Retraites
L’édition de juillet du Left Business Observer (LBO) éclaire à sa manière les débats sur la pertinence d’un développement, régulièrement évoqué en France, de la « retraite par capitalisation ». Aux Etats-Unis, appréciée sur une très longue période, la Bourse n’a pas constitué un placement très astucieux :Au cours des quatorze dernières décennies, la croissance de la Bourse est à la traîne, loin derrière celle du produit intérieur brut (PIB). La croissance du PIB atteint, en moyenne, 3,5 % par an. Celle de la Bourse, 1,9 %. Et encore : ce chiffre se base sur un indice boursier, pas sur la performance d’un véritable portefeuille d’actions. Il s’agit donc d’une limite supérieure. En effet, entre taxes, commissions, frais divers dont il faut s’acquitter et mauvaises décisions d’investissement, on est assuré que les gens qui jouent en Bourse font toujours moins bien que les indices théoriques.
(Doug Henwood, « Andy Stern and the stock market », Left Business Observer, juillet 2010.)
Cuba
De façon assez inattendue, la revue américaine Foreign Affairs redoute l’impact d’une éventuelle ouverture économique de Cuba sur le système de santé du pays :Toute mesure d’assouplissement des restrictions au commerce et aux déplacements entre les Etats-Unis et Cuba affaiblirait sans aucun doute l’industrie de la santé cubaine. Si les dirigeants politiques des deux côtés du détroit de Floride n’y prennent pas garde, la petite nation caribéenne pourrait se voir dérober sa plus grande réussite. Tout d’abord, son réseau de santé public serait probablement dévasté par l’exode de milliers de médecins et d’infirmières cubains bien formés. Par ailleurs, des entreprises américaines à but lucratif pourraient transformer ce qui reste du système de santé en une destination de premier ordre pour l’industrie du tourisme médical.
(Laurie Garrett, « Castrocare in crisis », Foreign Affairs, juillet-août 2010.)
Palestine
Dans The New York Review of Books, l’écrivain et historien Malise Ruthven critique le concept d’« islamofascisme » défendu par des auteurs comme Paul Berman (et repris en France par Bernard-Henri Lévy) afin de justifier le refus de toute discussion avec des groupes comme le Hamas. Et il rappelle ce précédent peu connu :En décembre 1948, après le massacre de deux cent quarante Palestiniens dans le village de Deir Yassin, perpétré par des auxiliaires du mouvement Irgoun, dirigé alors par Menahem Begin, futur premier ministre d’Israël, plusieurs juifs célèbres, dont Albert Einstein et Hannah Arendt, écrivirent au New York Times. Protestant contre une visite de Begin aux Etats-Unis, ils accusèrent son organisation, le Herout, de porter « la marque qui ne trompe pas d’un parti fasciste, pour qui le terrorisme (contre les Juifs, les Arabes, les Britanniques) et la falsification ne sont que des moyens et l’Etat-guide est la fin qui les justifie. » (…) Dans le jeu politique israélien, ces tendances extrémistes de l’Irgoun et du groupe Stern ont ensuite été soumises aux rigueurs de la politique démocratique. Berman refuse cependant d’imaginer que les Frères musulmans et ses succédanés puissent être capables d’évoluer eux aussi afin de tenir compte d’un contexte qui change.
(Malise Ruthven, « Righteous & Wrong », The New York Review of Books, 19 août 2010.)
Etats-Unis
Au moment où s’engage la campagne pour les élections législatives de mi-mandat du 2 novembre prochain, l’hebdomadaire The Economist rappelle les transformations survenues depuis trente mois dans la vie quotidienne des Américains :Plus de la moitié des salariés ont expérimenté une période de chômage, essuyé une baisse de salaire ou été obligés de travailler à temps partiel. Le chômeur typique est sans emploi depuis près de six mois. La chute du cours des actions et de l’immobilier a détruit un cinquième des actifs du ménage moyen. Près de 60 % des Américains ont annulé leurs vacances ou les ont écourtées. Un cinquième de la population est incapable de rembourser son prêt hypothécaire. Un quart des jeunes âgés de 18 à 29 ans ont dû revenir vivre chez leurs parents. Moins de la moitié des adultes espèrent que leurs enfants disposeront d’un revenu supérieur au leur, et plus du quart estiment qu’il sera inférieur.
(« A Double Blow », The Economist, 22 juillet 2010.)
Mexique
Dans un numéro consacré au classement des cinq cents plus grandes sociétés d’Amérique latine, la revue chilienne América Economía s’interroge : « Où sont les entreprises mexicaines ? » :En 2002, il y avait 241 entreprises mexicaines dans le classement des 500 plus grandes entreprises d’Amérique latine (…) ; les brésiliennes étaient seulement 136. Aujourd’hui, les chiffres sont pratiquement inversés : 226 brésiliennes pour 119 mexicaines. (…) Alors que les 226 entreprises brésiliennes de ce classement ont, en moyenne, augmenté leur chiffre d’affaires de 42 % [en 2009], les 274 autres entreprises d’Amérique latine n’ont connu qu’une croissance de 4,5 %.
(« Muito obrigado », América Economía, juillet 2010.)
Édition imprimée — septembre 2010 — Page 2
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