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jeudi 24 mars 2011

Haïti, retour aux urnes, retour au pays

Par Benjamin Fernandez
Pour http://www.monde-diplomatique.fr

Le 20 mars, les Haïtiens sont appelés aux urnes. « A nouveau », pourrait-on dire : ils y avaient déjà été conviés le 28 novembre 2010 (1). Le scrutin présidentiel visait alors à reconstruire l’Etat pour reconstruire le pays. Dénaturé par la fraude, la tutelle étrangère et une épidémie de choléra, il avait plongé le pays dans une nouvelle crise, politique cette fois (2). Quatre mois plus tard, lors du second tour (une nouveauté dans l’histoire du pays), les enjeux demeurent les mêmes. Mais plus aigus : la population est au bord de l’épuisement.
Symboliquement, le scrutin se déroulera vingt-cinq ans après la chute de la dictature duvaliériste. Vingt-cinq années de gouvernements entravés par les institutions financières, par l’intromission des puissances tutélaires, ébranlés par les coups d’Etat et rongés par la corruption des élites. Vingt-cinq années sans parvenir à mettre le pays sur la voie du développement et de la démocratie.

Le vote aura également lieu un peu plus d’un an après le séisme ravageur du 12 janvier 2010 (3). Une année au cours de laquelle l’Etat haïtien et l’aide internationale se sont montrés incapables de mettre en œuvre la reconstruction du pays. Une année sans que ne s’améliorent vraiment les conditions de vie des Haïtiens.
Plus d’un million de personnes vivent toujours sous les tentes qui s’étendent à perte de vue sur les flancs des mornes dominant Port-Au-Prince et sur la place du Champ de Mars au bas de la ville. Trois millions d’Haïtiens se trouvent en situation d’insécurité alimentaire et le chômage atteint 80 %. « L’urgence » s’éternise : l’épidémie de choléra introduite accidentellement par le contingent népalais de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah) a fait officiellement plus de cinq mille victimes depuis le mois d’octobre et semble s’être installée pour longtemps. La présence massive d’organisations non gouvernementales (ONG) a entraîné une flambée des prix et accru la dépendance de la population.

Les promesses des donateurs internationaux sont restées largement lettre morte et une partie des sommes réellement décaissées restent gelées faute d’institutions publiques solides et fiables. La capitale, déjà saturée et délabrée avant le tremblement de terre, est plus que jamais impraticable et irrespirable en raison de la nuée de poussière en suspension et des amoncellements de gravats. Difficile d’imaginer qu’elle puisse être à court terme transformée en ville opérationnelle. La population est une fois de plus livrée à elle-même.
Et rien ne laisse imaginer que l’élection apportera les changements qu’espère la population. Qu’on en juge : les résultats définitifs du premier tour de l’élection présidentielle ne sont pas encore publiés, le candidat du pouvoir Jude Célestin a été écarté sous pression d’une partie de l’électorat et de la diplomatie américaine après de fortes suspicions de fraudes et les deux candidats restants — sur les dix-neuf prétendants initiaux — suscitent plus d’inquiétude que d’espoir.

Point de programme clair, mais des moyens et un style de campagne inédits. Ainsi, si vous êtes affilié à un opérateur téléphonique en Haïti, vous aurez certainement reçu un appel de M. Michel Martelly ou de Mme Mirlande Manigat, qui s’enquiert de votre santé et de celle de votre famille avant de vous inviter à « bien » voter. Ce message préenregistré a d’ailleurs retenu l’attention du commandant de la base américaine de Fort Bragg : il a décidé de déclencher l’alerte et d’évacuer plusieurs bâtiments de peur que l’énergique exhortation en créole de M. Martelly à voter tèt kale (« votez pour le crâne rasé ») ne constitue une menace terroriste.
Mme Manigat, épouse de l’ex-président Leslie Manigat qui avait été balayé par un coup d’Etat en 1988 et s’est présenté sans succès à toutes les élections depuis, est proche de la démocratie chrétienne et des formations libérales du continent. Si elle a reçu le soutien de la puissante Eglise protestante et des intellectuels, elle reste globalement peu populaire auprès des jeunes générations étant donnée sa proximité avec l’élite métisse qui a toujours veillé à la conservation de ses intérêts. Une image qu’elle essaie vainement de briser en apparaissant aux côtés de sportifs et de groupes de rap dans les quartiers populaires.

De son côté, M. Martelly était plus connu avant sa candidature sous le surnom de « Sweet Micky », chanteur autoproclamé « président du Compas », musique très populaire en Haïti. Sous des abords sympathiques de chanteur excentrique, proche de Wyclef Jean et autres célébrités américaines, M. Martelly incarne une nouvelle figure de la démagogie extrémiste. Car s’il est un novice sur la scène du pouvoir, il s’est illustré par le passé aux côtés des militaires putschistes qui renversèrent en 1991 le premier président élu au suffrage universel, M. Jean Bertrand Aristide. Il était à cette époque proche du Fraph, une milice des quartiers riches lancée aux côtés d’escadrons de la mort dans la répression des habitants des quartiers pauvres fidèles au président. Il ne cache d’ailleurs pas son admiration pour l’ancien dictateur Jean-Claude Duvalier, qui vient de faire son retour au mépris de la justice de son pays. La popularité de M. Martelly est la plus forte parmi les jeunes qui n’ont pas connu la dictature de « Bébé Doc » ni celle des militaires putschistes. Il est également apprécié dans les bidonvilles qui souffrent de l’insécurité dans les quartiers du bas de la ville où ils résident ou se rendent travailler (4).

Resté in extremis dans la course après l’éviction du candidat du pouvoir, celui qui se présente comme l’« outsider » désormais favori a connu une ascension fulgurante. Un succès qui ne semble pas uniquement dû à son charisme naturel ou à son (introuvable) engagement pour le pays. La firme Sola, basée à Madrid, qui avait pris en main la campagne de M. Felipe Calderón en 2006 au Mexique, a dirigé la campagne de M. Martelly au cours des sept dernières semaines (5). Les soutiens financiers de M. Martelly souhaitent rester discrets, mais celui affiché par l’ancien porte-parole de l’ambassade américaine — M. Stanley Schager, qui avait joué un rôle essentiel pendant le coup d’Etat de 1991 orchestré par la CIA (6) et la période d’embargo —, en dit plus qu’il n’aimerait sur ses bienfaiteurs : « J’espère qu’il sera le prochain président d’Haïti. Il pourrait être le dernier espoir de ce pays ignoré et désespéré (7). » Deux semaines avant les élections, la priorité du candidat a été de rendre visite aux milieux d’affaires de Miami : « Il pourrait être le Berlusconi haïtien », ironise le romancier Gary Victor, fin portraitiste de dictateurs tropicaux (8), attablé à la terrasse fleurie de l’hôtel historique Olofsson, où M. Martelly compte pourtant de nombreux sympathisants. Beaucoup se disent prêts à voter pour lui afin de « tenter un changement, n’importe lequel », rappelle-t-il, alors que « le séisme a révélé la nullité de l’Etat, et que la faillite de toutes les gauches a ouvert la voie à un populisme d’extrême droite ».

Mais, plus grave encore, les méthodes employées par le candidat rappellent de sombres heures de l’histoire politique haïtienne. Le 9 mars, lors, d’un débat télévisé, il a explicitement averti le journaliste Gotson Pierre de possibles représailles de la « rue », après que celui-ci l’eut interrogé sur ses faillites immobilières en Floride (9). Des menaces qui ne sont pas sans rappeler les violences dont ont été victimes plusieurs journalistes lors des manifestations en faveur du candidat au lendemain de la publication des résultats préliminaires du premier tour, le 7 décembre 2010. En outre, trois poseurs d’affiches de campagne de Mme Manigat ont été retrouvés morts après avoir été torturés et une série d’« incidents » a visé l’équipe de la candidate depuis dix jours. M. Martelly avait prévenu au lendemain du premier tour : il ne se laisserait pas voler « sa victoire ».

Dans ce contexte, le choix de Mme Manigat paraît moins risqué à certains. Elle garantirait « un minimum de moralité », selon un homme venu réclamer sa carte électorale, rencontré dans le quartier Turgeau. Mais, rappelle Victor, la candidate représente un clan rétrograde qui a favorisé l’exclusion sans apporter la moindre réponse aux problèmes du pays ni inquiéter les « voyous » des bidonvilles (ou ceux du Palais présidentiel). « Nous sommes encore dans un système d’exclusion », conclut-il. Pour Pierre, « l’élection pourrait marquer un retour des appareils conservateurs dans le dispositif de pouvoir ».

Le fond du problème, confie le fondateur de l’agence Alterpresse, porte-voix des luttes sociales haïtiennes, c’est « le vide de structure politique qui est une conséquence du coup d’Etat de 1991. Celui-ci avait marqué un coup d’arrêt à l’effort d’organisation politique généré dans l’opposition à Duvalier ». « La véritable nouveauté de ce second tour, poursuit-il, c’est qu’il rompt définitivement avec la seule organisation politique véritable depuis la fin de la dictature : le parti Lavalas du président Aristide, organisation qui a dominé sans partage la vie politique depuis 20 ans. »

Or, l’ancien président en exil depuis sept ans en Afrique du Sud vient de faire son retour en Haïti, à la suite de l’ancien dictateur Jean-Claude Duvalier un mois avant lui. Mais à la différence de ce dernier — dont le retour très médiatisé aura servi à détourner quelque temps l’attention des affaires de corruption du gouvernement de M. Préval (10) sans présenter de réel danger pour la classe politique — l’ancien président ne laisse pas de préoccuper les candidats et les forces internationales en présence. Le président américain Barack Obama et le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-Moon sont tour à tour intervenus auprès du président sud-africain Jacob Zuma pour qu’il accepte de retenir encore au moins un mois son « invité ». De son côté, l’ambassadeur français, M. Didier Le Bret, a déclaré que le retour de M. Aristide avant le second tour du scrutin n’était pas « une bonne idée » (11), estimant que « l’ancien président serait, pour l’instant, une source de tension (...) néfaste à la tenue du second tour du scrutin ». Devant l’ambassade américaine, les manifestants ont répondu que « sans retour, il n’y a pas de deuxième tour ». En effet, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, ratifié par les Etats-Unis, stipule que « nul ne peut être arbitrairement privé du droit d’entrer dans son propre pays ». Cependant, le secrétaire général du Comité des avocats pour le respect des libertés individuelles (CARLI), M. Renand Hédouville, ajoute que M. Aristide « doit être prêt à répondre aux questions de la justice pour les multiples violations de droits humains qui se sont produites sous son gouvernement (12) ».

Adossée à un parti divisé, coupé de sa base, et étroitement surveillé par les nations qui l’avaient contraint à signer sa démission, l’influence du très populaire « prêtre des bidonvilles » — qui avait lui aussi fini par révéler un considérable appétit de pouvoir — est sensiblement affaiblie. Néanmoins, la continuité des problèmes sociaux, le marasme politique prévisible et la trahison probable des promesses à l’horizon des élections pourraient lui attirer une nouvelle sympathie.

Cristallisant les mécontentements populaires, le retour d’Aristide pourrait aggraver la crise politique. « Le pire n’est peut-être pas encore arrivé », estime, inquiet, Gotson Pierre.
Benjamin Fernandez
 
(1) Lire Christophe Wargny, « Haïti entre Dieu et ONG », Le Monde diplomatique, janvier 2011.
(2) Lire Alexander Main, « Voter dans un pays qui ne s’appartient plus », Le Monde diplomatique, janvier 2011.
(3) Lire Christophe Wargny, « Haïti, la tectonique de la misère », Le Monde diplomatique, février 2010.
(4) L’insécurité dans ces quartiers s’explique, entre autres, par le fait que l’ex-président Aristide, en armant principalement ses partisans de Cité Soleil et de Carrefour, a créé des rivalités entre les bidonvilles.
(5) « Campaign fixer sweetens prospects for Haiti’s Michel Martelly », The Toronto Star, 6 décembre 2010.
(6) Voir le rapport de l’organisation Human Rights Watch publié en 1997 (http://www.unhcr.org/refworld/publi...).
(7) Le Nouvelliste, 23 février 2011.
(8) Il est l’auteur, entre autres, d’une série de récits littéraires qui tournent en dérision un despote fictif, Albert Buron, dans une île des Caraïbes, et sont réunis dans le recueil Chroniques d’un leader haïtien comme il faut : les meilleures d’Albert Buron, Mémoire d’encrier, Montréal, 2006.
(9) The Miami Herald a révélé le 7 mars que trois maisons de la famille Martelly ont été confisquées dans le sud de la Floride par des banques pour non-paiement : « Haiti candidate Martelly lost three S. Florida properties to foreclosure ».
(10) L’irruption de Bébé Doc sur la scène médiatique a correspondu à un effacement subit des requêtes formulées au président Préval pour qu’il rende des comptes concernant le financement occulte du Centre national des équipements (CNE) dirigé par M. Jude Célestin, des contrats signés sans preuve d’appel d’offres préalable, ainsi qu’au sujet d’assassinats non élucidés autour de ces affaires. Lire Leslie Péan, « Le cataclysme des Duvalier et celui du 12 janvier 2010 », Alterpresse, 15 mars 2010.

Haïti, retour aux urnes, retour au pays

Par Benjamin Fernandez
Pour http://www.monde-diplomatique.fr

Le 20 mars, les Haïtiens sont appelés aux urnes. « A nouveau », pourrait-on dire : ils y avaient déjà été conviés le 28 novembre 2010 (1). Le scrutin présidentiel visait alors à reconstruire l’Etat pour reconstruire le pays. Dénaturé par la fraude, la tutelle étrangère et une épidémie de choléra, il avait plongé le pays dans une nouvelle crise, politique cette fois (2). Quatre mois plus tard, lors du second tour (une nouveauté dans l’histoire du pays), les enjeux demeurent les mêmes. Mais plus aigus : la population est au bord de l’épuisement.
Symboliquement, le scrutin se déroulera vingt-cinq ans après la chute de la dictature duvaliériste. Vingt-cinq années de gouvernements entravés par les institutions financières, par l’intromission des puissances tutélaires, ébranlés par les coups d’Etat et rongés par la corruption des élites. Vingt-cinq années sans parvenir à mettre le pays sur la voie du développement et de la démocratie.

Le vote aura également lieu un peu plus d’un an après le séisme ravageur du 12 janvier 2010 (3). Une année au cours de laquelle l’Etat haïtien et l’aide internationale se sont montrés incapables de mettre en œuvre la reconstruction du pays. Une année sans que ne s’améliorent vraiment les conditions de vie des Haïtiens.
Plus d’un million de personnes vivent toujours sous les tentes qui s’étendent à perte de vue sur les flancs des mornes dominant Port-Au-Prince et sur la place du Champ de Mars au bas de la ville. Trois millions d’Haïtiens se trouvent en situation d’insécurité alimentaire et le chômage atteint 80 %. « L’urgence » s’éternise : l’épidémie de choléra introduite accidentellement par le contingent népalais de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah) a fait officiellement plus de cinq mille victimes depuis le mois d’octobre et semble s’être installée pour longtemps. La présence massive d’organisations non gouvernementales (ONG) a entraîné une flambée des prix et accru la dépendance de la population.

Les promesses des donateurs internationaux sont restées largement lettre morte et une partie des sommes réellement décaissées restent gelées faute d’institutions publiques solides et fiables. La capitale, déjà saturée et délabrée avant le tremblement de terre, est plus que jamais impraticable et irrespirable en raison de la nuée de poussière en suspension et des amoncellements de gravats. Difficile d’imaginer qu’elle puisse être à court terme transformée en ville opérationnelle. La population est une fois de plus livrée à elle-même.
Et rien ne laisse imaginer que l’élection apportera les changements qu’espère la population. Qu’on en juge : les résultats définitifs du premier tour de l’élection présidentielle ne sont pas encore publiés, le candidat du pouvoir Jude Célestin a été écarté sous pression d’une partie de l’électorat et de la diplomatie américaine après de fortes suspicions de fraudes et les deux candidats restants — sur les dix-neuf prétendants initiaux — suscitent plus d’inquiétude que d’espoir.

Point de programme clair, mais des moyens et un style de campagne inédits. Ainsi, si vous êtes affilié à un opérateur téléphonique en Haïti, vous aurez certainement reçu un appel de M. Michel Martelly ou de Mme Mirlande Manigat, qui s’enquiert de votre santé et de celle de votre famille avant de vous inviter à « bien » voter. Ce message préenregistré a d’ailleurs retenu l’attention du commandant de la base américaine de Fort Bragg : il a décidé de déclencher l’alerte et d’évacuer plusieurs bâtiments de peur que l’énergique exhortation en créole de M. Martelly à voter tèt kale (« votez pour le crâne rasé ») ne constitue une menace terroriste.
Mme Manigat, épouse de l’ex-président Leslie Manigat qui avait été balayé par un coup d’Etat en 1988 et s’est présenté sans succès à toutes les élections depuis, est proche de la démocratie chrétienne et des formations libérales du continent. Si elle a reçu le soutien de la puissante Eglise protestante et des intellectuels, elle reste globalement peu populaire auprès des jeunes générations étant donnée sa proximité avec l’élite métisse qui a toujours veillé à la conservation de ses intérêts. Une image qu’elle essaie vainement de briser en apparaissant aux côtés de sportifs et de groupes de rap dans les quartiers populaires.

De son côté, M. Martelly était plus connu avant sa candidature sous le surnom de « Sweet Micky », chanteur autoproclamé « président du Compas », musique très populaire en Haïti. Sous des abords sympathiques de chanteur excentrique, proche de Wyclef Jean et autres célébrités américaines, M. Martelly incarne une nouvelle figure de la démagogie extrémiste. Car s’il est un novice sur la scène du pouvoir, il s’est illustré par le passé aux côtés des militaires putschistes qui renversèrent en 1991 le premier président élu au suffrage universel, M. Jean Bertrand Aristide. Il était à cette époque proche du Fraph, une milice des quartiers riches lancée aux côtés d’escadrons de la mort dans la répression des habitants des quartiers pauvres fidèles au président. Il ne cache d’ailleurs pas son admiration pour l’ancien dictateur Jean-Claude Duvalier, qui vient de faire son retour au mépris de la justice de son pays. La popularité de M. Martelly est la plus forte parmi les jeunes qui n’ont pas connu la dictature de « Bébé Doc » ni celle des militaires putschistes. Il est également apprécié dans les bidonvilles qui souffrent de l’insécurité dans les quartiers du bas de la ville où ils résident ou se rendent travailler (4).

Resté in extremis dans la course après l’éviction du candidat du pouvoir, celui qui se présente comme l’« outsider » désormais favori a connu une ascension fulgurante. Un succès qui ne semble pas uniquement dû à son charisme naturel ou à son (introuvable) engagement pour le pays. La firme Sola, basée à Madrid, qui avait pris en main la campagne de M. Felipe Calderón en 2006 au Mexique, a dirigé la campagne de M. Martelly au cours des sept dernières semaines (5). Les soutiens financiers de M. Martelly souhaitent rester discrets, mais celui affiché par l’ancien porte-parole de l’ambassade américaine — M. Stanley Schager, qui avait joué un rôle essentiel pendant le coup d’Etat de 1991 orchestré par la CIA (6) et la période d’embargo —, en dit plus qu’il n’aimerait sur ses bienfaiteurs : « J’espère qu’il sera le prochain président d’Haïti. Il pourrait être le dernier espoir de ce pays ignoré et désespéré (7). » Deux semaines avant les élections, la priorité du candidat a été de rendre visite aux milieux d’affaires de Miami : « Il pourrait être le Berlusconi haïtien », ironise le romancier Gary Victor, fin portraitiste de dictateurs tropicaux (8), attablé à la terrasse fleurie de l’hôtel historique Olofsson, où M. Martelly compte pourtant de nombreux sympathisants. Beaucoup se disent prêts à voter pour lui afin de « tenter un changement, n’importe lequel », rappelle-t-il, alors que « le séisme a révélé la nullité de l’Etat, et que la faillite de toutes les gauches a ouvert la voie à un populisme d’extrême droite ».

Mais, plus grave encore, les méthodes employées par le candidat rappellent de sombres heures de l’histoire politique haïtienne. Le 9 mars, lors, d’un débat télévisé, il a explicitement averti le journaliste Gotson Pierre de possibles représailles de la « rue », après que celui-ci l’eut interrogé sur ses faillites immobilières en Floride (9). Des menaces qui ne sont pas sans rappeler les violences dont ont été victimes plusieurs journalistes lors des manifestations en faveur du candidat au lendemain de la publication des résultats préliminaires du premier tour, le 7 décembre 2010. En outre, trois poseurs d’affiches de campagne de Mme Manigat ont été retrouvés morts après avoir été torturés et une série d’« incidents » a visé l’équipe de la candidate depuis dix jours. M. Martelly avait prévenu au lendemain du premier tour : il ne se laisserait pas voler « sa victoire ».

Dans ce contexte, le choix de Mme Manigat paraît moins risqué à certains. Elle garantirait « un minimum de moralité », selon un homme venu réclamer sa carte électorale, rencontré dans le quartier Turgeau. Mais, rappelle Victor, la candidate représente un clan rétrograde qui a favorisé l’exclusion sans apporter la moindre réponse aux problèmes du pays ni inquiéter les « voyous » des bidonvilles (ou ceux du Palais présidentiel). « Nous sommes encore dans un système d’exclusion », conclut-il. Pour Pierre, « l’élection pourrait marquer un retour des appareils conservateurs dans le dispositif de pouvoir ».

Le fond du problème, confie le fondateur de l’agence Alterpresse, porte-voix des luttes sociales haïtiennes, c’est « le vide de structure politique qui est une conséquence du coup d’Etat de 1991. Celui-ci avait marqué un coup d’arrêt à l’effort d’organisation politique généré dans l’opposition à Duvalier ». « La véritable nouveauté de ce second tour, poursuit-il, c’est qu’il rompt définitivement avec la seule organisation politique véritable depuis la fin de la dictature : le parti Lavalas du président Aristide, organisation qui a dominé sans partage la vie politique depuis 20 ans. »

Or, l’ancien président en exil depuis sept ans en Afrique du Sud vient de faire son retour en Haïti, à la suite de l’ancien dictateur Jean-Claude Duvalier un mois avant lui. Mais à la différence de ce dernier — dont le retour très médiatisé aura servi à détourner quelque temps l’attention des affaires de corruption du gouvernement de M. Préval (10) sans présenter de réel danger pour la classe politique — l’ancien président ne laisse pas de préoccuper les candidats et les forces internationales en présence. Le président américain Barack Obama et le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-Moon sont tour à tour intervenus auprès du président sud-africain Jacob Zuma pour qu’il accepte de retenir encore au moins un mois son « invité ». De son côté, l’ambassadeur français, M. Didier Le Bret, a déclaré que le retour de M. Aristide avant le second tour du scrutin n’était pas « une bonne idée » (11), estimant que « l’ancien président serait, pour l’instant, une source de tension (...) néfaste à la tenue du second tour du scrutin ». Devant l’ambassade américaine, les manifestants ont répondu que « sans retour, il n’y a pas de deuxième tour ». En effet, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, ratifié par les Etats-Unis, stipule que « nul ne peut être arbitrairement privé du droit d’entrer dans son propre pays ». Cependant, le secrétaire général du Comité des avocats pour le respect des libertés individuelles (CARLI), M. Renand Hédouville, ajoute que M. Aristide « doit être prêt à répondre aux questions de la justice pour les multiples violations de droits humains qui se sont produites sous son gouvernement (12) ».

Adossée à un parti divisé, coupé de sa base, et étroitement surveillé par les nations qui l’avaient contraint à signer sa démission, l’influence du très populaire « prêtre des bidonvilles » — qui avait lui aussi fini par révéler un considérable appétit de pouvoir — est sensiblement affaiblie. Néanmoins, la continuité des problèmes sociaux, le marasme politique prévisible et la trahison probable des promesses à l’horizon des élections pourraient lui attirer une nouvelle sympathie.

Cristallisant les mécontentements populaires, le retour d’Aristide pourrait aggraver la crise politique. « Le pire n’est peut-être pas encore arrivé », estime, inquiet, Gotson Pierre.
Benjamin Fernandez
 
(1) Lire Christophe Wargny, « Haïti entre Dieu et ONG », Le Monde diplomatique, janvier 2011.
(2) Lire Alexander Main, « Voter dans un pays qui ne s’appartient plus », Le Monde diplomatique, janvier 2011.
(3) Lire Christophe Wargny, « Haïti, la tectonique de la misère », Le Monde diplomatique, février 2010.
(4) L’insécurité dans ces quartiers s’explique, entre autres, par le fait que l’ex-président Aristide, en armant principalement ses partisans de Cité Soleil et de Carrefour, a créé des rivalités entre les bidonvilles.
(5) « Campaign fixer sweetens prospects for Haiti’s Michel Martelly », The Toronto Star, 6 décembre 2010.
(6) Voir le rapport de l’organisation Human Rights Watch publié en 1997 (http://www.unhcr.org/refworld/publi...).
(7) Le Nouvelliste, 23 février 2011.
(8) Il est l’auteur, entre autres, d’une série de récits littéraires qui tournent en dérision un despote fictif, Albert Buron, dans une île des Caraïbes, et sont réunis dans le recueil Chroniques d’un leader haïtien comme il faut : les meilleures d’Albert Buron, Mémoire d’encrier, Montréal, 2006.
(9) The Miami Herald a révélé le 7 mars que trois maisons de la famille Martelly ont été confisquées dans le sud de la Floride par des banques pour non-paiement : « Haiti candidate Martelly lost three S. Florida properties to foreclosure ».
(10) L’irruption de Bébé Doc sur la scène médiatique a correspondu à un effacement subit des requêtes formulées au président Préval pour qu’il rende des comptes concernant le financement occulte du Centre national des équipements (CNE) dirigé par M. Jude Célestin, des contrats signés sans preuve d’appel d’offres préalable, ainsi qu’au sujet d’assassinats non élucidés autour de ces affaires. Lire Leslie Péan, « Le cataclysme des Duvalier et celui du 12 janvier 2010 », Alterpresse, 15 mars 2010.

vendredi 4 février 2011

ARTE Reportage - Haïti , Nigeria , Tunisie (2011)

Haïti : une hésitante reconstruction
Un an après le tremblement de terre, Port au Prince et les villes touchées devraient ressembler à d'immenses chantiers. On en est loin, très loin.
La communauté internationale distribue son aide au compte goutte par crainte de la corruption. Les autorités haïtiennes s'en plaignent, mais ne font rien.
A l'occasion de la commémoration du premier anniversaire du séisme, elles viennent de identiques à celles construites en France dans les années 1950. Des projets qui ne tiennent aucun compte des habitudes et modes de vie des Haïtiens.
La Fondation des Architectes de l'Urgence a, pour sa part, adopté en Haïti une autre approche de la reconstruction. Elle construit des abris évolutifs, répare les maisons qui peuvent l'être selon les méthodes traditionnelles. Et surtout, elle tente de cartographier certains quartiers. Un travail de titan.

Nigéria : l'éternelle marée noire
C'est l'une des plus grandes catastrophes écologiques au monde.
Depuis plus d’un demi-siècle, une marée noire perpétuelle souille le delta du Niger. Une histoire qui a commencé en 1956 quand Shell, la compagnie historique, ouvrait son premier puits à Oloibiri.
Depuis, chaque année, l'équivalent d'un Exxon-Valdez, ce tanker de 180.000 tonnes échoué sur les côtes d'Alaska en 1989, se déverserait dans la mangrove. Résultat : un environnement dévasté, des populations locales incapables d'assurer leur subsistance et une rébellion qui menace la stabilité de la région.
A qui la faute ? Les écologistes dénoncent le laxisme des compagnies pétrolières et les avaries à répétition. Shell, Total, Agip, Chevron et les autres estiment que l'immense majorité des marées noires est due à des actes de sabotages sur les pipelines qui traversent le delta. Dans ce débat, le gouvernement ferme les yeux et se contente de toucher sa rente pétrolière qui assure 80% des revenus du pays.
La situation est telle que des groupes armés se sont formés pour réclamer une meilleure répartition des richesses. Kidnappings à la chaîne, sabotages à grande échelle, conflit ouvert avec l'armée…
Les habitants du delta sont pris entre deux feux et ne reçoivent de l'or noir que les fuites et les pollutions. Des villages entiers voient leur terre et leur mode de vie dévastés. Ils attendent souvent en vain des compensations que les compagnies pétrolières ne versent pas ou si peu.
Quel contraste avec le Golfe du Mexique où l'administration Obama et la pression internationale ont obligé BP à verser 20 milliards de dollars aux sinistrés ! Mais le delta du Niger n'est pas la Louisiane, l'Afrique n'est pas l'Amérique…
Le pétrole était une chance pour le Nigeria, il est devenu au fil des ans une véritable malédiction.

Temps de pose : « Au cœur de la révolte tunisienne »
Caroline Poiron, photographe freelance distribuée par le collectif de photographes Fédéphoto, s’est rendue en Tunisie du 10 au 20 janvier 2011. Arrivée à Tunis dès le début des manifestations, Caroline Poiron entend les rumeurs concernant la situation dans les campagnes et notamment l’annonce d’un chiffre de 52 morts à Kasserine, elle se rend dans cette petite ville du sud est du pays où elle assiste aux réactions de la population à la chute de Ben Ali, à la libération de l’ensemble des prisonniers de la ville et de l’arrestation de 45 policiers de la Garde présidentielle soupçonnés d’être les snipers qui ont tiré sur les manifestants.
Caroline Poiron construit ses reportages photographiques en suivant l'actualité internationale.
Son travail sur la maladie d'Alzheimer a été récompensé par le prix de la photographie documentaire et sociale.
En Russie, ses images témoignent de la lutte du peuple kalmouk contre la disparition de leur identité. En Turquie, de la violence envers la femme. Au Liban, de l'après guerre de 2006, et sur la fragilité d'un pays partagé entre les différentes communautés.
En 2010, Visa pour l’image à Perpignan expose son travail en Afghanistan, « Kandahar, terre sainte des talibans ». Ses reportages photos "l'Education et la traque des insurgés à Kandahar" et "la guerre contre l'école" ont été publiés dans Paris Match et La Vie.
(France, 2010, 42mn)
ARTE

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Nigeria : l'éternelle marée noire

ARTE Reportage - Haïti , Nigeria , Tunisie (2011)

Haïti : une hésitante reconstruction
Un an après le tremblement de terre, Port au Prince et les villes touchées devraient ressembler à d'immenses chantiers. On en est loin, très loin.
La communauté internationale distribue son aide au compte goutte par crainte de la corruption. Les autorités haïtiennes s'en plaignent, mais ne font rien.
A l'occasion de la commémoration du premier anniversaire du séisme, elles viennent de identiques à celles construites en France dans les années 1950. Des projets qui ne tiennent aucun compte des habitudes et modes de vie des Haïtiens.
La Fondation des Architectes de l'Urgence a, pour sa part, adopté en Haïti une autre approche de la reconstruction. Elle construit des abris évolutifs, répare les maisons qui peuvent l'être selon les méthodes traditionnelles. Et surtout, elle tente de cartographier certains quartiers. Un travail de titan.

Nigéria : l'éternelle marée noire
C'est l'une des plus grandes catastrophes écologiques au monde.
Depuis plus d’un demi-siècle, une marée noire perpétuelle souille le delta du Niger. Une histoire qui a commencé en 1956 quand Shell, la compagnie historique, ouvrait son premier puits à Oloibiri.
Depuis, chaque année, l'équivalent d'un Exxon-Valdez, ce tanker de 180.000 tonnes échoué sur les côtes d'Alaska en 1989, se déverserait dans la mangrove. Résultat : un environnement dévasté, des populations locales incapables d'assurer leur subsistance et une rébellion qui menace la stabilité de la région.
A qui la faute ? Les écologistes dénoncent le laxisme des compagnies pétrolières et les avaries à répétition. Shell, Total, Agip, Chevron et les autres estiment que l'immense majorité des marées noires est due à des actes de sabotages sur les pipelines qui traversent le delta. Dans ce débat, le gouvernement ferme les yeux et se contente de toucher sa rente pétrolière qui assure 80% des revenus du pays.
La situation est telle que des groupes armés se sont formés pour réclamer une meilleure répartition des richesses. Kidnappings à la chaîne, sabotages à grande échelle, conflit ouvert avec l'armée…
Les habitants du delta sont pris entre deux feux et ne reçoivent de l'or noir que les fuites et les pollutions. Des villages entiers voient leur terre et leur mode de vie dévastés. Ils attendent souvent en vain des compensations que les compagnies pétrolières ne versent pas ou si peu.
Quel contraste avec le Golfe du Mexique où l'administration Obama et la pression internationale ont obligé BP à verser 20 milliards de dollars aux sinistrés ! Mais le delta du Niger n'est pas la Louisiane, l'Afrique n'est pas l'Amérique…
Le pétrole était une chance pour le Nigeria, il est devenu au fil des ans une véritable malédiction.

Temps de pose : « Au cœur de la révolte tunisienne »
Caroline Poiron, photographe freelance distribuée par le collectif de photographes Fédéphoto, s’est rendue en Tunisie du 10 au 20 janvier 2011. Arrivée à Tunis dès le début des manifestations, Caroline Poiron entend les rumeurs concernant la situation dans les campagnes et notamment l’annonce d’un chiffre de 52 morts à Kasserine, elle se rend dans cette petite ville du sud est du pays où elle assiste aux réactions de la population à la chute de Ben Ali, à la libération de l’ensemble des prisonniers de la ville et de l’arrestation de 45 policiers de la Garde présidentielle soupçonnés d’être les snipers qui ont tiré sur les manifestants.
Caroline Poiron construit ses reportages photographiques en suivant l'actualité internationale.
Son travail sur la maladie d'Alzheimer a été récompensé par le prix de la photographie documentaire et sociale.
En Russie, ses images témoignent de la lutte du peuple kalmouk contre la disparition de leur identité. En Turquie, de la violence envers la femme. Au Liban, de l'après guerre de 2006, et sur la fragilité d'un pays partagé entre les différentes communautés.
En 2010, Visa pour l’image à Perpignan expose son travail en Afghanistan, « Kandahar, terre sainte des talibans ». Ses reportages photos "l'Education et la traque des insurgés à Kandahar" et "la guerre contre l'école" ont été publiés dans Paris Match et La Vie.
(France, 2010, 42mn)
ARTE

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Nigeria : l'éternelle marée noire

mercredi 26 janvier 2011

ARTE Reportage - Haïti , Irak , Centrafrique

PERMALINK

Haïti : les oubliés des Mornes
A Petit Goave, au sud de Port au Prince, 80 % des 180.000 habitants de la commune vivent dans les Mornes, l'intérieur des terres. 27 ONG sont présentes en ville mais une seule, l'ONG française Solidarités International, intervient auprès des populations rurales des Mornes.
Il faut plusieurs heures de 4x4 ou de motos tout terrain pour accéder dans ces vallons pentus où la terre ne cesse de s'éroder suite aux multiples cyclones, aux pluies diluviennes et à une
déforestation dramatique. Et le tremblement de terre du 12 janvier 2010 est venu aggraver encore la situation des habitants des Mornes.
Relancer l'agriculture en fournissant des semences et construire des points d'eau propre, telles sont les missions menées par les équipes de Solidarités International. Avec une dernière urgence, le choléra, qui maintenant gagne l'intérieur des terres.

Irak : les pétrodollars de la discorde
Du gaz, du pétrole, des phosphates, du souffre… Les sous sols de la région d’Anbar, au Sud-Ouest de Bagdad, sont les plus riches d’Irak en ressources naturelles. La région, en grande majorité sunnite et longtemps contrôlée par Al-Qaïda est aujourd’hui l’objet de nombreuses convoitises.
Au-delà de la compétition internationale que se livrent les compagnies d’exploitation pétrolières internationales - Total a perdu le marché au profit de compagnies Sud-Coréenne et Kazakh -, la remise en exploitation de la nappe de gaz d’Akkas, pourrait mettre le feu aux poudres du conflit qui oppose le gouvernement central et le gouvernorat local.
Bagdad souhaite exporter le gaz d’Akkas vers l’Union Européenne et prévient « Le gouvernement a l’armée avec lui pour faire respecter et honorer les contrats que nous avons passés » . « Nous couperons la main de celui qui viendra voler notre bien » rétorquent les autorités de la province d’Anbar, soutenues par les chefs des tribus sunnites de la région. Pour être entendus, ils ont mobilisé les anciens combattants de la fameuse « Armée du Réveil d’Al Anbar », - levée pour chasser les militants d’Al-Qaïda de Ramadi et de Falluja en 2006 -, et affirment qu’ils ne laisseront pas Bagdad s’emparer des ressources dont ils ont besoin pour développer l’économie locale et créer des emplois.

Naître en Centrafrique
Elles ont 13, 14 ans et donnent naissance à leur premier enfant. Une situation tristement banale en République Centrafricaine. Plus d'une adolescente sur six met au monde un enfant chaque année. Un enfant sur sept meurt avant d'avoir atteint l'âge d'un an, soit 85 enfants pour 1000 naissances.
Quand elle ne travaille pas aux champs, Marie-Claude, exerce le métier de sage-femme. Elle met au monde environ 60 naissances par semaine. Avec les moyens du bord… Par manque de d’infrastructures, de nombreuses jeunes filles mettent leur enfant au monde sans soins, seules ou assistées d’autres femmes du village. Celles qui se présentent à l’hôpital de Bangui ont les moyens de se payer les soins, autour de 15 euros pour une naissance : le prix de deux sacs de riz…
Selon l’évaluation de l’Unicef, environ une femme sur 16 décède lors de l’accouchement en Afrique Centrale. En Europe, ce risque est évalué à 1 sur 8.000 naissances.
(France, 2010, 42mn)
ARTE

ARTE Reportage - Haïti , Irak , Centrafrique

PERMALINK

Haïti : les oubliés des Mornes
A Petit Goave, au sud de Port au Prince, 80 % des 180.000 habitants de la commune vivent dans les Mornes, l'intérieur des terres. 27 ONG sont présentes en ville mais une seule, l'ONG française Solidarités International, intervient auprès des populations rurales des Mornes.
Il faut plusieurs heures de 4x4 ou de motos tout terrain pour accéder dans ces vallons pentus où la terre ne cesse de s'éroder suite aux multiples cyclones, aux pluies diluviennes et à une
déforestation dramatique. Et le tremblement de terre du 12 janvier 2010 est venu aggraver encore la situation des habitants des Mornes.
Relancer l'agriculture en fournissant des semences et construire des points d'eau propre, telles sont les missions menées par les équipes de Solidarités International. Avec une dernière urgence, le choléra, qui maintenant gagne l'intérieur des terres.

Irak : les pétrodollars de la discorde
Du gaz, du pétrole, des phosphates, du souffre… Les sous sols de la région d’Anbar, au Sud-Ouest de Bagdad, sont les plus riches d’Irak en ressources naturelles. La région, en grande majorité sunnite et longtemps contrôlée par Al-Qaïda est aujourd’hui l’objet de nombreuses convoitises.
Au-delà de la compétition internationale que se livrent les compagnies d’exploitation pétrolières internationales - Total a perdu le marché au profit de compagnies Sud-Coréenne et Kazakh -, la remise en exploitation de la nappe de gaz d’Akkas, pourrait mettre le feu aux poudres du conflit qui oppose le gouvernement central et le gouvernorat local.
Bagdad souhaite exporter le gaz d’Akkas vers l’Union Européenne et prévient « Le gouvernement a l’armée avec lui pour faire respecter et honorer les contrats que nous avons passés » . « Nous couperons la main de celui qui viendra voler notre bien » rétorquent les autorités de la province d’Anbar, soutenues par les chefs des tribus sunnites de la région. Pour être entendus, ils ont mobilisé les anciens combattants de la fameuse « Armée du Réveil d’Al Anbar », - levée pour chasser les militants d’Al-Qaïda de Ramadi et de Falluja en 2006 -, et affirment qu’ils ne laisseront pas Bagdad s’emparer des ressources dont ils ont besoin pour développer l’économie locale et créer des emplois.

Naître en Centrafrique
Elles ont 13, 14 ans et donnent naissance à leur premier enfant. Une situation tristement banale en République Centrafricaine. Plus d'une adolescente sur six met au monde un enfant chaque année. Un enfant sur sept meurt avant d'avoir atteint l'âge d'un an, soit 85 enfants pour 1000 naissances.
Quand elle ne travaille pas aux champs, Marie-Claude, exerce le métier de sage-femme. Elle met au monde environ 60 naissances par semaine. Avec les moyens du bord… Par manque de d’infrastructures, de nombreuses jeunes filles mettent leur enfant au monde sans soins, seules ou assistées d’autres femmes du village. Celles qui se présentent à l’hôpital de Bangui ont les moyens de se payer les soins, autour de 15 euros pour une naissance : le prix de deux sacs de riz…
Selon l’évaluation de l’Unicef, environ une femme sur 16 décède lors de l’accouchement en Afrique Centrale. En Europe, ce risque est évalué à 1 sur 8.000 naissances.
(France, 2010, 42mn)
ARTE

dimanche 20 juin 2010

Quand Monsanto vient au secours d’Haïti

par Benjamin Fernandez

Jeudi 4 juin, entre 8 000 et 12 000 paysans haïtiens, soutenus par une vingtaine d’organisations locales et internationales, manifestaient dans la commune de Hinche, au centre de l’île, pour exprimer leur désaccord avec la politique d’« aide » au secteur agricole du gouvernement. En particulier sa décision d’accepter les semences offertes par le géant de l’industrie agronomique Monsanto. La transnationale vient de promettre un don de 475 tonnes de semences, avec leur arsenal de pesticides et d’engrais. Un premier arrivage a déjà été distribué dans des centres pilotes et vendus « à prix réduit » aux paysans. L’opération s’inscrit dans le cadre du projet Winner (Initiative bassins versants pour les ressources naturelles et environnementales) qui épaule près de 10 000 agriculteurs pour la reprise de leur activité. Lancé en 2009, le projet est supervisé par l’Agence américaine pour le développement international (USAID).
On ne présente plus Monsanto, qui fabriquait l’agent orange utilisé pendant la guerre du Vietnam ainsi que des produits à base de dioxine avant de se convertir aux biotechnologies agricoles. Bien représentée au sein de l’administration américaine (1), l’entreprise se trouve mise en cause dans plusieurs affaires liées à la contamination de l’environnement par des produits polluants, dont ses herbicides (2). Elle est par ailleurs dénoncée pour avoir contribué à ruiner des dizaines de milliers de paysans dans les pays les plus pauvres, comme l’Inde, où le surendettement des semeurs de coton a entraîné des vagues massives de suicide. De son côté, le directeur des opérations en Haïti du projet Winner n’est autre que M. Jean-Robert Estimé, qui fut ministre des affaires étrangères du « président à vie », M. Jean-Claude Duvalier.
M. Jean-Yves Urfié, père spiritain engagé depuis quarante ans auprès des paysans haïtiens, a, le premier, alerté quant à la nature de « l’aide généreuse », de Monsanto, craignant qu’il ne s’agisse d’organismes génétiquement modifiés (OGM). Le ministre de l’agriculture, M. Joanas Gué, s’en est immédiatement défendu, assurant avoir pris « toutes les précautions avant d’accepter l’offre de la multinationale Monsanto » (3).
On sait désormais que les semences offertes se composent de semences de maïs dites « hybrides », non transgéniques. La productivité attendue de ces graines nécessite une utilisation d’herbicides et d’engrais bien supérieure à celle nécessaire pour les semences traditionnelles ou autochtones. De plus, seule la première génération de ces semences est fertile. Si l’habitude est prise de les utiliser (à la place des semences tirées des récoltes précédentes), il faudra alors acheter semences, engrais et herbicides auprès de Monsanto.
On peut comprendre comment une semence « super productive » pourrait être la bienvenue dans un pays qui manque de nourriture. Toutefois, M. Jean-Pierre Ricot, économiste à la Plateforme haïtienne de plaidoyer pour un développement alternatif (PAPDA), estime qu’il s’agit de l’introduction d’une logique de marché qui ne correspond pas à la culture paysanne d’Haïti : « Les paysans haïtiens ont traditionnellement la capacité de produire et de reproduire leur propre semence, organique et locale, à destination de leur famille et du marché de proximité. Monsanto veut intégrer les agriculteurs sur un marché qu’ils ne contrôlent pas en matière de qualité de semence et de prix [et] faire du paysan haïtien un assisté plutôt qu’un producteur. (4)  »
Quelles que soient les motivations de la transnationale, le choix d’un tel partenariat soulève des interrogations quant à l’orientation de la politique d’aide et à l’avenir de l’agriculture haïtienne. La survie de la population paysanne, près de 70 % du total, dépend de ce secteur-clé déjà malmené par « l’aide américaine »… et que la reconstruction aurait pu aider à « remettre sur pied ».
Dès 1981, sous l’administration Reagan, l’USAID fait pression sur le gouvernement haïtien pour substituer des produits d’exportation (cacao, coton, huiles essentielles) aux cultures vivrières. L’opération sera facilitée par l’octroi d’une aide alimentaire américaine équivalente à 11 millions de dollars. En 1995, un accord passé entre l’ancien président, M. Jean-Bertrand Aristide, et le président américain William Clinton pour lever les barrières douanières, a autorisé le « dumping » des produits agricoles américains (subventionnés) sur le marché local.
Autosuffisante dans les années 1980, la production nationale haïtienne alimentaire satisfaisait moins de 40 % de la demande alimentaire locale à la veille du séisme. Le reste provenait des importations et de l’aide internationale (5). Une situation qui n’a fait qu’aggraver les conséquences de la catastrophe. Le nombre de personnes vivant en situation d’insécurité alimentaire sévère est passé de 500 000 avant le séisme à plus de 2 millions aujourd’hui. Le nombre de familles disposant de stocks de nourriture a chuté de 44 à 17 % et les prix des denrées alimentaires ont bondi de 25 % en moyenne.
La crise alimentaire sans précédant dont témoignèrent les émeutes de la faim en 2008, avait acculé les grands acteurs de l’aide internationale à reconnaître leur « erreur » et recommander de placer l’agriculture au centre des politiques de développement (6). Ainsi M. Clinton, aujourd’hui envoyé spécial pour Haïti à l’ONU, a-t-il présenté ses excuses au peuple haïtien pour les dommages causés par son administration (7). Plusieurs spécialistes, et même certains membres du Congrès américain, ont proposé que les Etats-Unis achètent les productions locales pour les distribuer aux populations plutôt que d’envoyer leurs propres produits agricoles. En vain. Dans l’état actuel, Haïti demeure l’un des tout premiers clients du riz américain.
Comme s’en est inquiété le président Haïtien M. René Préval lors de sa rencontre avec son homologue américain le 10 mars dernier : « si on continue à envoyer de la nourriture et de l’eau de l’étranger, cela va concurrencer la production nationale d’Haïti et le commerce haïtien ». Selon M. Gérald Maturin, ancien ministre de l’agriculture aujourd’hui à la tête de la Coordination régionale des organisations du Sud-Est (CROSE), la reconstruction dépend « de l’inclusion de la paysannerie dans l’économie nationale et dans la vie de la nation » (8). Celle-ci réclame aujourd’hui de ne plus être ignorée dans la définition de l’aide et la mise en place des projets de reconstruction.
Dans le contexte d’urgence alimentaire, et à l’approche de la saison cyclonique, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) promet l’envoi de 345 000 tonnes de semences d’ici la fin de l’année. Le cahier des charges de l’institution prévoit l’achat de semences locales ainsi que l’appui technique aux paysans. Alors que le principal acteur public de l’aide d’urgence affiche une stratégie d’ampleur cohérente avec les besoins agricoles et alimentaires de la population haïtienne, pourquoi faire appel à Monsanto pour la fourniture de 0,13 % du total des semences dont Haïti a besoin cette année ?
La décision d’introduire des semences hybrides, stériles, se justifie-t-elle entièrement par l’urgence alimentaire ? N’ouvre-t-elle pas la voie à la conquête progressive du marché haïtien des semences pour une transnationale en quête de nouveaux marchés ? Au final, cette goutte d’eau qui pourrait passer inaperçue – et qui vient à point nommé pour redorer le blason d’une société critiquée et aux résultats décevants (9) – ne menace-t-elle pas de se transformer en déluge d’ici quelques années ?
Benjamin Fernandez
(1) Les cooptations entre la firme et l’administration publique américaine sont nombreuses. Citons l’ancienne dirigeante de Monsanto, Linda Fischer, qui a été nommée directrice adjointe de l’agence de protection de l’environnement (EPA) en 2003, ou Michael R. Taylor, vice président pour les politiques publiques à Monsanto, qui a été propulsé au lendemain du séisme en Haïti commissaire député à la Food and Drug Administration (FDA).
(2) La multinationale a été condamnée pour pollution des sols, des nappes phréatiques et du sang des populations avec les polychlorobiphényles (PCB) aux Etats-Unis et au Royaume-Uni (Pays de Galles), et pour publicité mensongère quant à la nature soi-disant biodégradable de son désherbant Roundup aux Etats-Unis et en France (condamnée à New York en 1996 et à Lyon en 2008).
(3) « Pas de semences OGM en Haiti, selon le ministre de l’agriculture », Alterpresse, 1er mai 2010.
(4) « Le futur agricole d’Haïti selon l’américain Monsanto », Rue89, 28 mai 2010.
(5) « Aide alimentaire et production nationale : nécessité d’une adéquation », Agropresse, 1er mars 2010. http://www.agropressehaiti.org/public/voir_article.php ?id=55
(6) « L’agriculture au service du développement », Rapport 2008 sur le développement dans le monde, publié en octobre 2007.
(7) Discours du 10 mars 2010 devant la Commission des affaires étrangères du Sénat américain.
(8) RFI, 12 mai 2010. Ministre de l’agriculture en 1997, pendant le premier mandat de M. Préval, M. Maturin tenta une réforme agraire en faveur de la paysannerie, effritée par des alternances dans le gouvernement.
(9) Les bénéfices de la firme au premier trimestre 2010 ont accusé une perte de 19 millions de dollars par rapport à la même période l’an passé, marquant un recul de 19% en un an (AFP, 7 avril 2010).


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Quand Monsanto vient au secours d’Haïti

par Benjamin Fernandez

Jeudi 4 juin, entre 8 000 et 12 000 paysans haïtiens, soutenus par une vingtaine d’organisations locales et internationales, manifestaient dans la commune de Hinche, au centre de l’île, pour exprimer leur désaccord avec la politique d’« aide » au secteur agricole du gouvernement. En particulier sa décision d’accepter les semences offertes par le géant de l’industrie agronomique Monsanto. La transnationale vient de promettre un don de 475 tonnes de semences, avec leur arsenal de pesticides et d’engrais. Un premier arrivage a déjà été distribué dans des centres pilotes et vendus « à prix réduit » aux paysans. L’opération s’inscrit dans le cadre du projet Winner (Initiative bassins versants pour les ressources naturelles et environnementales) qui épaule près de 10 000 agriculteurs pour la reprise de leur activité. Lancé en 2009, le projet est supervisé par l’Agence américaine pour le développement international (USAID).
On ne présente plus Monsanto, qui fabriquait l’agent orange utilisé pendant la guerre du Vietnam ainsi que des produits à base de dioxine avant de se convertir aux biotechnologies agricoles. Bien représentée au sein de l’administration américaine (1), l’entreprise se trouve mise en cause dans plusieurs affaires liées à la contamination de l’environnement par des produits polluants, dont ses herbicides (2). Elle est par ailleurs dénoncée pour avoir contribué à ruiner des dizaines de milliers de paysans dans les pays les plus pauvres, comme l’Inde, où le surendettement des semeurs de coton a entraîné des vagues massives de suicide. De son côté, le directeur des opérations en Haïti du projet Winner n’est autre que M. Jean-Robert Estimé, qui fut ministre des affaires étrangères du « président à vie », M. Jean-Claude Duvalier.
M. Jean-Yves Urfié, père spiritain engagé depuis quarante ans auprès des paysans haïtiens, a, le premier, alerté quant à la nature de « l’aide généreuse », de Monsanto, craignant qu’il ne s’agisse d’organismes génétiquement modifiés (OGM). Le ministre de l’agriculture, M. Joanas Gué, s’en est immédiatement défendu, assurant avoir pris « toutes les précautions avant d’accepter l’offre de la multinationale Monsanto » (3).
On sait désormais que les semences offertes se composent de semences de maïs dites « hybrides », non transgéniques. La productivité attendue de ces graines nécessite une utilisation d’herbicides et d’engrais bien supérieure à celle nécessaire pour les semences traditionnelles ou autochtones. De plus, seule la première génération de ces semences est fertile. Si l’habitude est prise de les utiliser (à la place des semences tirées des récoltes précédentes), il faudra alors acheter semences, engrais et herbicides auprès de Monsanto.
On peut comprendre comment une semence « super productive » pourrait être la bienvenue dans un pays qui manque de nourriture. Toutefois, M. Jean-Pierre Ricot, économiste à la Plateforme haïtienne de plaidoyer pour un développement alternatif (PAPDA), estime qu’il s’agit de l’introduction d’une logique de marché qui ne correspond pas à la culture paysanne d’Haïti : « Les paysans haïtiens ont traditionnellement la capacité de produire et de reproduire leur propre semence, organique et locale, à destination de leur famille et du marché de proximité. Monsanto veut intégrer les agriculteurs sur un marché qu’ils ne contrôlent pas en matière de qualité de semence et de prix [et] faire du paysan haïtien un assisté plutôt qu’un producteur. (4)  »
Quelles que soient les motivations de la transnationale, le choix d’un tel partenariat soulève des interrogations quant à l’orientation de la politique d’aide et à l’avenir de l’agriculture haïtienne. La survie de la population paysanne, près de 70 % du total, dépend de ce secteur-clé déjà malmené par « l’aide américaine »… et que la reconstruction aurait pu aider à « remettre sur pied ».
Dès 1981, sous l’administration Reagan, l’USAID fait pression sur le gouvernement haïtien pour substituer des produits d’exportation (cacao, coton, huiles essentielles) aux cultures vivrières. L’opération sera facilitée par l’octroi d’une aide alimentaire américaine équivalente à 11 millions de dollars. En 1995, un accord passé entre l’ancien président, M. Jean-Bertrand Aristide, et le président américain William Clinton pour lever les barrières douanières, a autorisé le « dumping » des produits agricoles américains (subventionnés) sur le marché local.
Autosuffisante dans les années 1980, la production nationale haïtienne alimentaire satisfaisait moins de 40 % de la demande alimentaire locale à la veille du séisme. Le reste provenait des importations et de l’aide internationale (5). Une situation qui n’a fait qu’aggraver les conséquences de la catastrophe. Le nombre de personnes vivant en situation d’insécurité alimentaire sévère est passé de 500 000 avant le séisme à plus de 2 millions aujourd’hui. Le nombre de familles disposant de stocks de nourriture a chuté de 44 à 17 % et les prix des denrées alimentaires ont bondi de 25 % en moyenne.
La crise alimentaire sans précédant dont témoignèrent les émeutes de la faim en 2008, avait acculé les grands acteurs de l’aide internationale à reconnaître leur « erreur » et recommander de placer l’agriculture au centre des politiques de développement (6). Ainsi M. Clinton, aujourd’hui envoyé spécial pour Haïti à l’ONU, a-t-il présenté ses excuses au peuple haïtien pour les dommages causés par son administration (7). Plusieurs spécialistes, et même certains membres du Congrès américain, ont proposé que les Etats-Unis achètent les productions locales pour les distribuer aux populations plutôt que d’envoyer leurs propres produits agricoles. En vain. Dans l’état actuel, Haïti demeure l’un des tout premiers clients du riz américain.
Comme s’en est inquiété le président Haïtien M. René Préval lors de sa rencontre avec son homologue américain le 10 mars dernier : « si on continue à envoyer de la nourriture et de l’eau de l’étranger, cela va concurrencer la production nationale d’Haïti et le commerce haïtien ». Selon M. Gérald Maturin, ancien ministre de l’agriculture aujourd’hui à la tête de la Coordination régionale des organisations du Sud-Est (CROSE), la reconstruction dépend « de l’inclusion de la paysannerie dans l’économie nationale et dans la vie de la nation » (8). Celle-ci réclame aujourd’hui de ne plus être ignorée dans la définition de l’aide et la mise en place des projets de reconstruction.
Dans le contexte d’urgence alimentaire, et à l’approche de la saison cyclonique, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) promet l’envoi de 345 000 tonnes de semences d’ici la fin de l’année. Le cahier des charges de l’institution prévoit l’achat de semences locales ainsi que l’appui technique aux paysans. Alors que le principal acteur public de l’aide d’urgence affiche une stratégie d’ampleur cohérente avec les besoins agricoles et alimentaires de la population haïtienne, pourquoi faire appel à Monsanto pour la fourniture de 0,13 % du total des semences dont Haïti a besoin cette année ?
La décision d’introduire des semences hybrides, stériles, se justifie-t-elle entièrement par l’urgence alimentaire ? N’ouvre-t-elle pas la voie à la conquête progressive du marché haïtien des semences pour une transnationale en quête de nouveaux marchés ? Au final, cette goutte d’eau qui pourrait passer inaperçue – et qui vient à point nommé pour redorer le blason d’une société critiquée et aux résultats décevants (9) – ne menace-t-elle pas de se transformer en déluge d’ici quelques années ?
Benjamin Fernandez
(1) Les cooptations entre la firme et l’administration publique américaine sont nombreuses. Citons l’ancienne dirigeante de Monsanto, Linda Fischer, qui a été nommée directrice adjointe de l’agence de protection de l’environnement (EPA) en 2003, ou Michael R. Taylor, vice président pour les politiques publiques à Monsanto, qui a été propulsé au lendemain du séisme en Haïti commissaire député à la Food and Drug Administration (FDA).
(2) La multinationale a été condamnée pour pollution des sols, des nappes phréatiques et du sang des populations avec les polychlorobiphényles (PCB) aux Etats-Unis et au Royaume-Uni (Pays de Galles), et pour publicité mensongère quant à la nature soi-disant biodégradable de son désherbant Roundup aux Etats-Unis et en France (condamnée à New York en 1996 et à Lyon en 2008).
(3) « Pas de semences OGM en Haiti, selon le ministre de l’agriculture », Alterpresse, 1er mai 2010.
(4) « Le futur agricole d’Haïti selon l’américain Monsanto », Rue89, 28 mai 2010.
(5) « Aide alimentaire et production nationale : nécessité d’une adéquation », Agropresse, 1er mars 2010. http://www.agropressehaiti.org/public/voir_article.php ?id=55
(6) « L’agriculture au service du développement », Rapport 2008 sur le développement dans le monde, publié en octobre 2007.
(7) Discours du 10 mars 2010 devant la Commission des affaires étrangères du Sénat américain.
(8) RFI, 12 mai 2010. Ministre de l’agriculture en 1997, pendant le premier mandat de M. Préval, M. Maturin tenta une réforme agraire en faveur de la paysannerie, effritée par des alternances dans le gouvernement.
(9) Les bénéfices de la firme au premier trimestre 2010 ont accusé une perte de 19 millions de dollars par rapport à la même période l’an passé, marquant un recul de 19% en un an (AFP, 7 avril 2010).


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mardi 26 janvier 2010

Haïti : au-delà des effets d’annonce

par Eric Toussaint*, Sophie Perchellet*

Alors que les Etats-Unis profitent du chaos consécutif au tremblement de terre pour envahir et occuper Haïti, comme ils le firent de 1915 à 1934, la presse internationale présente la misère qui frappe ses habitants comme une fatalité comparable au séisme. Sophie Perchellet et Eric Toussaint rappellent qu’il n’en est rien. Depuis le XIXe siècle, lorsque les esclaves durent indemniser leurs maîtres, jusqu’aux oukazes du FMI, la pauvreté est le fruit de l’exploitation.

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Haïti a besoin de notre aide.

L’une des plus grandes opérations d’aide de l’histoire risque fort de ressembler à celle de l’après tsunami de 2004 sauf si un modèle de reconstruction radicalement différent est adopté. Haïti a été partiellement détruit suite à un violent séisme de magnitude 7. Chacun y va de sa larme et les médias, en nous abreuvant d’images apocalyptiques, relayent les annonces d’aides financières que les généreux Etats vont apporter. On entend qu’il faut reconstruire Haïti, ce pays où la pauvreté et « la malédiction » s’abattent. Aujourd’hui donc, on s’intéresse à Haïti. Les commentaires ne vont pas au-delà du terrible tremblement de terre. On nous rappelle précipitamment que c’est l’un des pays les plus pauvres de la planète mais sans nous en expliquer les causes. On nous laisse croire que la pauvreté est venue comme ça, que c’est un fait irrémédiable : « c’est la malédiction qui frappe ».

Il est indiscutable que cette nouvelle catastrophe naturelle entraîne des dégâts matériels et humains tout autant considérables qu’imprévus. Une aide d’urgence est donc nécessaire et tout le monde est d’accord sur ce point. Pourtant, la pauvreté et la misère ne trouvent pas leurs sources dans ce tremblement de terre. Il faut reconstruire le pays parce que celui-ci a été dépossédé des moyens de se construire. Haïti n’est pas un pays libre ni même souverain. Au cours des dernières années, ses choix de politique intérieure ont été réalisés par un gouvernement qui est constamment sous la pression d’ordres venus de l’extérieur du pays et des manœuvres des élites locales.

Haïti est traditionnellement dénigré et souvent dépeint comme un pays violent, pauvre et répressif dans le meilleur des cas. Peu de commentaires rappellent l’indépendance acquise de haute lutte en 1804 contre les armées françaises de Napoléon. Plutôt que de souligner la démarche humaine et le combat pour les Droits de l’Homme, la sauvagerie et la violence seront les caractéristiques assimilées aux Haïtiens. Edouardo Galeano parle de la « malédiction blanche » : « A la frontière où finit la République dominicaine et commence Haïti, une grande affiche donne un avertissement : El mal paso - Le mauvais passage. De l’autre côté, c’est l’enfer noir. Sang et faim, misère, pestes. » [1]

Il est indispensable de revenir sur la lutte d’émancipation menée par le peuple haïtien, car en représailles à cette double révolution, à la fois anti-esclavagiste et anti-coloniale, le pays a hérité de « la rançon française de l’Indépendance » correspondant à 150 millions de francs or (soit le budget annuel de la France de l’époque). En 1825, la France décide que « Les habitants actuels de la partie française de Saint-Domingue verseront à la caisse fédérale des dépôts et consignations de France, en cinq termes égaux, d’année en année, le premier échéant au 31 décembre 1825, la somme de cent cinquante millions de francs, destinée à dédommager les anciens colons qui réclameront une indemnité. » [2]
Cela équivaut à environ 21 milliards de dollars d’aujourd’hui. Dès le départ, Haïti doit payer le prix fort, la dette sera l’instrument néo-colonial pour entretenir l’accès aux multiples ressources naturelles de ce pays.

Le paiement de cette rançon est donc l’élément fondateur de l’Etat haïtien et a débouché sur la constitution d’une dette odieuse. En termes juridiques, cela signifie qu’elle a été contractée par un régime despotique et utilisée contre les intérêts des populations. La France puis les Etats-Unis, dont la zone d’influence s’élargit à Haïti, occupée par les marines états-uniens dès 1915, en sont pleinement responsables. Alors qu’il aurait été possible de faire face aux douloureuses responsabilités du passé en 2004, le rapport de la Commission Régis Debray préfère écarter l’idée d’une restitution de cette somme en prétextant qu’elle n’est pas « fondée juridiquement » et que cela ouvrirait la « boîte de Pandore » [3]. Les requêtes du gouvernement haïtien en place sont rejetées par la France : pas de réparations qui tiennent. La France ne reconnaît pas non plus son rôle dans l’ignoble cadeau qu’elle fît au dictateur « Baby Doc » Duvalier en exil en lui offrant le statut de réfugié politique et donc l’immunité.

Le règne des Duvalier commence avec l’aide des Etats-Unis en 1957 : il durera jusqu’en 1986, date à laquelle le fils « Baby Doc » est chassé du pouvoir par une rébellion populaire. La violente dictature largement soutenue par les pays occidentaux a sévi près de 30 ans. Elle est marquée par une croissance exponentielle de sa dette. Entre 1957 et 1986, la dette extérieure a été multipliée par 17,5. Au moment de la fuite de Duvalier, cela représentait 750 millions de dollars. Ensuite elle monte, avec le jeu des intérêts et des pénalités, à plus de 1 884 millions de dollars [4]. Cet endettement, loin de servir à la population qui s’est appauvrie, était destiné à enrichir le régime mis en place : il constitue donc également une dette odieuse. Une enquête récente a démontré que la fortune personnelle de la famille Duvalier (bien à l’abri sur les comptes des banques occidentales) représentait 900 millions de dollars, soit une somme plus élevée que la dette totale du pays au moment de la fuite de « Baby Doc ». Un procès est en cours devant la justice suisse pour la restitution à l’Etat haïtien des avoirs et des biens mal acquis de la dictature Duvalier. Ces avoirs sont pour l’instant gelés par la banque suisse UBS qui avance des conditions intolérables quant à la restitution de ces fonds [5]. Jean-Bertrand Aristide, élu dans l’enthousiasme populaire puis accusé de corruption avant d’être rétabli au pouvoir comme marionnette de Washington et finalement d’en être chassé par l’armée états-unienne, n’est malheureusement pas innocent en ce qui concerne l’endettement et les détournements de fonds. Par ailleurs, selon la Banque mondiale, entre 1995 et 2001, le service de la dette, à savoir le capital et les intérêts remboursés, a atteint la somme considérable de 321 millions de dollars.

Toute l’aide financière annoncée actuellement suite au tremblement de terre est déjà perdue dans le remboursement de la dette !

Selon les dernières estimations, plus de 80 % de la dette extérieure d’Haïti est détenue par la Banque Mondiale et la Banque interaméricaine de développement (BID) à hauteur de 40 % chacune. Sous leur houlette, le gouvernement applique les « plans d’ajustement structurel » remaquillés en « Documents Stratégiques pour la Réduction de la Pauvreté » (DSRP). En échange de la reprise des prêts, on concède à Haïti quelques annulations ou allégements de dette insignifiants mais qui donnent une image bienveillante des créanciers. L’initiative Pays Pauvres Très Endettés (PTTE) dans laquelle Haïti a été admise est une manœuvre typique de blanchiment de dette odieuse comme cela été le cas avec la République démocratique du Congo. On remplace la dette odieuse par de nouveaux prêts soi-disant légitimes. Le CADTM considère ces nouveaux prêts comme partie prenante de la dette odieuse puisqu’ils servent à payer cette antique dette. Il y a continuité du délit.

En 2006, quand le FMI, la Banque mondiale et le Club de Paris acceptèrent que l’initiative PPTE s’élargisse à Haïti, le stock de la dette publique extérieure totale était de 1.337 millions de dollars. Au point d’achèvement de l’initiative (en juin 2009), la dette était de 1.884 millions. Une annulation de dette d’un montant de 1.200 millions de dollars est décidée afin de « rendre la dette soutenable ». Entre temps, les plans d’ajustement structurel ont fait des ravages, notamment dans le secteur agricole dont les effets ont culminé lors de la crise alimentaire de 2008. L’agriculture paysanne haïtienne subit le dumping des produits agricoles étasuniens. « Les politiques macro-économiques soutenues par Washington, l’ONU, le FMI et la Banque mondiale ne se soucient nullement de la nécessité du développement et de la protection du marché national. La seule préoccupation de ces politiques est de produire à bas coût pour l’exportation vers le marché mondial [6] ». C’est donc scandaleux d’entendre le FMI dire qu’il « se tient prêt à jouer son rôle avec le soutien approprié dans ses domaines de compétence ». [7]

Comme le dit le récent appel international « Haïti nous appelle à la solidarité et au respect de la souveraineté populaire » : « Au cours des dernières années et aux côtés de nombreuses organisations haïtiennes, nous avons dénoncé l’occupation du pays par les troupes de l’ONU et les impacts de la domination imposée par les mécanismes de la dette, du libre-échange, du pillage des ressources naturelles et de l’invasion par des intérêts transnationaux. La vulnérabilité du pays aux catastrophes naturelles – due en grande partie aux ravages causés à la nature, à l’inexistence d’infrastructures de base, et à l’affaiblissement de la capacité d’action de l’Etat – ne devrait pas être considérée comme étant sans lien avec ces politiques qui ont historiquement sapé la souveraineté du peuple. »

Il est maintenant temps que les gouvernements qui font partie de la MINUSTAH [Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH), site officiel.]], des Nations unies et en particulier la France et les Etats-Unis, les gouvernements latino-américains, revoient ces politiques qui s’opposent aux besoins élémentaires de la population haïtienne. Nous exigeons de ces gouvernements et organisations internationales qu’ils substituent à l’occupation militaire une véritable mission de solidarité, et qu’ils agissent pour l’annulation immédiate de la dette qu’Haïti continue de leur rembourser. » [8]

Indépendamment de la question de la dette, il est à craindre que l’aide prenne la même forme que celle qui a accompagné le tsunami qui a frappé, fin décembre 2004, plusieurs pays d’Asie (Sri Lanka, Indonésie, Inde, Bangladesh) [9] ou encore l’après-cyclone Jeanne en Haïti en 2004. Les promesses n’ont pas été tenues et une grande partie des fonds ont servi à enrichir des compagnies étrangères ou les élites locales. Ces « généreux dons » proviennent pour la majorité des créanciers du pays. Plutôt que de faire des dons, il serait préférable qu’ils annulent les dettes d’Haïti à leur égard : totalement, sans conditions et immédiatement. Peut-on vraiment parler de don quand on sait que cet argent servira en majeure partie soit au remboursement de la dette extérieure soit à l’application de « projets de développement nationaux » décidés selon les intérêts de ces mêmes créanciers et des élites locales ? Il est évident que, sans ces dons dans l’immédiat, il ne serait pas possible de faire rembourser cette dette dont la moitié au moins correspond à une dette odieuse. Les grandes conférences internationales d’un quelconque G8 ou G20 élargi aux IFI ne feront pas avancer d’un iota le développement d’Haïti mais reconstruiront les instruments qui leur servent à asseoir le contrôle néo-colonial du pays. Il s’agira d’assurer la continuité dans le remboursement, base de la soumission, tout comme lors des récentes initiatives d’allégement de la dette.

Au contraire, pour qu’Haïti puisse se construire dignement, la souveraineté nationale est l’enjeu fondamental. Une annulation totale et inconditionnelle de la dette réclamée à Haïti doit donc être le premier pas vers une démarche plus générale. Un nouveau modèle de développement alternatif aux politiques des IFI et aux accords de partenariat économique (APE signé en décembre 2009, Accord Hope II …), est nécessaire et urgent. Les pays les plus industrialisés qui ont systématiquement exploité Haïti, à commencer par la France et les Etats-Unis, doivent verser des réparations dans un fonds de financement de la reconstruction contrôlé par les organisations populaires haïtiennes.

 Eric Toussaint

Président du CADTM Belgique (Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers Monde). Dernier livre publié : Banque du Sud et nouvelle crise internationale, CADTM/Syllepse, 2008.


Sophie Perchellet

Membre du Comité pour l’annulation de la dette du tiers-monde (CADTM).

[1] « Haïti : la malédiction blanche, par Eduardo Galeano, CADTM, 6 avril 2004.

[2] « L’ordonnance de Charles X qui contraignit les Haitiens à payer leur liberté », Réseau Voltaire.

[3] Rapport au ministre des affaires étrangères, M. Dominique de Villepin, du Comité indépendant de réflexion et de propositions sur les relations franco-haïtiennes, janvier 2004. Ce document, rédigé par Régis Debray, préparait l’intervention militaire états-unienne pour enlever le président Aristide et la complicité française pour le séquestrer en Afrique. Voir : « La CIA déstabilise Haïti », « Coup d’État en Haïti », « Paris relâche le président haïtien », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 14 janvier, 1er mars, 16 mars 2004. Et « Jean-Bertrand Aristide, un an après », par Claude Ribbe, Réseau Voltaire, 27 février 2005.

[4] « Haiti : Enhanced Initiative for Heavily Indebted Poor Countries— Completion Point Document », International Monetary Fund, Country Report No. 09/288, septembre 2009.

[5] « Le CADTM exige que la restitution des fonds Duvalier et l’annulation de la dette haïtienne soient totales et inconditionnelles », communiqué du CADTM, 25 février 2009.

[6] « Haïti : Le gouvernement mène une politique anti-paysanne et contre la production agricole », communiqué de la Plate-Forme Haïtienne de Plaidoyer pour un Développement Alternatif (PAPDA), 13 octobre 2009.

[7] « [Haïti : la communauté internationale et les ONG se mobilisent-°http://www.liberation.fr/monde/0101...] », Libération, 13 janvier 2010. Les conditions attachées aux prêts du FMI à Haïti sont dans la droite ligne du Consensus de Washington : augmenter les tarifs d’électricité et refuser toute augmentation de salaires des fonctionnaires publics.

[8] « Haïti nous appelle à la solidarité et au respect de la souveraineté populaire », Appel international, 15 janvier 2009.

[9] Voir Damien Millet et Eric Toussaint, Les Tsunamis de la dette, coédition CADTM-Syllepse, Liège-Paris, 2005.

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