Par Lidia Falcucci
300 millions de dollars : c’est le coût estimé du nettoyage des nombreux sites encore contaminés par l’agent orange, cet herbicide hautement toxique déversé sur le Vietnam par l’armée américaine au plus fort de la guerre (1953-1975). Dans un rapport rendu public le 16 juin (1), le groupe bilatéral vietnamo-américain (2) créé pour trouver un arrangement sur le sujet, dans le cadre d’une normalisation des relations entre les deux pays rappelle que, de 1961 à 1971 l’armée américaine a répandu 75 millions de litres du produit chimique sur un quart de la surface du Sud-Vietnam, affectant 400 000 hectares de terrain agricole . Près de trois millions de Vietnamiens en subissent encore les séquelles, et, depuis trente-cinq ans, n’ont reçu aucun dédommagement.
En 1984, les vétérans américains touchés par l’agent orange avaient déjà conclu un accord, dans le cadre d’un procès contre les fabricants de ce produit : en échange de l’arrêt des poursuites, Monsanto et six autres entreprises — Dow Chemical, Thompson, Diamond, Hercules, T-H Agricultural & Nutrition Company et Uniroyal — avaient versé la somme de 180 millions de dollars à un fond de compensation.
Washington a longtemps traîné des pieds, prétextant que les données scientifiques impliquant l’agent orange dans l’explosion des malformations congénitales étaient insuffisantes. Responsables de cette guerre chimique, les Etats-Unis s’exemptent de toutes poursuites internationales concernant des actes commis en temps de guerre.
Défoliant composé d’agents nocifs et puissants tels que la dioxine, son composant principal, l’agent orange trouble les fonctions immunitaires, hormonales et reproductives. Il est responsable de cancers (poumons et prostate), de maladies de la peau, du cerveau et du système nerveux, de problèmes respiratoires et circulatoires, de cécité et de diverses anomalies survenant à la naissance. Molécule très stable, la dioxine reste présente dans l’environnement, et continue à empoisonner l’agriculture et les générations de vietnamiens nés après la guerre.
300 millions de dollars : c’est le coût estimé du nettoyage des nombreux sites encore contaminés par l’agent orange, cet herbicide hautement toxique déversé sur le Vietnam par l’armée américaine au plus fort de la guerre (1953-1975). Dans un rapport rendu public le 16 juin (1), le groupe bilatéral vietnamo-américain (2) créé pour trouver un arrangement sur le sujet, dans le cadre d’une normalisation des relations entre les deux pays rappelle que, de 1961 à 1971 l’armée américaine a répandu 75 millions de litres du produit chimique sur un quart de la surface du Sud-Vietnam, affectant 400 000 hectares de terrain agricole . Près de trois millions de Vietnamiens en subissent encore les séquelles, et, depuis trente-cinq ans, n’ont reçu aucun dédommagement.
En 1984, les vétérans américains touchés par l’agent orange avaient déjà conclu un accord, dans le cadre d’un procès contre les fabricants de ce produit : en échange de l’arrêt des poursuites, Monsanto et six autres entreprises — Dow Chemical, Thompson, Diamond, Hercules, T-H Agricultural & Nutrition Company et Uniroyal — avaient versé la somme de 180 millions de dollars à un fond de compensation.
Washington a longtemps traîné des pieds, prétextant que les données scientifiques impliquant l’agent orange dans l’explosion des malformations congénitales étaient insuffisantes. Responsables de cette guerre chimique, les Etats-Unis s’exemptent de toutes poursuites internationales concernant des actes commis en temps de guerre.
Défoliant composé d’agents nocifs et puissants tels que la dioxine, son composant principal, l’agent orange trouble les fonctions immunitaires, hormonales et reproductives. Il est responsable de cancers (poumons et prostate), de maladies de la peau, du cerveau et du système nerveux, de problèmes respiratoires et circulatoires, de cécité et de diverses anomalies survenant à la naissance. Molécule très stable, la dioxine reste présente dans l’environnement, et continue à empoisonner l’agriculture et les générations de vietnamiens nés après la guerre.
Lidia Falcucci
(1) « Declaration and Plan of Action », Aspen Institute, juin 2010.
(2) Le US-Vietnam Dialogue Group on Agent Orange/Dioxin a été créé en 2007 par la Fondation Ford, une organisation privée basée à New York, et coordonnée par l’Aspen Institute, association privée de recherche basée à Washington.
(2) Le US-Vietnam Dialogue Group on Agent Orange/Dioxin a été créé en 2007 par la Fondation Ford, une organisation privée basée à New York, et coordonnée par l’Aspen Institute, association privée de recherche basée à Washington.
Dans « Le Monde diplomatique »
- « Au Vietnam, l’“agent orange” tue encore »
par Francis Gendreau, janvier 2006.Entre 1961 et 1971, l’armée américaine a procédé à des épandages massifs de défoliants sur le Vietnam. Méthode ayant causé des dégâts allant, à long terme, bien au-delà des effets recherchés dans l’immédiat. En témoigne la situation du Vietnam, victime d’épandages d’agent orange il y a plus de trente ans.
- « Les Etats-Unis sont-ils une menace pour l’Europe ? »
par Pierre Conesa, avril 2008.Les Etats-Unis pourraient-ils constituer un risque grave pour la sécurité internationale dans les vingt prochaines années ? Loin d’être illégitime, l’interrogation dépasse l’administration Bush.
- « L’ultime trahison »
par Howard Zinn, avril 2004.Si le gouvernement consacre des centaines de milliards de dollars à la guerre, il ne trouve pas d’argent pour venir en aide aux anciens combattants américains du Vietnam.
- « Le mensonge des “guerres propres” », par Schofield Coryell, mars 2002.
Trente ans après, « les conséquences de la guerre chimique menée par les Etats-Unis sont toujours et partout visibles ».
- « Dommages de guerre à géométrie variable »
par Monique Chemillier-Gendreau, octobre 2003.L’Irak a été contraint de payer, sur les produits de son pétrole contrôlés par les Nations unies, toutes les réparations de la guerre qu’il a menée au Koweït en 1990-1991. En revanche, les Etats-Unis n’ont jamais versé un centime pour celle menée contre le Vietnam de 1964 à 1975.
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