Nigéria
Le numéro de mars-avril de la Boston Review revient sur la progression fulgurante du nombre d’utilisateurs de téléphones portables en Afrique.
En dépit d’un taux de croissance anémique, d’une productivité agricole limitée et d’une pauvreté écrasante (...), les Nigérians sont plus « connectés » que jamais. Plus de 60 % d’entre eux ont accès au téléphone portable, un exploit dans un pays grand comme trois fois la Californie, doté de routes en mauvais état, d’un service postal peu fiable et de deux lignes de téléphone fixe pour mille habitants. Le prix du téléphone portable le moins cher permettrait à un Nigérian d’acheter douze kilos et demi de millet, c’est-à-dire de quoi nourrir une famille de cinq personnes pendant cinq jours. Le nombre d’abonnements a néanmoins explosé en Afrique, passant de 12 millions en 2000 à 376 millions en 2008.
(Jenny C. Aker et Isaac M. Mbiti, « Africa Calling », Boston Review, mars-avril 2010.)
Etats-Unis
Dans un article de The Nation du 15 mars, relatif aux techniques de disqualification employées contre les critiques de la politique israélienne, Eric Alterman écrit ce passage qui n’est pas sans résonance ailleurs...
Les rédacteurs en chef de The New Republic [un hebdomadaire américain pro-israélien] cherchent à manipuler l’accusation d’antisémitisme pour construire autour du débat sur le Proche-Orient l’équivalent d’une « barrière de sécurité » permettant de suspecter l’intégrité de quiconque prendrait le risque de franchir ses limites. Paradoxalement, les vainqueurs de cette manœuvre sont les vrais antisémites, qui observent avec plaisir l’édulcoration progressive de ce qui a longtemps constitué une accusation infamante, susceptible de briser une réputation ou une carrière.
(Eric Alterman, « Semites and ’Anti-Semites’ », The Nation, 15 mars 2010.)
Afrique du Sud
Dissident Voice (Santa Rosa, Californie, 11 mars 2010) s’est intéressé à la situation en Afrique du Sud, à l’aube du Mondial de football, que le pays accueille en juin.
La situation actuelle pourrait être qualifiée d’« Invictus à l’envers ». Pour ceux qui n’ont pas eu le plaisir de voir ce film, Invictus montre comment Nelson Mandela utilisa le sport, et notamment le rugby, pratiqué presque exclusivement par les Blancs, pour unir le pays après la fin de l’apartheid. Le Mondial qui approche, au contraire, sert à camoufler les conflits afin de présenter au monde entier l’image d’une nation unie. (...) Pour reprendre les mots d’un jeune Sud-Africain, « le football... est en train de dévaster notre pays ». Les contrastes se muent en conflits parce que le gouvernement, sous la pression de la FIFA [Fédération internationale de football association], veut avant tout offrir un grand spectacle, quel qu’en soit le coût social.
(David Zirin, « The South Africa World Cup : Invictus in Reverse », Dissident Voice, 11 mars 2010.)
Honduras
En janvier 2010, un décret d’amnistie approuvé par le Congrès a « lavé » tous les participants au coup d’Etat contre le président Manuel Zelaya. Mais, annonce La Prensa (Tegucigalpa), le 22 mars, citant le procureur général Luis Alberto Rubí...
L’ancien président Zelaya [réfugié en République dominicaine] est sous le coup de mandats d’arrêt et, s’il revient, il devra y faire face pour que les juges déterminent s’il s’agit de délits politiques ou de droit commun. S’agissant de ceux qui ne sont pas couverts par l’amnistie, les tribunaux agiront. Il n’est interdit à aucun Hondurien de rentrer dans le pays, mais quiconque est poursuivi a deux options : soit il se présente volontairement, soit il est capturé par les autorités.
(« Fiscal General : Si Zelaya vuelve podrá ser detenido », La Prensa, 22 mars 2010.)
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