Ce billet a été commandé dans le cadre d' une séries d'articles [en anglais] sur l'insécurité alimentaire par le Centre Pulitzer et Global Voices Online ; ces articles multimédia et sont diffusés sur le portail Pulitzer Gateway to Food Insecurity [en anglais]. Faites part de votre expérience en cliquant ici [en anglais].
Alors que la demande mondiale de soja est en constante augmentation, la croissance de la production de cette culture au Paraguay est l'une des plus fortes au monde. Mais avec l'afflux de richesses arrivent également les conflits autour du foncier et les inquiétudes pour l'environnement.
Les germes de soja sont utilisées dans la production de nourriture, d'huile pour la consommation humaine et d'aliments pour animaux, ainsi que dans l'élaboration de biocarburants [en français]. Cette industrie n'a cessé de se développer de manière exponentielle au cours de ces dernières années, en partie à cause de la demande croissante de viande et d'aliments pour bétail en Chine et du développement de l'industrie des biocarburants en Europe. De nombreux pays d'Amérique du sud ont répondu à cette demande en augmentant leur production de germes de soja.
Le Paraguay est maintenant le quatrième exportateur de soja [en anglais] au monde, talonnant les États-Unis, le Brésil et l'Argentine, et se trouve également à la sixième position des producteurs de soja. Au début de cette année, le pays a connu des récoltes record [en anglais]. Cette croissance a cependant un prix, elle créé des tensions sociales et soulève la question du droit du sol pour les petits cultivateurs du pays, également connus sous le nom de campesinos, sans parler de problèmes liés à l'environnement et à la santé.
Sur le blog du bureau bruxellois de la fondation allemande Rosa Luxemburg [en anglais], Edgardo Lander, du Venezuela, argumente que la récente croissance du commerce et de l'agriculture en Amérique Latine est “prédatrice” et que les gouvernements de gauche doivent trouver des alternatives durables [en anglais]:
Evan Abramson, photographe new-yorkais, a couvert le conflit social provoqué par la production industrielle de soja [en anglais] dans certaines communautés rurales du Paraguay. Dans un essai photographique réalisé pour le NACLA Report on the Americas , il déclare :
Le journaliste Charles Lane, dans une série d'articles [en anglais] financée par le Centre Pulitzer de documentation sur les crises, appelle ce scénario “les guerres du soja”. Mais les cultivateurs sans terre ne se laissent pas faire, dit-il, organisant des manifestations et même des invasions armées des terres des producteurs de soja, qui ont eux-mêmes été accusés [en anglais] d'avoir eu recours à la violence.
Beaucoup de ces agriculteurs ont espéré que le président paraguayen Lugo leur porterait aide. Lugo a été soutenu de manière unanime par les campensinos quand il a été élu en 2008, mais en mars de cette année, des milliers de fermiers ont manifesté à Asunción afin de demander à Lugo de tenir ses promesses de campagne.
Kyle Tana, bloguant sur le site internet de Conseil des affaires hémisphériques, émet l'hypothèse que Lugo est coincé entre deux groupes antagonistes [en anglais] : le mouvement campesino et le congrès paraguayen :
Alors que la demande mondiale de soja est en constante augmentation, la croissance de la production de cette culture au Paraguay est l'une des plus fortes au monde. Mais avec l'afflux de richesses arrivent également les conflits autour du foncier et les inquiétudes pour l'environnement.
Les germes de soja sont utilisées dans la production de nourriture, d'huile pour la consommation humaine et d'aliments pour animaux, ainsi que dans l'élaboration de biocarburants [en français]. Cette industrie n'a cessé de se développer de manière exponentielle au cours de ces dernières années, en partie à cause de la demande croissante de viande et d'aliments pour bétail en Chine et du développement de l'industrie des biocarburants en Europe. De nombreux pays d'Amérique du sud ont répondu à cette demande en augmentant leur production de germes de soja.
Le Paraguay est maintenant le quatrième exportateur de soja [en anglais] au monde, talonnant les États-Unis, le Brésil et l'Argentine, et se trouve également à la sixième position des producteurs de soja. Au début de cette année, le pays a connu des récoltes record [en anglais]. Cette croissance a cependant un prix, elle créé des tensions sociales et soulève la question du droit du sol pour les petits cultivateurs du pays, également connus sous le nom de campesinos, sans parler de problèmes liés à l'environnement et à la santé.
Sur le blog du bureau bruxellois de la fondation allemande Rosa Luxemburg [en anglais], Edgardo Lander, du Venezuela, argumente que la récente croissance du commerce et de l'agriculture en Amérique Latine est “prédatrice” et que les gouvernements de gauche doivent trouver des alternatives durables [en anglais]:
Étant donnée la croissance de la demande internationale et les profits élevés, l'agrobusiness a répondu par une augmentation rapide de l'extension des cultures en Argentine, au Brésil, au Paraguay et en Bolivie. En plus des effets négatifs de la monoculture et des semences transgéniques, l'énorme expansion du soja a provoqué une concentration encore plus importante de propriétés foncières ainsi que le déplacement de paysans, ce qui compromet la production d'autres cultures telle que le riz, la maïs, le tournesol et le blé. Cela a également mené au renforcement du pouvoir économique et politique des groupes d'affaires qui participent aux différentes étapes de la production et de la transformation du soja. Ce que Syngenta, (l'une des principales sociétés dans le monde du commerce agro-industriel) appelle, de manière cynique et arrogante, la République Unie du Soja.Cette industrie a eu des effets particulièrement dévastateurs pour les petits fermiers du Paraguay, dont bon nombre ont du quitter leurs terres.
Evan Abramson, photographe new-yorkais, a couvert le conflit social provoqué par la production industrielle de soja [en anglais] dans certaines communautés rurales du Paraguay. Dans un essai photographique réalisé pour le NACLA Report on the Americas , il déclare :
Le boom du soja a été désastreux pour les petits cultivateurs, qui, après avoir vécu pendant des années sur des territoires forestiers alloués par l'état, ont commencé à en être délogés. Au cours de la dernière décennie, le gouvernement paraguayen a fait don ou vendu illégalement ces terres publiques à des amis politiques qui officient dans le business du soja, chassant les paysans de leurs terres. A ce jour, environ 77 pour cent du territoire paraguayen est détenu par 1 pour cent de la population…Depuis le premier « boom » du soja en 1990, à peu près 100000 agriculteurs de petites exploitations ont été forcés de migrer vers les taudis urbains ; chaque année, la production de soja chasse environ 9000 familles des campagnes.”En 2009, le photographe Olmo Calvo Rodríguez, membre du collectif de photographes latino-américains SUB [en espagnol], a pris les clichés présentés dans le diaporama ci-dessous. Il a écrit que les campesinos de ces photographies font partie d'une communauté de 40 familles qui ont été chassées 17 fois de leur terres par l'industrie du soja au cours des six dernières années, mais qui ont toujours bon espoir de construire leur vie ici.(Les photographies sont partagées sous licence Creative Commons Paternité - Pas d'Utilisation Commerciale [en français].)
Le journaliste Charles Lane, dans une série d'articles [en anglais] financée par le Centre Pulitzer de documentation sur les crises, appelle ce scénario “les guerres du soja”. Mais les cultivateurs sans terre ne se laissent pas faire, dit-il, organisant des manifestations et même des invasions armées des terres des producteurs de soja, qui ont eux-mêmes été accusés [en anglais] d'avoir eu recours à la violence.
Beaucoup de ces agriculteurs ont espéré que le président paraguayen Lugo leur porterait aide. Lugo a été soutenu de manière unanime par les campensinos quand il a été élu en 2008, mais en mars de cette année, des milliers de fermiers ont manifesté à Asunción afin de demander à Lugo de tenir ses promesses de campagne.
Kyle Tana, bloguant sur le site internet de Conseil des affaires hémisphériques, émet l'hypothèse que Lugo est coincé entre deux groupes antagonistes [en anglais] : le mouvement campesino et le congrès paraguayen :
Durant sa campagne, Lugo, qui était alors encore évêque, se qualifiait lui-même d'”évêque des pauvres” et était parvenu à donner espoir aux habitants et aux communautés défavorisées. Quoiqu'il en soit, après deux ans au pouvoir, peu a été fait pour la redistribution promise de terres aux cultivateurs sans terres et contre les tensions croissantes entre les campesinos et les grands mono-producteurs (à commencer par les producteurs de soja).”L'industrie du soja, en plein développement, a également eu des conséquences sur l'environnement, contribuant à la destruction de la forêt tropicale et à l'utilisation intensive de produits agrochimiques toxiques. Dans son reportage photographique, Abramson explique [en anglais] que les cultivateurs de soja déversent chaque année plus de 22 millions de litres de pesticides et herbicides dans le sol paraguayen, y compris des produits chimiques extrêmement dangereux, en partie à cause d'une législation environnementale laxiste. Certains craignent que, en plus de leur impact nocif sur l'environnement, ces produits chimiques ne nuisent à la santé des locaux. Pour ne rien arranger, on trouve sur le blog de l'Union des Journalistes du Paraguay (Sindicato de Periodistas del Paraguay) un article qui raconte que la presse ne couvre pas les morts ou maladies qui pourraient être liées à l'utilisation abusive de produits chimiques, donnant une image édulcorée de l'activité des multinationales :
Este tipo de información negativa que afecta la imagen de los poderosos sojeros no son publicados con frecuencia por los grandes medios del Paraguay, como ABC Color, que inclusive niega el poder destructivo de los “agrotóxicos”. El diario del empresario Aldo Zuccolillo prohibe a sus periodistas utilizar este término en caso de que no pueda evitar la publicación de una denuncia de intoxicación (la palabra autorizada por el diario es “agroquímico [en espagnol]”).
Ce genre de mauvaise publicité qui affecte l'image des puissants producteurs de soja n'est pas souvent publiée dans les principaux médias du Paraguay, comme ABC Color, qui va même jusqu'à nier le pouvoir destructeur des “agrotoxines”. Le journal de l'homme d'affaires Aldo Zuccolillo interdit à ses journalistes d'utiliser ce terme quand ils se retrouvent en situation de ne pas pouvoir éviter de publier un article sur une intoxication (le terme autorisé par le journal est “agrochimique”).
Une autre source d'inquiétude, pour quelqu'un comme Alan Raul Banda Huatay, qui vit à Cancun au Mexique, provient de la plantation de germes de soja génétiquement modifiés. Après avoir regardé un film sur le sujet, Alan Huatay écrit ceci [en espagnol] sur une page de discussion sur Facebook :Es lamentable comprobar que lo único que realmente importa es el beneficio económico, ni la salud, ni los derechos de los campesinos, todo queda en segundo término ante la soja transgénica y no se sopesa el riesgo de los alimentos transgénicos. A los campesinos sólo les queda plantar cara e intentar frenar el avance del monocultivo…
Il est regrettable de confirmer que la seule chose qui compte est le profit, et non pas la santé ni les droits des paysans, tout passe après le soja transgénique et ils ne mesurent pas les risques liés à la consommation de nourriture génétiquement modifiée. Les paysans n'ont d'autre choix que de se lever et de tenter d'arrêter l'avancée de la monoculture…”
Les solutions suggérées par les blogueurs pour minimiser ces nombreuse conséquences passent par manger moins de viande [en anglais] jusqu'à établir des cahiers des charges volontaires [en anglais] pour une production de soja respectueuse de l'environnement, et d'alerter les étudiants [en anglais] en Chine sur ces problèmes. Un article sur The Socialist WebZine décrète [en anglais] que la première étape, quoiqu'il en soit, est de reconnaître que nous sommes tous concernés :Le chemin pour s'en sortir créera nécessairement un mouvement capable de relier le consommateur de soja occidental au cultivateur paraguayen, ou de se rendre compte que le yucca, le maïs, les haricots et les pommes de terre pourraient être bien plus bénéfiques pour la planète que la monoculture. La politique du “nous” prônée par le socialisme a bien plus de chances de satisfaire les besoins essentiels de notre planète que le “Je” de la société capitaliste de consommation .”
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