Par Aparna Ray · Traduit par Anna Gueye
30 Aout 2012
pour http://fr.globalvoicesonline.org
[Liens en anglais] Alors que le Pakistan entre dans la 66ème année de son indépendance, c'est un bon moment pour faire le point sur la situation sécuritaire du pays - afin de comprendre le rôle que le pays continue à jouer dans la sécurité et la stabilité de la région.
D’après le Rapport 2011 sur la sécurité du Pakistan [pdf, en anglais comme tous les liens] publié par l'Institut pakistanais des études sur la paix (PIPS), bien que le Pakistan continue à se classer « parmi les régions les plus instables du monde », il y a eu une certaine amélioration de la sécurité générale dans le pays, surtout depuis la fin de 2011. Le rapport indique :
Trois jours plus tard, le gouvernement suspendait l’accès aux services de téléphonie mobile pendant 15 heures dans quatre grandes villes - y compris Karachi et Lahore - durant la fête musulmane de l'Aïd, en raison des menaces de sécurité sérieuses qu'il avait reçues.
Ces événements récents tendent à démontrer qu'en dépit des affirmations faites en mai 2012 par le Premier Ministre pakistanais Yousuf Raza Gilani - à savoir, que les inquiétudes sur la situation sécuritaire du pays étaient « exagérées » -, la situation sur le terrain reste fragile et l'amélioration de la sécurité n'est pas ressentie partout.
Les «meurtres ciblés » continuent dans de nombreuses régions du pays. Karachi souffre toujours de violences politiques et ethniques et des guerres intestines perdurent depuis 2010. Les violences continuent de toucher les régions tribales (FATA) ainsi que le Khyber Pakhtunkhwa (KP) et sa capitale Peshawar. Ces secteurs continuent à porter le poids de l'engagement du Pakistan dans la guerre contre le terrorisme [fr].
Le Balouchistan reste en proie à une insurrection, alors que le gouvernement n’est pas encore en mesure de fournir une solution viable et acceptable pour répondre à ses revendications. Au contraire, comme le journaliste et blogueur pakistanais Malik Siraj Akbar l'a souligné, la violence s'est intensifiée au début de 2012, après « une audience sans précédent de la Commission américaine des affaires étrangères qui a exprimé une profonde préoccupation face aux violations atroces des droits humains qui auraient été commises par l'armée dans la plus grande province du pays, le Baloutchistan ».
On note aussi une préoccupation croissante devant la montée des violences entre communautés religieuses dans le pays, qui connaissent un regain depuis 2007. Pour la seule année 2012 en cours, il y a eu trois tentatives d'assassinats ciblant des chiites. Alors que le plus grand nombre d'affrontements a lieu entre les communautés sunnite et chiite, il y a eu aussi des violences internes perpétrées au sein de la communauté sunnite même ; par exemple, entre les sunnites Deobandi et Barelvi. Huma Yusuf, une célèbre éditorialiste du journal pakistanais Dawn, écrit dans son rapport d'analyse [pdf] publié par le Centre norvégien des ressources de consolidation de la paix (NOREF) :
Ce billet fait partie de notre dossier central sur les relations internationales et la sécurité
30 Aout 2012
pour http://fr.globalvoicesonline.org
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[Liens en anglais] Alors que le Pakistan entre dans la 66ème année de son indépendance, c'est un bon moment pour faire le point sur la situation sécuritaire du pays - afin de comprendre le rôle que le pays continue à jouer dans la sécurité et la stabilité de la région.
D’après le Rapport 2011 sur la sécurité du Pakistan [pdf, en anglais comme tous les liens] publié par l'Institut pakistanais des études sur la paix (PIPS), bien que le Pakistan continue à se classer « parmi les régions les plus instables du monde », il y a eu une certaine amélioration de la sécurité générale dans le pays, surtout depuis la fin de 2011. Le rapport indique :
La dernière moitié de l'année 2011 a été une période de paix relative au Pakistan en termes de conflits armés internes, d’actes de terrorisme et des pertes qui en découlent. Une diminution du nombre d'attentats-suicides et des frappes de drones en sont les principaux facteurs … la situation sécuritaire s'améliore lentement, et la violence a diminué de 24 pour cent au cours des deux dernières années.
Étant donné que le pays a connu une forte baisse du nombre de décès causés par les attentats-suicides et qu'il n'y a pas eu d'attentats terroristes significatifs dans les grandes villes ou dans la capitale en 2012, l'évolution de la situation sécuritaire semble importante, surtout lorsqu'on la compare à la période 2009 - 2011, qui fut mortelle à Karachi, Lahore et Islamabad.Pourtant, ce n’est pas le moment d’être complaisants. Le 16 août 2012, une base militaire importante située juste à l'extérieur de la capitale Islamabad a été attaquée par des hommes armés. Il a fallu cinq heures aux forces spéciales pakistanaises pour maitriser la situation et la plupart des décès furent du côté des assaillants.
Trois jours plus tard, le gouvernement suspendait l’accès aux services de téléphonie mobile pendant 15 heures dans quatre grandes villes - y compris Karachi et Lahore - durant la fête musulmane de l'Aïd, en raison des menaces de sécurité sérieuses qu'il avait reçues.
Ces événements récents tendent à démontrer qu'en dépit des affirmations faites en mai 2012 par le Premier Ministre pakistanais Yousuf Raza Gilani - à savoir, que les inquiétudes sur la situation sécuritaire du pays étaient « exagérées » -, la situation sur le terrain reste fragile et l'amélioration de la sécurité n'est pas ressentie partout.
Les «meurtres ciblés » continuent dans de nombreuses régions du pays. Karachi souffre toujours de violences politiques et ethniques et des guerres intestines perdurent depuis 2010. Les violences continuent de toucher les régions tribales (FATA) ainsi que le Khyber Pakhtunkhwa (KP) et sa capitale Peshawar. Ces secteurs continuent à porter le poids de l'engagement du Pakistan dans la guerre contre le terrorisme [fr].
Le Balouchistan reste en proie à une insurrection, alors que le gouvernement n’est pas encore en mesure de fournir une solution viable et acceptable pour répondre à ses revendications. Au contraire, comme le journaliste et blogueur pakistanais Malik Siraj Akbar l'a souligné, la violence s'est intensifiée au début de 2012, après « une audience sans précédent de la Commission américaine des affaires étrangères qui a exprimé une profonde préoccupation face aux violations atroces des droits humains qui auraient été commises par l'armée dans la plus grande province du pays, le Baloutchistan ».
On note aussi une préoccupation croissante devant la montée des violences entre communautés religieuses dans le pays, qui connaissent un regain depuis 2007. Pour la seule année 2012 en cours, il y a eu trois tentatives d'assassinats ciblant des chiites. Alors que le plus grand nombre d'affrontements a lieu entre les communautés sunnite et chiite, il y a eu aussi des violences internes perpétrées au sein de la communauté sunnite même ; par exemple, entre les sunnites Deobandi et Barelvi. Huma Yusuf, une célèbre éditorialiste du journal pakistanais Dawn, écrit dans son rapport d'analyse [pdf] publié par le Centre norvégien des ressources de consolidation de la paix (NOREF) :
Les violences entre communautés religieuses constituent une grave menace à la sécurité et à la stabilité du Pakistan, principalement en raison des conflits entre les communautés religieuses traditionnelles, qui menacent d'impliquer et de radicaliser davantage des pans entiers de la population pakistanaise plus que n'importe quel autre type de militantisme.Ainsi, il apparaît que même si il y a des raisons pour éprouver un certain optimisme prudent après les améliorations relatives de la situation au Pakistan en matière de sécurité globale, le pays a encore un long chemin à parcourir dans sa lutte pour réussir à résoudre les complexités de ses multiples communautés religieuses, les questions ethniques et politiques et améliorer la stabilité et la sécurité, non seulement à l’intérieur de ses frontières, mais aussi dans la région.
Ce billet fait partie de notre dossier central sur les relations internationales et la sécurité
Ce billet, ainsi que ses traductions en français, arabe et espagnol ont été commandés par l'International Security Network (ISN) dans le but de faire entendre les points de vue des citoyens sur les questions de relations internationales et de sécurité. Le billet a été d'abord publié sur le blog de l'ISN, d'autres articles sont disponibles ici.
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