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(France, 2011, 42mn)
ARTE
Chine : jasmin interdit
Tunisie, Egypte, Libye, Golfe... Un à un, les peuples arabes secouent le joug qui les étouffe depuis trop longtemps. La rue fait chuter des tyrans. Le monde, estomaqué, regarde ces manifestants qui n'ont que leur courage à opposer aux fusils, gagner leurs combats parfois en quelques jours.
La Chine aussi, bien sûr regarde. Enfin, pas toute la Chine : la Chine officielle, la Chine du parti unique, qui règne sans partage sur un peuple de 1,3 milliards d'âmes... Et cette Chine la est morte de peur : elle ne veut à aucun prix d'une quelconque contagion démocratique.
Alors, elle se crispe. Jusqu'au ridicule : le mot "jasmin", symbole des révolutions arabes, est banni du net. Pas un mot ou à peine, dans les médias officiels sur les mouvements en cours. Plus sérieusement, elle étouffe avec violence toute tentative d'expression de soutien aux Arabes en révolte. Quand des bloggeurs lancent l'idée de manifestations silencieuses, dans les grandes villes chinoises, quelques téméraires se déplacent, mais ils se retrouvent face à de grotesques déploiements policiers. Sur une des grandes avenues de Pékin, un samedi début Mars, les troupes anti émeutes et la multitude de policiers déguisés en balayeurs n'ont réussi à embarquer que les journalistes étrangers, auxquels il est désormais strictement interdit, à Pékin, de filmer dans la rue. Et puis, comme d'habitude, toutes les voix dissonantes, celle des quelques rares dissidents qui osent s'exprimer, sont réduites au silence. Pas question de donner des idées au peuple chinois : c'est bien connu, le peuple chinois peut s'exprimer, mais uniquement par la voix de ses représentants légitimes, les membres du Parti.
Ce violent raidissement semble bien excessif, et surtout, totalement inutile... Les Chinois savent très bien ce que sont les révolutions, ils connaissent parfaitement le prix à payer. Les morts, les famines, la répression, ils ont largement donné, et à l'enthousiasme romantique des mouvements de masse, ils préfèrent de loin la stabilité qui se traduit par une augmentation régulière de leur niveau de vie. Les Chinois sont devenus pragmatiques et très matérialistes. D'ailleurs, les dissidents eux mêmes concèdent qu'une révolution du jasmin n'est pas à l'ordre du jour en Chine : mais ils aimeraient tout de même que ce qui se passe ailleurs permette à la Chine de réfléchir sereinement à son avenir, et à son évolution vers plus de justice et de droit. Mais même cela, ce n'est pas l'ordre du jour ...
Jeunesse marocaine : l’appel au changemement
Certains sont encore étudiants, d’autres déjà chômeurs. Ce ne sont ni des enfants de bobos ou d’intellectuels et encore moins de militants.
Les journalistes occidentaux, comme la presse marocaine, ne s’aventurent presque jamais dans leurs quartiers. Habituellement discrets et silencieux, vivant de petits boulots, ces jeunes Marocains sortent de l’ombre aujourd’hui pour crier haut et fort leur envie de changement. Leur mouvement se nomme «20 février».
Sans comparaison aucune avec la jeunesse tunisienne ou égyptienne, et tout en continuant pour la plupart de ménager la personne du Roi, ils revendiquent le droit de vivre autrement et réclament un meilleur partage des richesses.
Soutenue par quelques chefs d’entreprise, montrés du doigt par d’autres, ces jeunes que nous avons rencontrés à Casablanca commencent à faire bouger les choses.
Les crayons de Courrier
A partir de janvier, chaque premier samedi du mois, retrouvez dans ARTE Reportage une nouvelle rubrique : Les Crayons de Courrier International, en partenariat avec l’agence Cartoons de Courrier International.
Cinq minutes pour voir l’actualité internationale autrement, à travers les dessins de presse de caricaturistes du monde entier.
Plus de dessins
(France, 2011, 42mn)
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Chine : jasmin interdit
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La Chine aussi, bien sûr regarde. Enfin, pas toute la Chine : la Chine officielle, la Chine du parti unique, qui règne sans partage sur un peuple de 1,3 milliards d'âmes... Et cette Chine la est morte de peur : elle ne veut à aucun prix d'une quelconque contagion démocratique.
Alors, elle se crispe. Jusqu'au ridicule : le mot "jasmin", symbole des révolutions arabes, est banni du net. Pas un mot ou à peine, dans les médias officiels sur les mouvements en cours. Plus sérieusement, elle étouffe avec violence toute tentative d'expression de soutien aux Arabes en révolte. Quand des bloggeurs lancent l'idée de manifestations silencieuses, dans les grandes villes chinoises, quelques téméraires se déplacent, mais ils se retrouvent face à de grotesques déploiements policiers. Sur une des grandes avenues de Pékin, un samedi début Mars, les troupes anti émeutes et la multitude de policiers déguisés en balayeurs n'ont réussi à embarquer que les journalistes étrangers, auxquels il est désormais strictement interdit, à Pékin, de filmer dans la rue. Et puis, comme d'habitude, toutes les voix dissonantes, celle des quelques rares dissidents qui osent s'exprimer, sont réduites au silence. Pas question de donner des idées au peuple chinois : c'est bien connu, le peuple chinois peut s'exprimer, mais uniquement par la voix de ses représentants légitimes, les membres du Parti.
Ce violent raidissement semble bien excessif, et surtout, totalement inutile... Les Chinois savent très bien ce que sont les révolutions, ils connaissent parfaitement le prix à payer. Les morts, les famines, la répression, ils ont largement donné, et à l'enthousiasme romantique des mouvements de masse, ils préfèrent de loin la stabilité qui se traduit par une augmentation régulière de leur niveau de vie. Les Chinois sont devenus pragmatiques et très matérialistes. D'ailleurs, les dissidents eux mêmes concèdent qu'une révolution du jasmin n'est pas à l'ordre du jour en Chine : mais ils aimeraient tout de même que ce qui se passe ailleurs permette à la Chine de réfléchir sereinement à son avenir, et à son évolution vers plus de justice et de droit. Mais même cela, ce n'est pas l'ordre du jour ...
Jeunesse marocaine : l’appel au changemement
Certains sont encore étudiants, d’autres déjà chômeurs. Ce ne sont ni des enfants de bobos ou d’intellectuels et encore moins de militants.
Les journalistes occidentaux, comme la presse marocaine, ne s’aventurent presque jamais dans leurs quartiers. Habituellement discrets et silencieux, vivant de petits boulots, ces jeunes Marocains sortent de l’ombre aujourd’hui pour crier haut et fort leur envie de changement. Leur mouvement se nomme «20 février».
Sans comparaison aucune avec la jeunesse tunisienne ou égyptienne, et tout en continuant pour la plupart de ménager la personne du Roi, ils revendiquent le droit de vivre autrement et réclament un meilleur partage des richesses.
Soutenue par quelques chefs d’entreprise, montrés du doigt par d’autres, ces jeunes que nous avons rencontrés à Casablanca commencent à faire bouger les choses.
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A partir de janvier, chaque premier samedi du mois, retrouvez dans ARTE Reportage une nouvelle rubrique : Les Crayons de Courrier International, en partenariat avec l’agence Cartoons de Courrier International.
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