Il s'agit selon le New York Times de " la plus importante entreprise secrète mise en oeuvre pour traquer le financement du terrorisme". Le quotidien révèle, dans son édition du vendredi 23 juin, que l'Agence centrale de renseignement (CIA) a passé au crible, sous le contrôle du département du Trésor, des dizaines de milliers de transactions financières impliquant des Américains et des étrangers, dans le cadre d'un programme clandestin lancé au lendemain des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis.
"C'est un outil essentiel de la guerre contre le terrorisme, basé sur des pouvoirs légaux appropriés et doté de procédures de contrôle et de sauvegarde efficaces. En suivant les flux d'argent, les Etats-Unis ont été capables de localiser les activistes et leurs financiers", a expliqué M. Snow. Son collaborateur, Stuart Levey, a fait part de ses craintes sur le fait que
"des terroristes sophistiqués vont maintenant arrêter d'utiliser un système auquel nous avons accès, ou vont prendre des précautions pour dissimuler leurs identités (...)".
Le gouvernement avait demandé au New York Times de ne pas publier son article, mais le quotidien a refusé. "Nous sommes déçus qu'une fois encore le New York Times ait choisi de révéler un programme secret qui protège les Américains", a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche, Dana Perino. Bill Keller, le directeur général du New York Times, s'est justifié dans les colonnes de son journal : "Nous restons convaincus que l'extraordinaire accès de l'administration à ce vaste gisement de données financières internationales, aussi prudemment exploité soit-il, est une question qui relève du débat public."
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Quand Big Brother surveille nos finances
Le 23juin 2006 éclatait l'affaire SWIFT : le "New York Times", le "Wall Street Journal" et d'autres quotidiens américains révélèrent que la CIA avec l’accord de l’Administration Bush et de la société SWIFT (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunications) avaient mis en place un programme de surveillance de la finance internationale.
En novembre 2006, l'Union européenne reprocha officiellement à SWIFT de violer les règles européennes sur la protection des données. Mais SWIFT se trouvait entre le marteau et l'enclume. En effet, au nom de la traque des terroristes, comme d'autres entreprises, SWIFT s'exécutait et continue de le faire bon gré mal gré car, selon l'administration américaine, l'analyse des transferts d'argent a permis de déjouer plusieurs attentats et notamment d'arrêter Riduan Isamuddin, alias Hambali, le cerveau des attentats de Bali perpétrés en 2002 (202 tués et 209 blessés suite à l'explosion de 3 bombes dans la région de Kuta. La responsabilité incombait à des réseaux indonésiens proches d'Al Qaïda).
Beaucoup de comptes appartenant à des entreprises qui ont des bureaux sur le sol américain, leurs dirigeants ont également été contraints de montrer leurs livres comptables aux autorités américaines. Selon la CNIL, "au prétexte de traquer les circuits de financement du terrorisme et donc, de prévenir la menace terroriste, les Américains se mettent en situation de tout observer : les transferts financiers vers les Etats-Unis comme les flux financiers intra-européens ou de l'Europe vers l'Afrique et l'Asie ; les comportements des banques comme ceux d'entreprises appartenant à des secteurs sensibles de l'économie : des groupes pétroliers ou aéronautiques... Cela pose problème !" Quoiqu'en pensait les Etats-Unis, pour l'Europe ce tansfert d'information restait illégal.
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