http://www.myspace.com/thetimeandspacemachine
Origine du Groupe : U.K
Style : Alternative , Psychedelic , Electro
Sortie : 2010
Signes ésotériques en veux tu en voilà, symbolisme à outrance, formes géométriques à tout va, des motifs colorés dignes d’un trip sous acide... Pas de doute, la jaquette de The Time And Space
machine annonce la couleur, celle du psychédélisme. Derrière ce nom d’artiste, évoquant l’univers d’H.G. Well ou R. Bradbury, se cache un anglais, vieux brisquard de la musique psyché(délique) :
Richard Norris. Son album éponyme sort en mars 2010 mais deux EP permettent déjà d ‘allumer et d’apprécier la machine du temps et de l’espace.
Jimi Hendrix, The Doors, Frank Zappa, Amon Düül, Can, Pink Floyd, King Crimson et aujourd’hui The Brian Johnestown Massacre et The Black Angels. Le fil d’Ariane reliant tous ces artistes ? Leur
amour pour le rock psychédélisme et leur capacité à s’être imposés comme maîtres en la matière. Richard Norris a désormais place parmi ces noms prestigieux.
To drug or not to drug ?
Avant d’étudier plus en détail la musique de Richard Norris, il nous faut remonter dans le temps pour saisir l’essence même du psychédélisme et mieux comprendre cette musique. En 1964 dans son
Manuel Psychédélique, Timothy Leary, théoricien et acteur du mouvement le définit par ces mots : « une expérience psychédélique est un voyage dans de nouveaux champs de conscience. La portée et
la teneur de l'expérience sont sans limite, mais ses caractéristiques sont la transcendance des concepts verbaux, des dimensions d'espace-temps et du moi ou de l'identité ». Lorsqu’on joue de la
musique psyché et au vu des fluctuations de la réalité spacio-temporel, « The Time And Space Machine » est donc un pseudonyme et un nom d’album tout trouvé. La musique psychédélique relève donc
plus d’une condition cérébrale que d’un genre musical clairement définissable. Le postula psyché préconise avant tout une liberté totale face aux conventions musicales. Si une chanson doit faire
27 minutes elle en fera 27. Quid des 3 minutes réglementaires pour espérer une diffusion radio ? Rien à cirer des 3 minutes ! Formatage et Psyché ne font pas bon ménage. Le psyché c’est oser,
défricher, explorer, aller toujours plus loin dans l’inconnu de l’esprit sonore. Certes, le vecteur de ces explorations a souvent été la drogue. Allez, soyons honnêtes, plusieurs drogues en même
temps. Les exemples de génies du psyché ne manquent pas : Jim Morisson, Jimi Hendrix, Syd Barrett (Pink Floyd). Revers de la médaille, tous ont mal fini... N’ayant aucune analyse sanguine ou
urinaire de Richard Norris, on peut difficilement établir la part de substance illicite ingurgité (ou fumé, ou sniffé, etc.) dans sa démarche artistique. Peu importe car sa musique reste de la
bonne came.
Choc Norris
Si la musique psychédélique possédait sa propre fac, Richard Norris y détiendrait surement sa chaire universitaire. Et « The Time And Space Machine », son projet solo, serait alors sa thèse. Il
explique en quoi cet album est un aboutissement :
« Après avoir collecté, réalisé, écrit et réfléchit sur la musique psychédélique pendant des années, j’ai finalement mit toutes ces influences formatrices dans une série de morceaux. J’ai
toujours été un inconditionnel de la musique psychédélique et des rythmes bizarres et ce, depuis que j’ai travaillé, adolescent, dans le label psyché anglais Bam Caruso. J’ai vraiment essayé de
mêler toutes ces influences avec les techniques modernes afin de créer quelque chose de nouveau ».
Norris a un peu eu plusieurs vies en une seule. Critique musical pour NME, producteur, ingénieur du son, DJ avec Erol Alkan sous le nom de Beyond the Wizard's Sleeve, cofondateur du groupe The
Grid avec David Ball (ancien membre de Soft Cell), Norris a aussi signé la bande originale de Grosse Pointe Blank (George Armitage) avec son pote Joe Strummer.
« The Time And The Space Machine » est une réussite. La musique, bien que complexe dans son élaboration, s’écoute aisément. Dès le morceau d’introduction, Time And Space, 6 minutes de rock
atmosphérique, on voyage dans le temps : les nappes de synthé nous remémorent immédiatement le début de Shine On You Crazy Diamond des Pink Floyd. Bienvenu en 1975 ! Le titre Path Through The
Cathedral est une bombe psyché grâce à son orgue d’église aux accents groovy et une batterie martelée. Norris est aussi bien à l’aise dans le Krautrock (Set Phazer To Stun), dans la musique
orientée Dancefloor (More Cowbell) ou dans la reprise de standard (After the Gold Rush de Neil Young). Il a le mérite de ne pas sombrer dans un bourbier d’expérimentation musicale. L’auditeur
n’est pas lâché dès la première minute de l’album et on embarque pour vivre, pendant près d’une heure, « une aventure de science fiction en haute définition » selon les mots de Richard Norris. «
The Time And The Space Machine » : un premier opus qui en appelle d’autres car on en redemande.
par Camille Larbey pour http://www.lagazettedeberlin.de
Tracklist :
01. Time And Space
02. Path Through The Cathedral
03. Set Phazer To Stun
04. You Are The One
05. Children Of The Sun
06. Zeitghost
07. Infinite
08. More Cowbell
09. Midsummer Night
10. Mushroom Family
11. After The Gold Rush
12. Trip Sideways
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