans de ce concept, la Banque mondiale et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Selon le rapport de 2010 du TEEB : « L’accent mis par la société moderne sur le marché des composants du bien-être et notre dépendance quasi totale vis-à-vis des prix du marché pour attribuer la valeur signifient que nous ne mesurons et ne gérons les valeurs économiques échangées qu’à travers les marchés. »

La faculté de Wall Street à tirer des profits de la bulle alimentaire, l’incapacité de Washington à réglementer les dérivés (financiers) globaux et la forte tendance à faire de la nature une marchandise, au moyen d’instruments du type TEEB et PES, ont convergé cet été vers un seul et unique foyer : la sécheresse qui s’est abattue sur les Etats Unis.

Une avalanche de prédictions sociales et environnementales sinistres a accompagné cette sécheresse : en 2035, trois milliards d’êtres humains seront affectés par le stress hydrique, le manque d’eau deviendra chronique, les incendies de forêt se déclareront partout, les moussons deviendront imprévisibles et la fonte des neiges décroîtra de manière drastique, étant donné le nombre d’hivers suffocants.

Or, dans le même temps, l’eau est devenue essentielle pour un spectre de plus en plus large d’industries, allant de la houille blanche à la fracturation hydraulique, de la brasserie à la fabrication des semi-conducteurs. La nappe phréatique est en train de s’effondrer en Asie aux dires des hydrologues. Les politologues voient moult querelles pointer à l’horizon au sujet de la propriété et de l’utilisation des cours d’eau de l’Himalaya et quiconque fore un puits dans le Nebraska sait que l’aquifère de l’Ogallala, dans le centre-ouest des Etats-Unis, est en train de baisser de manière inquiétante.

Les conséquences sont effroyables : destruction d’écosystèmes, extinction d’un nombre incalculable d’espèces, risques de conflits régionaux et internationaux, telles les fort redoutées « guerres de l’eau » du XXIe siècle. Que se passera-t-il quand l’Ethiopie érigera des barrages sur le Nil ? Ou quand le Yémen deviendra le premier pays dont l’eau aura été épuisée ? Une réponse courte s’impose : rien de bon.

Tirer profit 

 

Les investisseurs de tous horizons adorent les ambiances apocalyptiques. A travers les interstices de la violence et du chaos, il reste de l’argent à ramasser. De nos jours, les plus gros profits ne viennent pas de la vente ou de l’achat de choses bien réelles (comme des maisons, du blé ou des voitures), mais bien de la manipulation de concepts éthérés, tels le risque et les dettes collatérales. La richesse coule des instruments financiers qui transcendent la réalité.

Investir dans l’indice boursier « eau » est aujourd’hui recherché comme jamais. Il existe plus de cent indices [3] pour suivre et apprécier la valeur des titres et les actions des entreprises engagées dans le business de l’eau comme les services publics, l’assainissement et le dessalement. Nombreux sont ceux qui procurent de confortables dividendes (cf « Invest in Water ETFs »).

D’où la pression qu’exercent la Banque mondiale et le FMI, toujours à l’affût pour étendre les marchés boursiers pour leurs milliards de dollars de crédit et pour amener les pays à privatiser leurs ressources.
Ces dernières incluent les lacs, les cours d’eau, les retenues et réservoirs d’eau d’Argentine, de Bolivie, du Ghana, du Mexique, de Malaisie, du Nigéria et des Philippines (Lire, par exemple, « Water Privatization Conflicts »).

Quelle meilleure garantie de prospérité qu’une ruée de multinationales décidées à générer des revenus à partir de quelque chose qu’elles sont seules capables de gérer ? Ainsi, cet été, alors que les champs de maïs d’Ukraine et du Kansas flétrissaient, alors que la pénurie de bacon faisait les gros titres des journaux et à l’heure où les producteurs de lait nourrissaient leurs vaches avec des confiseries, un nouveau message pointait : la prochaine grande matière première dans le monde ne sera ni l’or, ni le blé, ni le pétrole.
Ce sera l’eau. L’eau exploitable et utilisable. Bien qu’amasser les actions et les intérêts dans les entreprises cotées soit une bonne chose, l’eau générera à coup sûr de juteux profits. Mais ne serait-il pas plus efficace de traduire l’eau en espèces sonnantes et trébuchantes ? Peut-être, complotent les arbitragistes et les spéculateurs, un marché de l’eau — comparable à celui de l’or ou des céréales —, un marché à terme qui assurerait la livraison ou la réception de volumes d’eau pour une date prochaine déterminée pourrait être envisagé. On y négocierait l’eau à terme comme du cash.

Sous certains aspects, l’eau est un candidat possible pour des contrats à terme sur le marché des matières premières. En premier lieu, elle satisfait aux conditions de fongibilité — l’eau pompée d’un lac, d’un cours d’eau ou d’un torrent est pratiquement la même que celle provenant d’un iceberg, d’un aquifère ou celle recueillie dans un baril d’eau de pluie.

Bientôt, elle satisfera aussi à la deuxième condition de marchandisation : elle devient de plus en plus… liquide, convertible en cash. Bien évidemment, l’eau est globale. La gestion des bassins versants est un sujet brûlant, tant pour la Volta que pour le fleuve Sénégal [4]. D’un point de vue monétaire, que le fleuve soit le Guadalquivir espagnol, le Rhône français, le Niger ou le Sacramento californien ne fait aucune différence.
Les prévisionnistes financiers réalisent que, à l’instar des matières premières traditionnellement négociées tels les métaux précieux, l’eau exploitable du futur sera si rare qu’il faudra l’extraire comme un minerai, la traiter, la conditionner, l’embouteiller et, plus important encore, la déplacer et la transporter à travers le monde. Ils savent pertinemment que la demande ne tarira point. L’idée maîtresse d’un marché à terme global de l’eau réside derrière ce concept .

Jouer gros 

 

Dans l’histoire de l’eau et de la monnaie, le Rubicon a été franchi en l’an de grâce 1996. L’irrigation par l’eau des Westlands, en Californie, sert à produire un milliard de dollars d’aliments par an. Avec ses deux mille mètres carré, il s’agit du plus grand district d’agriculture irriguée des Etats-Unis. En 1996, le district a créé une messagerie électronique qui permet aux fermiers de vendre ou d’acheter leurs droits sur cette eau à partir de leurs ordinateurs.

Négocier des droits sur l’eau à partir de son portable est ainsi une réalité. A l’instar des matières premières qui pouvaient être, par le passé, vendues ou achetées à la Bourse de Chicago ou de Kansas City et qui sont, à l’heure actuelle, couramment manipulées par des docteurs en mathématiques pour des fonds d’investissement au Connecticut.

Si l’eau devenait un produit boursier, elle rejoindrait le brut Brent, le carburant d’aviation et l’huile de soja et pourrait être négociée n’importe où, n’importe quand et par n’importe qui.

Se faire de l’argent à partir du robinet signifie que l’eau douce peut se voir attribuer un prix, peu importe l’endroit où elle est négociée — un prix global qui peut faire l’objet d’arbitrages à travers les continents. Ceux qui vivent à Mumbaï ou dans le centre-ville de Manhattan et qui constatent une hausse de la valeur de l’eau dans l’économie mondiale spéculeront sur cet « actif » sous-évalué. Leurs investissements orienteront alors partout à la hausse le prix [5].

Une calamité affectant l’eau en Chine ou en Inde — l’inflation des prix de produits alimentaires, l’instabilité politique et la crise humanitaire qui en résulteront à coup sûr — se répercutera par une hausse des prix de Londres à Sydney. C’est ainsi que les banquiers engrangent des profits.
Les économistes ont déjà commencé à concevoir des marchés à terme globaux de l’eau munis de tous les attributs : stock-options, trocs, échanges… Les compagnies d’assurance contre les inondations achèteront certainement des actions afin d’atténuer le risque financier.

Chaque société commerciale qui travaille en zone inondable participera probablement à ce marché. De même, les agriculteurs désireux de se prémunir contre les dégâts causés par la sécheresse ou d’éventuelles inondations ne manqueront pas d’y prendre également part. Tout comme les pêcheurs et les exploitants de gaz de schiste. Quant aux spéculateurs, nous savons qui ils seront.

Actuellement, personne ne s’adonne à une quelconque activité sur le marché à terme de l’eau, mais ce dernier ne mettra pas longtemps pour affirmer son existence. Lorsque l’Etat du Texas a enregistré 10 milliards de dollars de pertes économiques du fait de la récente sécheresse, des universitaires se sont mis à échafauder des théories pour indexer l’eau du Rio Grande dans un marché à terme [6]. Après les inondations qui ont affecté la Thaïlande l’an dernier et qui se sont soldées par des pertes économiques s’élevant à 46 milliards de dollars, la Bourse thaïe (Thailand’s Securities and Exchange Commission) a étudié la possibilité de développer des dérivés financiers indexés sur les précipitations et les barrages [7]. Le fabricant de semi-conducteurs Intel pourrait être intéressé : la boue et les saletés auraient arrêté sa production de puces électroniques en Thaïlande, occasionnant des pertes économiques de l’ordre d’un milliard de dollars.

Un véritable commerce global dans le cadre d’un marché à terme de l’eau devra néanmoins attendre que les financiers s’accordent sur l’adoption universelle d’une mesure du stress hydrique. D’ici là, les marchés à terme de l’eau se manifesteront comme des phénomènes sporadiques traduisant des inquiétudes locales. Ainsi, par exemple, dans une Australie affectée par la sécheresse, sur le marché à terme de Sydney (Sydney Futures Exchange), tout est prêt pour accueillir des transactions sur l’eau. Il en va de même dans les districts de Medinipur et de Tumkur des Etats du Bengale-Occidental et du Karnataka en Inde. La mousson est en effet de plus en plus imprévisible : une bourse sud-asiatique d’un marché à terme de l’eau a été conçue pour être commercialisée à la Bourse de Delhi (Delhi Stock Exchange) [8].

Les transactions à terme engloberont aussi bien les cours d’eau les plus purs que les effluves à peine légaux des usines produisant des déchets solides. Les théoriciens suisses des matières premières ont commencé à mettre sur pied des marchés où se traiteront des transactions à terme de la ressource provenant des eaux usées. Pour ses auteurs, ce concept est un marché à terme éthique de l’eau (voir le site de Prana sustainable water).

A mon avis, il s’agit davantage d’une plateforme financière pour vendre de l’eau traitée au plus offrant. Dans tous les cas, les contrats à terme apparaîtront suite à l’estimation de la pénurie relative d’eau ou de son abondance. Cette estimation se fera sur la base d’un index des niveaux de l’eau derrière les barrages, les précipitations moyennes ou d’autres indicateurs et indices. Finalement, l’instrument financier aura la même structure de base que les index de fonds qui ont amené des niveaux de spéculation sans précédent sur le marché mondial des céréales et augmenté la volatilité, celle-là même que les transactions à terme devaient à l’origine museler.

Après tout, si l’industrie du gaz naturel peut payer plus pour l’eau que les producteurs de soja, alors elle pourra se l’accaparer. Les répercussions d’un marché à terme global de l’eau peuvent à peine être imaginées. Parier sur l’eau se fera clairement aux dépens des récoltes et augmentera les prix alimentaires mondiaux au-delà des pics enregistrés au cours des cinq dernières années.
La bonne nouvelle est que, contrairement aux tentatives avortées de réglementation des marchés dérivés des produits alimentaires, il est encore temps de faire quelque chose dans le cas de l’eau.

De nombreux exemples d’estimation de la valeur de l’eau en dehors du champ de la marchandisation pure existent. Un cas d’école en la matière : la gestion du bassin de la Ruhr en Allemagne. La ressource fluviale est gérée non par la main invisible des marchés, mais par un organisme politique appelé Association de la Ruhr. Des villes, des départements, des industries et des entreprises de la région sont représentés par des délégués et des associés. Un total de cinq cent quarante-trois parties prenantes négocient les droits pour les prises d’eau (extraction) et les charges imposées à la pollution. Cette politique peut paraître biscornue, mais elle fonctionne. Malheureusement, il en est ainsi en démocratie.

Nulle panacée à l’horizon pour satisfaire les besoins mondiaux en eau. Surtout pas les dérivés financiers globaux, qui ont prouvé qu’on ne peut leur faire confiance, comme on l’a vu avec ces titres garantis par les hypothèques [9].

On leur fera d’autant moins confiance qu’il s’agit de notre ressource la plus précieuse. Lancer un marché à terme de l’eau créerait seulement encore plus de folie financière, folie qui semble résister à toute tentative de réglementation. Pour le moment, tuons dans l’œuf ce business avant qu’il n’éclose.

Voir aussi :

- L’émission de la télévision publique allemande « Monitor » a diffusé un excellent reportage sur les menaces de privatisation de l’eau de l’eau en Europe. (sous-titres en anglais pour l’instant).
- Un article de Ricardo Petrella publié dans la Libre Belgique, critiquant le projet de nouveau programme d’action élaboré par les services de la Commission européenne, « The Blue Print ».
- Le groupe de travail de l’European Water Movement sur la politique de l’eau de l’UE va également bientôt publier une analyse critique du « Blueprint ».
Ce texte de Frederick Kaufman a été traduit de l’américain par Larbi Bouguerra. L’article d’origine, en anglais, a été publié dans Nature, la première revue scientifique mondiale, vol. 490, 25 octobre 2012, p. 469-471.

Notes

 

[1] Lagi, M., Bar-Yam, Y.,Bertrand, K.Z. & Bar-Yam, Y. Preprint, « The Food Crises : A quantitative model of food prices including speculators and ethanol conversion », 2011.
[2] NdT : Le périphérique de la capitale fédérale
[3] Lire Moya, E., « Water funds tempt investors with booming growth », The Guardian, 8 août 2010.
[4] Lire « A handbook for integrated water resources management in Basins » (PDF).
[5] Lire Keim, B., « Speculation Blamed for Global Food Price Weirdness », Wired Science, 6 mars 2012.
[6] Brookshire, D.S., Gupta, H.V. & Matthews, O.P. (eds) Politique de l’eau dans l’Etat du Nouveau Mexique (RFF Press Water Policy Series, 2011).
[7] Lire « Worst Floods in 70 Years May Prompt Thai Water Futures Trade », Anuchit Nguyen, Bloomberg, 14 décembre 2011.
[8] Ghosh, N. Commodity Vision 4, 8-18 (2010).
[9] NdT : Il semblerait que l’auteur vise les fameux « subprimes » qui ont jeté hors de leur maison des millions d’Américains.

Le Monde Après Fukushima

Documentaire de Kenichi Watanabe
03/2013
Source : http://www.arte.tv
English  The World after Fukushima

À quoi ressemble la vie des gens deux ans après une catastrophe nucléaire ? Entre résistance et désespoir, triste retour dans la région de Fukushima.

Un dérisoire dosimètre, aux carrefours ou accroché au cou des enfants, les rappelle sans cesse au monstre invisible et aux particules tueuses qu'ils tentent de retenir en disposant des bouteilles d'eau aux fenêtres. Dans la région de Fukushima, deux ans après, la vie ou du moins "l'existence" des habitants continue, en intégrant au quotidien la pollution radioactive. Au-delà du séisme et du tsunami, la catastrophe nucléaire a révélé les lézardes d'un système et sa criminelle arrogance. Et tous se souviennent avec effroi de la série d'erreurs et d'atermoiements qui a scellé leur destin, les politiques préférant "minimiser la situation au lieu de réduire les risques".

Bouleversante impuissance
Omniprésente gravité dans le regard, ces familles d'agriculteurs ou de pêcheurs qui s'efforcent désespérément de protéger leurs enfants, poursuivent malgré tout leur activité, encadrée par des outils de contrôle. Attachés à leur terre, ils disent leur haine du nucléaire, cette hydre produite par l'homme, que la propagande leur a vendu comme un fleuron de la sécurité industrielle. Une mise en abîme du monde futur, à travers des témoignages bouleversants de vies fracassées, comme celui de cette mère qui a demandé à ses filles de ne pas avoir d'enfants, puisque les victimes sont encore à naître ...

Documentaire de Kenichi Watanabe (France, 2013, 77mn) ARTE F

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Opération marketing pour Xi Jinping

Par Martine Bulard
01/03/2013
Source : http://blog.mondediplo.net
English  Marketing operation for Xi Jinping

On ne peut pas dire que M. Xi Jinping soit resté inactif entre le 14 novembre, où il a été porté à la tête du parti communiste chinois (PCC), et le 10 mars, où il est officiellement nommé président de la République, lors de la session annuelle de l’Assemblée nationale populaire (ANP) [1],. Il a multiplié les voyages en province et les discours sur les sujets les plus divers : pauvreté en zones rurales, inégalités, droits des migrants, corruption, justice, éthique des communistes, pollution, sans oublier les questions militaires...

Le nouveau leader s’est ainsi attaché à sculpter une image d’homme populaire, simple et volontariste. Il était jusqu’alors peu connu du grand public, à la différence de sa femme Peng Liyuan (49 ans), chanteuse de l’Armée populaire de libération (APL), vedette régulière des galas du nouvel an chinois à la télévision officielle. Célèbre dans tout le pays, elle lui apporte d’emblée une touche glamour, plutôt inattendue chez les dirigeants chinois. Mais il lui en faut plus.

M. Xi Jinping a donc pris son bâton de pèlerin, calculé chacune de ses sorties, joué des caméras, manié les symboles. Son premier déplacement s’est effectué dans le sud du pays, réputé pour son dynamisme et son innovation — à la manière de Deng Xiaoping, qui avait lancé les réformes et ouvert le pays lors d’un périple dans la région, à la fin des années 1970. En se mettant délibérément dans les pas de ce dernier, le secrétaire général du PCC entend montrer sa volonté « d’approfondir les réformes », comme il l’a déclaré, sans toutefois en préciser les contours. Il s’est ensuite rendu auprès des militaires affirmant haut et fort sa volonté de prêter attention à l’armée et lui fixer un cap clair. Pour son troisième voyage ultra médiatisé, il s’est rendu dans un village rural du Hebei, l’une des provinces les plus pauvres du pays. Enfin, en plein nouvel an chinois, il a rendu hommage aux migrants (mingongs), ces ruraux venus travailler dans les villes se pliant à des conditions de travail et de vie souvent très difficiles.

Rompu au marketing, il a fait nommer des personnalités très populaires à la Conférence consultative politique du peuple chinois qui compte 2 337 membres [2] et qui se réunit un jour avant l’ANP : le prix Nobel de littérature Mo Yan ; l’ancien joueur de basket de la NBA Yao Ming ; l’acteur Jackie Chan... Succès assuré. Mais le rôle de la docte Conférence sera-t-il valorisé pour autant ? Rien n’est moins sûr.
L’ANP entérine également la constitution du gouvernement dirigé par M. Li Keqiang, vice premier ministre exécutif dans le précédent. De toute évidence, la nouvelle équipe a du pain sur la planche. Les dossiers à traiter d’urgence sont nombreux.

- Corruption. Il s’agit là de l’une des questions les plus sensibles. M. Xi ne prend pas de gants pour souligner l’urgence d’un plan d’attaque, parlant du « combat du tigre et des mouches » : « les problèmes de corruption, a t-il déclaré, mettent un mur entre notre parti et le peuple, et nous allons perdre nos racines, notre force vitale et notre force tout court ». [Xinhua, 11 janvier]
Depuis le Congrès, plusieurs responsables ont été mis sur la touche : le secrétaire adjoint de la province du Sichuan, qui avait été propulsé au Comité central du PCC, a été démis de ses fonctions pour avoir fricoté avec le groupe Borui (hôtellerie, pharmacie, construction...) et empoché de sérieuses commissions. Le cas n’est pas unique. La traque, souvent menée avec l’aide des réseaux sociaux, est prise au sérieux par les fonctionnaires et les cadres communistes. La presse officielle et les microblogs regorgent d’exemples de biens immobiliers soudainement vendus, de voitures officielles un peu moins luxueuses...

A la veille du nouvel an, période de fêtes dans tout le pays, M. Xi a appelé les responsables à modérer leurs dépenses et à faire preuve de « frugalité ». Appel immédiatement compris comme une directive politique et des « millions de repas d’affaires [dans les restaurants de luxe] ont été annulés » si l’on en croit le quotidien hongkongais South China Morning Post (9 février). Toujours sous l’œil des internautes. Le (futur) président de la République semble déterminé à entreprendre un grand nettoyage, sans pour autant remettre en cause bien des positions acquises, y compris au plus haut niveau de l’Etat. A la veille du Congrès, il avait été envisagé que les dirigeants nationaux et provinciaux déclarent leurs revenus et leur patrimoine au début de leur mandat. La proposition a été enterrée... Faut-il y voir un signe prémonitoire ?

- Inégalités. C’est le deuxième gros dossier de la nouvelle équipe. Lors de son déplacement dans le village rural du Hebei, M. Xi est passé de maison en maison, a mangé une pomme de terre cuite au feu de bois, tandis que les caméras de la télévision s’attardaient sur le délabrement des maisons, la misère des habitants. Quelques jours plus tard, ses rencontres avec les paysans et les migrants de Lanzhou au Gansu ont été sous le feu des projecteurs. « Il faut, a-t-il dit alors, que les dirigeants passent plus de temps avec les populations afin de mieux comprendre leurs problèmes et de travailler résolument à développer les régions restées à l’écart. [3] »

En tout cas, pour la première fois depuis dix ans, l’agence officielle Xinhua a publié le dernier indice de Gini (de mesure des inégalités) qui frôle les 0,5 — soit l’un des plus hauts du monde. Dans la foulée, le gouvernement sortant a dévoilé les trente-cinq points d’une future réforme pour « une nouvelle redistribution des revenus » : hausse du salaire minimum devant représenter 40 % du salaire moyen, augmentation des traitements des fonctionnaires du bas de l’échelle dans les zones rurales, hausse des dépenses publiques pour l’éducation et la santé... Le calendrier de la mise en œuvre n’a pas encore été fixé. Mais la nouvelle équipe ne pourra pas différer trop longtemps les initiatives, tant le mécontentement est grand et le risque d’explosion sociale prégnant.

- Droits des migrants. Ils sont plus de 253 millions dans tout le pays. Or en Chine, les droits sociaux (faibles mais néanmoins essentiels) sont attachés au lieu de naissance, notés sur un houku (sorte de passeport intérieur) et non au lieu de vie. Les migrants n’ont donc pas les mêmes avantages que les urbains notamment pour le logement, la santé, l’inscription des enfants à l’école. Si la première génération, trop heureuse d’avoir un travail et portée par l’espoir de rentrer un jour au village, a accepté la situation, il n’en va pas de même pour la seconde. Plus éduquée, plus sûre d’elle-même et apte à faire jouer la concurrence entre les entreprises à la recherche de main-d’œuvre, elle s’avère plus revendicative. Du côté du patronat, le besoin d’un personnel plus qualifié le pousse à essayer de fidéliser les salariés. Cela pourrait se traduire par une égalisation des droits et une réforme en profondeur du houku, qui pour les riches et pour certains cadres qualifiés n’existe déjà plus.

- Pollution. L’épais brouillard qui s’est abattu sur Pékin a révélé l’ampleur de la dégradation. Il suffit d’avoir expérimenté un voyage en voiture au-delà du cinquième périphérique pour comprendre que la saturation menace, malgré les restrictions de circulation. Les usines polluantes autour de la capitale et le chauffage au charbon (pourtant interdit dans Pékin) ont fait le reste. Moins spectaculaires, la contamination et la raréfaction de l’eau entraînent également des conséquences humaines désastreuses. L’ancienne équipe avait commencé à s’attaquer à la tâche, avec notamment la fermeture de certaines unités de production, la construction de transports en commun, le financement de recherche sur le moteur électrique et les nouveaux matériaux... . Mais lentement. Trop lentement. Celle-ci ira-t-elle plus vite ? Impossible de répondre. En revanche, elle a reconnu publiquement le problème en faisant publier la liste de quatre cents « villages cancer », où la maladie s’est propagée et la mortalité envolée. Des analyses de terres y sont lancées. Des taxes pénalisant l’émission de carbone sont dans les tuyaux.

- Réforme politique. Pas encore président, M. Xi a déjà insisté à plusieurs reprises sur les bienfaits d’une justice qui protége les faibles contre les forts : « Le contrôle de l’application de la loi devrait être renforcé, toute ingérence [des pouvoirs] illégale éliminée, tout protectionnisme local et départemental empêché, et toute corruption pénalisée. » (« Xi stresses judicial indenpdance », Xinhua, 24 février). Et d’émailler son discours de référence à l’« Etat de droit » — expression jusqu’alors quasiment jamais utilisée par les dirigeants. S’il insiste sur l’indépendance de la justice, il l’assortit d’un « aux caractéristiques chinoises », dont les contours restent encore flous. La séparation de la justice et de l’Etat ne semble pas à l’ordre du jour. Toutefois, la fermeture des camps de travail, toujours si sombrement actifs, a été annoncée. Ce qui peut augurer d’un réel tournant.

Dans le domaine strictement politique, on perçoit peu de signes d’ouverture, si ce n’est une volonté de placer les dirigeants sous la vigie des citoyens et des internautes... Au moins tant que cela n’entrave pas les objectifs du pouvoir. Hier absente, l’opinion publique commence à peser, à l’instar de la campagne contre la corruption locale ou contre la pollution (Lire Cholé Froissart, « Visage de la démocratisation chinoise », blog Planète Asie du Monde diplomatique, 12 décembre 2012.). Pour le PCC, l’avantage est double : prendre le pouls de la population afin d’éviter les débordements incontrôlés et rester maître du jeu, puisque la censure peut s’abattre à tout moment.

Toutefois, un début de progrès démocratique pourrait voir le jour dans les très grandes entreprises, marquées par un flot continu de grèves et par le discrédit du syndicat maison. Foxconn, le sous-traitant d’Apple et premier employeur privé de Chine, a annoncé haut et fort dans la presse anglo-saxonne, qu’il organiserait des élections « libres » dans ses usines (Lire « Foxconn plans Chinese Union vote », Financial Times, 3 février 2013, ). Sans doute cherche-t-il avant tout à calmer les consommateurs occidentaux qui mettent en cause ses méthodes archaïques et inhumaines d’exploitation des ouvriers. Mais, cela reflète également le rejet par les salariés du syndicat unique — la Fédération des syndicats de toute la Chine (All-China Federation of Trade Unions, ACFTU), véritable émanation du Parti communiste — qui choisit les représentants des travailleurs en coopération avec les directions d’entreprises (publiques ou privées). Chez Foxconn, le dirigeant syndical qui s’appelle Chen Peng n’est autre que l’ancien directeur de cabinet du grand patron du groupe taïwanais Terry Gou... Inutile de dire qu’il était peu revendicatif. _A la veille du Congrès, le dirigeant communiste du Guangdong Wang Yang promettait d’organiser de telles élections dans trois cents grandes entreprises de la province, conscient qu’il valait mieux avoir de vrais interlocuteurs pour négocier que d’être contraints d’éteindre des incendies. Il espérait alors bénéficier d’une promotion au sein du PCC ; il est resté à la porte. M. Xi le laissera-t-il expérimenter cette démarche pour éventuellement en tirer des leçons plus générales ?

- Mer de Chine. La fin de règne du président Hu Jintao a été marquée par la multiplication des incidents, notamment avec les Philippines autour du récif de Scarborough [4], mais aussi avec le Vietnam autour des îles Spratleys et avec le Japon à propos des îles Senkaku/ Diaoyou. L’affirmation de la puissance maritime chinoise, tout comme la montée des nationalismes de part et d’autre, ont ravivé les querelles régionales, largement attisées par les Etats-Unis qui cherchent à contenir le rôle de Pékin en Asie. Longtemps discret, M. Xi a fini par mettre en garde Washington contre toute intervention dans ce que Pékin considère comme des problèmes bilatéraux.

Devant l’armée, il a tenu un discours aussi musclé qu’étonnant autour de ce qu’il nomme le « rêve chinois » de régénération du pays. « Ce rêve, a t-il précisé, peut être considéré comme le rêve d’une nation forte, et pour les militaires, c’est le rêve d’une armée forte. Nous devons atteindre le grand renouveau de la nation chinoise, et nous devons assurer l’union entre un pays prospère et une armée forte. » De quoi plaire aux nationalistes chinois dont une partie considère que l’ancien président Hu était beaucoup trop mou, face à Washington et Tokyo.

- Corée du Nord. Cela fait des années que la République populaire démocratique de Corée (RPDC) et ses velléités nucléaires donnent des sueurs froides aux dirigeants chinois. Pékin voit d’un mauvais œil l’arrivée d’une puissance nucléaire sur ses marges et redoute que Tokyo s’en serve comme prétexte pour relancer ses projets. Pour la première fois, la Chine a condamné le dernier essai nucléaire de Pyongyang et réclamé des sanctions aux côtés de Washington et de Moscou. Les pressions plus ou moins discrètes, dont les restrictions dans les livraisons de pétrole, comme l’avait indiqué le spécialiste chinois Shen Dingli dans Le Monde diplomatique dès novembre 2006, se sont avérées inefficaces. Aujourd’hui, l’entêtement nord-coréen « décrédibilise la diplomatie chinoise », explique-t-il dans Foreign Policy. Pourtant Pékin ira t-il au-delà de la simple condamnation verbale, au risque de déstabiliser son voisin réfractaire ? M. Xi est resté d’une discrétion exemplaire.

- Cyberespionnage. Ces derniers mois, les relations avec les Etats-Unis se sont détériorées, en raison des condamnations verbales de l’ancienne secrétaire d’Etat Hillary Clinton dans les conflits en mer de Chine et, plus récemment, à cause de l’accusation de cyberespionnage. Les révélations de Mandiant, au sujet d’une société de cybersécurité, ont mis le feu aux poudres. Une unité de l’armée chinoise, connue sous le numéro 61 398 coordonnerait l’activité de « hackers », ayant recours à 1 000 serveurs localisés dans une dizaine de pays afin de s’approprier aussi bien des données économiques que techniques ou militaires un peu partout dans le monde. Quelle est la part de vérité dans ces révélations qui fleurent bon la guerre froide ? Evidemment les dirigeants chinois démentent, faisant valoir qu’en matière de cybertechonologie, les Etats-Unis et le Pentagone n’ont rien à envier à la Chine et son armée. Le récent rapport des deux spécialistes américains Keneth Liberthal et Peter W. Singer appelle à se débarrasser des mentalités de guerre froide pour instaurer un dialogue et un code de bonne conduite (Lire « Cybersecurity ans US-China Relations », Brookings, février 2013).

Entre l’affirmation par Pékin de son émergence sur la scène mondiale et la volonté américaine de reprendre la main dans le Pacifique, les relations entre les deux premières économies mondiale connaissent un tournant. Mais aucune des deux n’a intérêt à l’affrontement. En tout cas, c’est à Moscou que M. Xi effectuera sa première sortie en tant que président de la République.

Notes

 

[1] L’Assemblée nationale populaire se tient du 3 au 10 mars.
[2] Elle comprend des membres du PCC (40 %) des huit « partis démocratiques » officiellement reconnus (parmi lesquels le Comité révolutionnaire du Guomindang de Chine, la Ligue démocratique de Chine, l’Association pour la construction démocratique de la Chine, l’Association chinoise pour la Démocratie, le Parti démocratique paysan et ouvrier de Chine, la Ligue pour l’Autonomie démocratique de Taiwan...), des personnalités sans parti.
[3] China daily, Pékin, 6 février 2013.
[4] Lire Stephanie Kleine-Ahlbrandt, « Guerre des nationalismes en mer de Chine, Le Monde diplomatique, novembre 2012.

samedi 9 mars 2013

Le gaz de schiste : bulle spéculative ou solution miracle ?

Par Alfredo Jalife-Rahme
06/03/2013
Source : http://www.voltairenet.org
English    Shale gas: bubble solution or miracle?

Un peu partout dans le monde, des voix s’élèvent pour dénoncer le mythe du gaz de schiste. Outre la bulle spéculative qu’elle est en train de produire, cette escroquerie ne sera pas sans lourdes conséquences pour les États-Unis. En effet, l’Administration Obama s’est auto-persuadée que le pays se dirigeait vers une indépendance énergétique durable.

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Avec un beau graphique, c’est très convainquant.
 
Il n’y a pas de débat sur le gaz de schiste ; s’agit-il d’un miracle de la technologie US, comme nous le crient sur tous les toits les médias anglo-saxons, ce qui relèverait d’un exploit prométhéen, ou bien d’une vulgaire bulle spéculative gonflée par les tenants de la gouvernance financière, thèse défendue par le centre de réflexion géostratégique DeDefensa.org, qui a son siège à Bruxelles ? [1]

Or ce débat a tout lieu d’être, puisque c’est de sa conclusion que dépend la nouvelle place imprenable à laquelle aspirent les USA : puissance énergétique globale capable de rivaliser avec la Russie et l’OPEP, si la manne gazière se confirme, ou tentative publicitaire piteuse pour retarder la décadence de la jadis superpuissance unipolaire ?

Un ami banquier haut placé qui demande à garder l’anonymat est d’avis que le fracking (la fracturation de la roche à 4 000 m de profondeur, grâce à une énorme quantité d’eau) est une autre opération d’intox, car ce n’est absolument pas viable. Il ajoute que les investissements en fracking sont un gouffre, et que les liquidités générées par la vente de pétrole ne suffisent pas à financer la croissance nécessaire à cette nouvelle industrie, parce que les puits ouverts par fracking s’épuisent très vite ; pour une production soutenue à un certain niveau, il faut ouvrir constamment de nouveaux puits. C’est indispensable et ne suffira guère qu’à maintenir un niveau de production donné.

« Ce procédé n’offre pas les avantages de la production traditionnelle de pétrole, qui a été source prodigue de liquidités nettes, servant à l’expansion de la production ou à l’investissement dans d’autres secteurs. Non, le fracking dévore toutes les ressources ; il lui faut des emprunts gargantuesques, et un jour, cela provoquera une crise. Au final, cela s’avèrera être tout juste une nouvelle manœuvre de Wall Street pour attirer les petits investisseurs, qui cherchent désespérément des placements rentables, et se jetteront sur le miroir aux alouettes. »

Le raisonnement est fort convaincant, d’autant plus qu’Aubrey McClendon, fondateur de Chesapeake Energy, le plus grand producteur de gaz naturel aux US, vient de se voir obligé de démissionner, par ses investisseurs, faute de produire des bénéfices, tandis que l’entreprise s’est gravement endettée ; c’est un effondrement financier qui découle de la chute des prix du gaz naturel, et du manque de liquidités [2].

De son côté, le site DeDefensa.org annonce la fin du mythe de la révolution par le gaz de schiste d’ici à 18 ou 24 mois au grand maximum. Il a déjà créé une rubrique « shalegas-gate » et considère la production de puits comme « l’arme de destruction massive » [qui viendra à bout des USA], en revenant sur le retentissant échec de Chesapeaky Energy. Bref, les EUR (estimated ultimate recovery), dividendes finaux estimés, ont été très surestimés [3].

Les pétrogéologues et géophysiciens indépendants qui ont dénoncé le mirage des EUR ont bien entendu été évacués des grandes conférences internationales sur le thème Pétrole et Gaz. Mais la chasse aux sorcières n’a pas suffi à faire taire les sceptiques, et le New York Times a été contraint d’avancer l’idée que peut-être les chiffres de l’industrie gazière étaient manipulés [4].

On a assisté à une énorme production de gaz naturel aux États-Unis ces dernières années, ce qui a rendu possible une analyse affinée de la production des puits perforés, et l’on découvre que la production a été bien inférieure aux pronostics.

Le géologue Arthur Berman, qui a travaillé pour Amoco (société pétrolière de Chicago, l’ex-Standard Oil) pendant 25 ans, a analysé trois domaines historiques : Barnett, Fayetteville et Haynesville ; il dévoile l’hyperinflation que connaissent les EUR, et que l’on cache aux investisseurs éblouis à souhait par les banquiers, et qui ne connaissent rien aux subtilités du gaz de schiste.

Aux antipodes, on a un rapport de l’Agence Internationale pour l’Énergie —qui a été plusieurs fois surprise à mener des opérations de désinformation— qui annonce tout de go que les grandes exploitations de gaz associée au pétrole à Eagle Ford, Utica, Marcellous et Bakken doivent permettre aux USA de devenir le premier producteur de pétrole en 2017, avant l’Arabie saoudite [5].

Mais DeDefensa cite à son tour l’ingénieur géologue texan Gary Swindell, qui divise par deux la production des fabuleux puits d’Eagle Ford [6].

Et l’agence britannique Reuters quant à elle émet des doutes sur le fabuleux secret de l’Utah, les champs miraculeux d’Utica [7].

Quoiqu’il en soit, et malgré les faits probants, l’industrie gazière dédaigne les experts isolés qui osent s’en prendre à l’infaillibilité de l’AIE.

Pourtant, comme le souligne DeDefensa l’agence gouvernementale US Geological Survey a publié en août 2012 un rapport qui corrobore les découvertes des sceptiques, qui accèdent désormais au rang de réalistes [8]. En fait, DeDefensa, fort pessimiste, doute des capacités techniques à l’œuvre, et non plus seulement des chiffres allègrement empilés par le chef de l’AIE, Fath Birol, l’économiste discutable qui a annoncé le 12 novembre 2012 qu’en 2017 les US seraient le premier producteur mondial de pétrole.

Le gaz de schiste fera donc sans doute partie du panier énergétique états-unien, mais ce ne sera pas un perturbateur du jeu géopolitique, car les USA n’exporteront pas de GNL (gaz naturel liquéfié). La Russie ne va pas se voir menacée sur le marché européen, et les projets australiens de gaz naturel liquéfié pourront être menés à leur terme.

Qui plus est, le gaz de schiste ne sera pas bon marché, de sorte que ses prétentions à révolutionner la donne stratégique vont peut-être faire du Mexique néolibéral (représenté par un gouvernement incapable de recul) le dindon de la farce.

Traduction
Maria Poumier
Source
La Jornada (Mexique)
#La Jornada (Mexique)

[1] DeDefensa.org est le site internet de la revue DDE Crisis, disponible sur abonnement 22, rue du Centenaire, B-4624 Fléron, Belgique. Tél. : + 32 4 355 05 50, Fax : + 32 4 355 08 35.
[2] « Breakingviews : SEC goes where Chesapeake board feared to tread », par Christopher Swann, Reuters, 1er mars 2013. « La SEC a assigné à comparaître l’ex-patron de Chesapeake », AFP, 1er mars 2013.
[3] « Gaz de schiste : à la “bulle” nul n’échappera... », I, II, III, DeDefensa.org, 16 novembre 2012, 11 et 16 janvier 2013.
[4] Le 26 juin 2011, le New York Times a mis en ligne quantité de documents officiels posant de sérieux doutes sur les espoirs mis dans le gaz de schiste.
[5] World Energy Outlook 2012, Agence Internationale pour l’Énergie, 12 novembre 2012.
[6] Cité in « $8 Natural Gas : We’re Right On Schedule », par Richard Finger, Forbes, 14 octobre 2012)
[7] « Insight : Is Ohio’s "secret" energy boom going bust ? », par Edward McAllister et Selam Gebrekidan, Reuters, 22 octobre 2012.
[8] Variability of Distributions of Well Scale Estimated Ultimate Recovery for Continuous (Unconventional) Oil and Gas Resources in the United States, U.S. Geological Survey Oil and Gas Assessment Team. Document téléchargeable.

Conflits fonciers en terres cambodgiennes

Par Philippe Revelli
22/02/2013
Source : http://www.monde-diplomatique.fr
English    Cambodian land conflicts land

« Carnet de route » est le sixième épisode du cycle TERRES. Au Cambodge, suite à l’adoption en 2001 de la Loi sur la propriété foncière, 56 % des terres arables sont passées aux mains de sociétés privés. Les minorités, spoliées de leurs terres et de leurs habitats, se mobilisent pour la défense de leurs droits. A Phnom Penh, les politiques partielles de relogements n’améliorent en rien la situation des déplacés. De plus, l’avancée de projets immobiliers au cœur de la capitale conduit à l’expulsion, souvent violente, des populations les plus démunies.

Fukushima deux ans après

Par Pierre Fetet
24/02/2013
Source : http://fukushima.over-blog.fr
English Two years after Fukushima

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L’ACRO édite une excellente analyse de la situation à Fukushima deux ans après le début de la catastrophe nucléaire. Une vue d’ensemble où tous ces points sont abordés : contamination, décontamination, responsabilité de l’exploitant, populations touchées, pollutions fluviales et marines, etc. à partir du formidable travail de collecte d’informations effectué quotidiennement sur le site de l’association à la page : « La catastrophe de Fukushima au jour le jour ». Une base de données incontournable pour les historiens contemporains !
Voici quelques extraits de la synthèse.
 
______________________
 
 
Fukushima, deux ans après, retour à l’anormal
ACRO, 23 février 2013
 
(extraits)
 
Les autorités japonaises rêvent d’une catastrophe réversible : le gouvernement a engagé un immense programme de « décontamination » et a promis un retour à une partie des 160 000 personnes qui ont quitté leur habitation pour fuir les dangers de la radioactivité. Dans d’autres zones, non évacuées, mais aussi contaminées de 8 régions du Japon, ce sont les municipalités qui ont la charge des travaux qui consistent à laver, frotter, couper les herbes, arbustes, gratter la terre… Pour les zones évacuées, le gouvernement a lancé des appels d’offres et ce sont les majors du BTP, sans aucune expérience, mais pouvant mobiliser une large main d’œuvre, qui ont été retenues. L’une d’entre elles avait la charge du génie civil lors de la construction des réacteurs de la centrale de Fukushima. Comme toujours, ce sont des sous-traitants qui font les sales travaux.

(…)

Seul l’appât du gain intéresse les compagnies retenues, qui n’ont subi aucune sanction. Personne n’a été sanctionné suite à cette catastrophe. Les cadres dirigeants limogés de TEPCo, l’exploitant de la centrale accidentée, se sont recasés dans des filiales et la compagnie espère toujours pouvoir continuer à exploiter son autre centrale nucléaire. On retire le permis de conduire à un chauffard, pas à un exploitant du nucléaire. TEPCo, s’accroche à ses 7 réacteurs de sa centrale de Kashiwazaki-Kariwa, sur la mer du Japon, dans la province de Niigata, même si deux d’entre eux sont situés sur une faille sismique qui a été requalifiée en faille active suite aux révisions des critères de sûreté. Les autres, à eau bouillante, de la même technologie que ceux de Fukushima, nécessitent des investissements massifs et des années de travaux de remise aux normes durcies par la nouvelle autorité de sûreté. TEPCo n’a pas renoncé non plus à ses réacteurs non accidentés de Fukushima, même s’ils ont été noyés par de l’eau de mer corrosive lors du tsunami de mars 2011 et même si les autorités locales n’en veulent plus. Des milliers de travailleurs y sont exposés à des doses inutiles pour tenter de les remettre en état de marche.

(…)


Pour les populations touchées par la catastrophe la vie est toujours anormale. Les déplacés volontaires ne bénéficient de quasiment aucune aide. On ne sait même pas combien ils sont, nombre d’entre eux n’allant pas s’enregistrer sur le nouveau lieu de vie. Pour ceux qui sont restés par force ou par choix, la vie dans les territoires contaminés est difficile. L’alimentation est toujours un sujet d’inquiétude. Les enfants ne jouent presque plus dehors et prennent du poids. Pour les réfugiés, qui ont dû évacuer sur ordre des autorités, la vie est aussi difficile dans le logement provisoire, souvent exigu. Comment refaire sa vie quand on ne sait pas combien de temps cette attente va durer, quand on ne sait pas si l’on pourra rentrer un jour chez soi ? Pour les agriculteurs, l’espoir de retrouver une ferme est très mince.

(…)


La mer continue à se contaminer sans que l’on n’y puisse rien. Les infiltrations d’eau souterraine polluent le rivage sur le site de la centrale et le lessivage des sols par les eaux de pluie entraîne une augmentation de la contamination des sédiments dans l’embouchure des fleuves. C’est particulièrement flagrant dans la Baie de Tôkyô où la contamination croît de jour en jour. Le pire est peut-être à venir : TEPCo est contrainte d’injecter d’énormes quantités d’eau pour refroidir les combustibles fondus des réacteurs 1 à 3 de la centrale de Fukushima daï-ichi. Cette eau se contamine, s’infiltre dans les sous-sols des bâtiments réacteur et menace de déborder dans la mer. TEPCo la pompe donc continuellement, la décontamine très partiellement et la réinjecte. Mais de l’eau souterraine s’infiltre aussi, se contamine et augmente les stocks. La compagnie ne sait plus où mettre les cuves pleines d’eau contaminée sur son site. Elle n’a d’autre perspective que de la rejeter en mer à plus ou moins longue échéance, après une décontamination plus poussée, promet-elle, mais toujours partielle. La station de traitement, prévue pour septembre 2012, ne fonctionne toujours pas.

(…)


Quant aux habitants évacués, ils n’en peuvent plus. Ils ne croient plus à un retour à la normale. De nombreux habitants, surtout ceux avec de jeunes enfants, se sont résignés et ne rentreront jamais. Quelle sera leur vie quand les indemnités s’arrêteront ? Quel sera leur état de santé à long terme ? Il y a déjà, officiellement, trois cas de cancer de la thyroïde avérés chez les enfants de Fukushima, qui ont subi une intervention chirurgicale. 7 autres cas suspects sont en cours d’analyses complémentaires. Cela ne va qu’empirer, le pic du nombre de cas étant apparu 4 à 5 ans après les rejets massifs à Tchernobyl.

(…)

 
Lire l’article en entier
 
 
Qu’est-ce que l’ACRO ?
 
Créée à la suite de la catastrophe de Tchernobyl en 1986, l'ACRO (Association pour le Contrôle de la Radioactivité de l'Ouest) est une association d'information et de surveillance de la radioactivité, dotée d'un laboratoire d'analyse et agréée de protection de l'environnement. L'association publie une revue trimestrielle d'information, l'ACROnique du nucléaire, organise des conférences publiques et tente de répondre à de nombreuses demandes de renseignements.
 
 
 
Photo d'entête : Prise de vue panoramique au niveau arasé de l'unité 4 (source)

vendredi 15 février 2013

La CIA, procureur, juge et bourreau

Par Philippe Leymarie
Source : http://blog.mondediplo.net
14/02/2013
english  CIA, prosecutor, judge and executioner

Il est le vrai « seigneur des drones », l’homme qui a la haute main sur la « kill list », et sur les assassinats ciblés : John Brennan, conseiller à la Maison Blanche pour le contre-terrorisme — que le président américain Barack Obama veut nommer nouveau chef de la Central Intelligence Agency (CIA), en remplacement du général David Petraeus — devait s’expliquer à nouveau, ce mardi 12 février, devant la commission du renseignement du Sénat, mais à huis clos, sur les engagements en cours en Tunisie, Libye et au Mali. La ratification de sa nomination par le Sénat reviendra à re-légitimer l’usage des drones et des assassinats ciblés, une procédure utilisée dans le secret, sur un mode souvent préventif qui néglige les dégâts humains et politiques. Pourtant, cette nomination signera sans doute également la fin du processus de militarisation de la CIA...
Même si la nomination de John Brennan devrait finalement être entérinée, sa première audition, jeudi 7 février, a été houleuse. Vétéran de la CIA (il y a passé vingt-cinq ans) avant de devenir le « M. drone » de la Maison Blanche ces quatre dernières années, Brennan a subi un feu roulant de critiques :
  • Dans une rare manifestation d’unité politique, les membres démocrates et républicains de la commission du renseignement ont exprimé leur colère envers le manque de transparence de la politique du renseignement menée depuis des années par les présidents des deux bords.
  • Le sénateur indépendant Angus King, par exemple, a estimé que — dans les assassinats ciblés — la CIA joue à la fois le « rôle de procureur, de juge et de bourreau » et a proposé une instance externe de contrôle pour valider les opérations de ce genre.
  • A la veille de la première audition au Sénat de John Brennan, NBC News a révélé la teneur d’une note controversée du ministère de la justice permettant au gouvernement des Etats-Unis de tuer en toute légalité l’un de ses ressortissants lorsqu’il représente « une menace imminente d’attaque violente » de type terroriste. Ce document a notamment essuyé le refus du président Barack Obama de le rendre public.
  • Selon certains sénateurs républicains, il avait soutenu la torture en son temps, et dirigé — après avoir quitté la CIA — l’entreprise Analysis Corporation, soupconnée d’avoir trempé dans des interrogatoires menés dans les prisons secrètes de la CIA, où la torture était pratiquée.

En dernier ressort 

 

John Brennan a fait front durant son audition, ayant recours à une série d’arguments :
  • « Les Etats-Unis sont toujours en guerre contre Al-Qaida et les forces qui lui sont associées » (la mention faite à Al-Qaida, responsable notamment des grands attentats anti-américains de 2011, induit que « la fin justifie les moyens »).
  • A propos du rôle multiforme de la CIA, dans la désignation comme le « traitement » des cibles, Brennan a fait valoir que les conditions de la lutte antiterroriste sont « spécifiques » [1].
  • « Sénateurs, je vis tout ceci nuit et jour, je me couche le soir inquiet en pensant que je n’en ai pas fait assez ce jour-là pour être sûr d’avoir suffisamment protégé le peuple américain. »
  • Les forces américaines font « extraordinairement attention » à préserver les civils, les victimes « collatérales » de ces frappes de drones sont « bien plus rares que la plupart ne l’imaginent ».
  • Les assassinats ciblés ne sont « menés qu’en dernier ressort, pour sauver des vies ».
  • Il ne « s’agit pas de punir des terroristes pour des actes passés ».
  • Brennan défend la nécessité du secret pour la protection de la défense nationale, même s’il affirme « comprendre les désaccords » avec ce programme d’éliminations ciblées par des drones, cette opposition étant « saine, et une composante nécessaire à la vie démocratique ».
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Un pilote et un opérateur de charge dans une « salle contrôle et récupération » de drones
Image de General Atomics Aeronautical
 
La commission du renseignement, au Sénat, n’a d’ailleurs pas été virulente, selon le correspondant du Monde à New-York, Sylvain Cypel [2] : pas question de communiquer au public tout ou partie des 6 000 pages de « mémos » communiquées au dernier moment aux sénateurs-enquêteurs ; aucune mention faite à la notion « d’imminence » d’une menace, invoquée pour justifier une frappe préventive contre un individu ou un groupe, ni sur le nombre de « signature strikes » (assassinats décidés sur la seule foi « d’indices concordants »), ni sur le nombre des « victimes collatérales », ni sur les conséquences politiques des frappes.

Valeurs américaines 

 

Pour emporter la décision de la commission, John Brennan a cependant été contraint de reculer sur plusieurs points :
  • La question de la transparence : il admet que la CIA a été « trop refermée sur elle-même » et reconnaît que le grand public n’a pas assez été mis au courant de la mise en place de ses programmes secrets.
  • La torture : s’il a refusé de qualifier ainsi le waterboarding (interrogatoire avec simulacre de noyade), prétextant qu’il n’est « pas juriste », Brennan a affirmé que la méthode était illégitime, infructueuse et « non conforme aux valeurs américaines ».
  • La mise en œuvre des drones par la CIA : s’il est désigné à la tête de la centrale de renseignement, Brennan mettrait fin aux missions d’assassinats ciblés « qui peuvent être menées par les militaires » (la CIA ne serait plus en pointe dans ce domaine, mais conserverait néanmoins cette capacité, si on comprend bien l’agent spécial Brennan).
D’ailleurs, la militarisation de la CIA — engagée sous le général Michael Hayden (2006-2009), puis poursuivie par Leon Panetta (2009-2011) et le général David Petraeus (2011-2012) — pourrait connaître un coup d’arrêt avec la nomination de John Brennan, comme le souligne l’édition du 13 février de la lettre confidentielle Intelligence Online.

Bouchées doubles 

 

Pour l’heure, l’utilisation des drones sur la zone Afghanistan-Pakistan semble plus fréquente que jamais : selon le bilan diffusé par l’U.S. Air Forces Central Command, cinq cent six missiles ont été tirés par des drones en Afghanistan au cours de l’année écoulée. Soit quarante-deux par mois, avec un pic lors du dernier trimestre, où cent soixante-treize missiles ont été tirés (soit cinquante-quatre par mois). « On dirait que le président Obama, désormais réélu, est décidé à mettre les bouchées doubles pour éliminer tous les cadres identifiés des groupes terroristes », souligne Philippe Chapleau sur Lignes de défense.

Sur les quatre mille quatre-vingt-deux armes délivrées au titre d’Enduring freedom et de l’ISAF (opération de l’OTAN), entre janvier et fin novembre, mille trois cent trente-six l’avaient été par des drones. A quoi s’ajoute une quarantaine de frappes de drones au Pakistan voisin. « Va-t-il ajouter à son tableau de chasse des responsables africains de groupes islamistes ? », se demande notre confrère, pour qui ce n’est pas impossible : « Les cibles ne semblent pas manquer au Sahel. En outre, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujoa) est désormais considéré comme un groupe terroriste et donc une cible légitime des drones et opérateurs US [3] ».

En janvier 2012, vingt-six Warrior, cinquante-quatre Reaper et cent soixante et un Predator armés figuraient dans le parc américain. Depuis plusieurs années, l’US Air Force forme plus de pilotes ou opérateurs de drones que de pilotes de chasse [4]. Le parc est également en cours de renforcement, puisqu’une nouvelle génération de drones « Avenger » est en cours d’acquisition : ces machines, les plus lourdes mais aussi les plus furtives des « sans pilotes », d’une valeur de 15 millions de dollars l’unité, pourront voler pendant vingt heures à vingt mille mètres d’altitude, et transporter jusqu’à 1,3 tonne de munitions.

Armes sans risques ?


La problématique des drones n’est pas simple. Exemple, avec ce qu’écrit cette semaine la lettre confidentielle TTU (n° 878) : « Face aux nombreuses réactions des Eglises, des associations pacifistes et des partis dʼopposition à lʼannonce que le ministère de la défense avait la ferme intention dʼéquiper la Bundeswehr avec des drones de combat, le ministre allemand de la défense, Thomas de Maizière, très remonté, a vivement répondu à ceux qui estiment que ces systèmes dʼarmement font baisser le niveau dʼinhibition dʼengagement dans un conflit.
« Ceux qui critiquent les drones de combat nʼont quʼun seul type dʼengagement en tête, cʼest-à-dire des tirs en régions étrangères dans des guerres qui ne disent pas leur nom », a-t-il affirmé, en rappelant que ce type dʼengagement était exclu par le gouvernement fédéral et que tout engagement armé était précisément encadré par la Constitution et soumis à lʼapprobation parlementaire.
Le ministre allemand a aussi rappelé quʼ« un pilote dʼavion qui tire un missile ne voit pas plus sa cible que sur un écran ». Il a enfin rejeté lʼargument que des armes « sans risques » conduisent à abaisser lʼinhibition de lʼengagement :
« Je ne comprends pas lʼargument selon lequel il serait préférable dʼutiliser une arme qui mette en danger ses propres troupes, plutôt quʼune qui protège la vie de ses soldats », a-t-il asséné, en ajoutant que lʼarc et la flèche avaient précisément été inventés pour toucher lʼadversaire tout en se protégeant. »

Pour aller plus loin : 

 

- David E. Sanger, Obama – Guerres et secrets, Belin, Paris, 2012.
- Océane Zubeldia, Histoire des drones, Perrin, Paris, 2012.
- Nick Turse, Tom Engelhardt, Terminator planet, Dispatch Books, Lexington, 2012.

Notes

 

[1] Ainsi, le membre du commando des Seals qui avait tiré sur Oussama Ben Laden, lors de l’assaut mené contre sa demeure en 2011, vient de révéler au magazine Esquire que lui et ses camarades avaient l’ordre implicite de tuer immédiatement le chef du mouvement terroriste.
[2] « CIA : John Brennan défend les assassinats ciblés par drones », Le Monde, 8 février 2013.
[3] Les deux drones Predator en voie d’installation à Agadès, au nord du Niger, après accord en janvier dernier avec les autorités de ce pays, ne semblent cependant pas armés, au moins pour le moment.
[4] Lire laurent Checola et Edouard Pflimlin, « Danse avec les drones », Manière de voir n° 126, « L’armée dans tous ses états », décembre 2012.

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