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Origine du Groupe : U.K
Style : Alternative Fusion
Sortie : 2009
Le premier album du duo anglais de Sheffield I Monster, sorti en 2004, avait pour lui deux choses :
- Un nom à la con (Neveroddoreven)
- Une consistance presque incroyable dans le registre de la pop song alambiquée et triturée par différentes machines.
Une qualité qui le placait très nettement en haut du panier pop, qualité certifiée d’ailleurs par le succès (critique et commercial) de leur relecture de « Daydream », le tube sixties du groupe
Wallace Collection, chanson baptisée « Daydreaming in blue ».
5 ans donc jusqu’à la sortie de ce nouvel album du groupe, même si celui-ci n’a pas chômé entre temps participant à différents projets musicaux (musiques de spectacle etc.).
Intitulé “A Dense Swarm of Ancient Stars”, l’album s’inscrit dans la même lignée que le précédent, une électro pop de qualité partagée entre deux axes quelquefois concomitants.
D’un coté et dans une large majorité c’est un condensé éclairé de pop profondément ludique et espiègle, un côté décontracté qui n’empêche pas la qualité.
On trouve sur cet album quelques échos du premier album tels « Lust for a Vampyr », cette pop qui ne se refuse rien dans la composition ou les arrangements mais en restant toujours d’une part
dans une veine mainstream et en détournant d’autre part chaque bout de matière sonore ou chaque once de mélodie pour y rogner toute éventuelle solennité et y développer le côté pétillant et
malicieux.
« A pad is waiting » par exemple encore, cette pop du dimanche, cette pop de fortune bricolée tant bien que mal mais qui a plein de charme. Le premier single « A sucker for your sound » encore,
cette excellente pop tarabistouille chantée par une voix féminine mutine.
On a droit aussi à un superbe instrumental terriblement groovy, « Escape from New York » qui sonne comme du Death in Vegas fluo, un instrumental martial mais là encore sans une once de velléité,
tout en rondeurs et clins d’œil.
On peut aussi penser à un endroit ou deux (« She’s giving me the I » et « Goodbye sun ») au Blur dernière époque, cette pop paresseuse et lymphatique certes mais toujours inspirée dans son
méticuleux minimalisme. La voix même se rapprochant alors de celle de Damon Albarn.
Notons qu’en fin d’album trois morceaux enchainés portant le même titre (Sickly suite part 1, 2 et 3, la dernière étant un court intermède instrumental) forment une sorte de vase-clos, débutant
par une balade atypique et enjolivée par une voix féminine appliquée et fragile avant de tomber dans la marmite « Top of the pops » à sa suite dans une musique typique de ce que l’on pouvait voir
et entendre dans les années 70 à cette émission anglais culte, cette pop british de petit culs blancs tendant tant bien que mal de swinger avec nonchalance et raideur des hanches, un morceau à la
“Never let her slip away” d’Andrew Gold.
La musique d’I Monster est profondément anglaise, elle respire de tous ses pores l’Albion, sa way of life et sa science infuse de la pop. On connait les caractéristiques de l’humour anglaise, il
est soit arrogant soit débile complètement assumé. C’est ce côté brinquebalant et brinqueboulant qu’on retrouve ici par moment.
Tout d’abord via quelques intermèdes musicaux plus ou moins longs qui ont tous en commun un aspect improbable (une musique de cirque neuneu ou des bzzz d’insectes par exemple). On le trouve
ensuite dans un morceau comme « Cool coconuts », cette bossa-nova de Brighton qui laisse à imaginer quelle musique Beck aurait pu faire s’il était né en Angleterre et s’il avait la tronche de
Wayne Rooney.
On le trouv eaussi dans un « Dear John » qui nous laisse perplexe avec son improbable synthé à la Benny Hill et plus encore dans un « The best » presque terminal et orgasmique. Imaginez Benny
Bennassi salopant ‘Nightclubbin » de Iggy Pop et vous aurez là une petite idée de cette excellente chanson.
Une musique d’imbéciles heureux peut-être, de grands enfants sans doute, mais surtout une musique extrêmement talentueuse et inspirée, un grand album une fois de plus de ce duo dont on regrettera
toutefois qu’il n’offre pas cette fois un ou deux singles de la force de ceux du premier album (même si A sucker for your sound peut s’avérer addictif pour le plus grand nombre), ils risquent
ainsi d’en pâtir et cela serait fort dommage.
Qu’importe pour ce qui nous regarde en tous les cas, voilà un excellent disque de pop gouailleuse et truculente à écouter sans modération. Pas de chef d’œuvre, juste un très bon disque pour qui
aime la pop enjouée et joyeuse.
Comme le chantait d'ailleurs Eric Idle (I pour Idle Monster ?) : "Alway look of the bright side of pop (tulu, tulu tulululu)"
par Bruno Piszorowicz permalink
Tracklist :
01. The Circus Of Deaf
02. A Sucker For Your Sound
03. Goodbye Sun
04. Cool Coconuts
05. Lust For A Vampyr
06. Mr. Mallard
07. She's Giving Me The I
08. Escape From New Yorkshire
09. Dear John
10. Inzects
11. Inzects 2 - The Mutations
12. Sickly Suite. Part One: How Are You?
13. Sickly Suite. Part Two: Out Of The Shadows
14. Sickly Suite. Part Three: Gone
15. A Pod Is Waiting
16. The Best
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