Catherine Berthillier, grand reporter, est la première journaliste à avoir ramené des images non officielles du Turkmenistan, une des dictatures les plus dures au monde. Son carnet de route produit par Galaxy Press est diffusé ce soir dans Envoyé Spécial.
Entretien :
Il est très difficile d'avoir un visa pour le Turkmenistan, comment avez vous procédé ?
J'avais très peu de chance d'avoir un visa de journaliste et même un visa de touriste implique d'être accompagné par un "guide". J'ai donc choisi le visa de transit en expliquant que je voulais aller en Ouzbekistan. J'ai filmé en camera cachée, 22 h sur 24 durant les 5 jours que durait mon séjour.
Comment fonctionne la dictature de Niazov ?
C'est comme une secte. Le culte de la personnalité est incroyable : Saparmourad Niazov est en permanence à la télé,contrôle tout, il n'y a aucun media d'opposition. Au Turkmenistan, un tiers de la population a déjà été en prison où 20% des détenus meurent. L'endoctrinement est total, les jeunes turkmènes croient que Niazov est aussi puissant que Bush ou Poutine.
La situation sanitaire y est donc dramatique
Oui pas qu'en prison. Parmi les 200 000 Russes qui ont quitté le Turkmenistan après la prise de pourvoir de Niazov, 30 OOO étaient médecins. On voit réapparaitre des maladies comme la peste, le choléra mais les médecins n'ont pas le droit d'effectuer les vrais diagnostics.
Votre informateur sur place à qui vous avez laissé une camera a été arrêté. Ne craignez vous pas qu'il subisse le même sort qu'Ogoulsapar Mouradova (journaliste turkmène morte en prison il y a quinze jours)
C'est le risque mais j'espère que la diffusion de ce reportage fera pression sur le régime. Nous essayons par tous les moyens de faire libérer Annakurban Amanklytchev avec notamment RSF, Françoise Joly et Guilaine Chenu se sont associées à cette action.
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