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Nigéria : l'éternelle marée noire
Pour la première fois aux Pays-Bas, une multinationale est assignée devant les tribunaux pour répondre de dommages créés par une de ses filiales à l'étranger.
Le géant pétrolier Shell comparaît devant un tribunal néerlandais pour des accusations de pollution dans le Delta du Niger.
C'est l'une des plus grandes catastrophes écologiques au monde.
Depuis plus d’un demi-siècle, une marée noire perpétuelle souille le delta du Niger. Une histoire qui a commencé en 1956 quand Shell, la compagnie historique, ouvrait son premier puits à Oloibiri.
Depuis, chaque année, l'équivalent d'un Exxon-Valdez, ce tanker de 180.000 tonnes échoué sur les côtes d'Alaska en 1989, se déverserait dans la mangrove. Résultat : un environnement dévasté, des populations locales incapables d'assurer leur subsistance et une rébellion qui menace la stabilité de la région.
A qui la faute ? Les écologistes dénoncent le laxisme des compagnies pétrolières et les avaries à répétition. Shell, Total, Agip, Chevron et les autres estiment que l'immense majorité des marées noires est due à des actes de sabotage sur les pipelines qui traversent le delta. Dans ce débat, le gouvernement ferme les yeux et se contente de toucher sa rente pétrolière qui assure 80% des revenus du pays.
La situation est telle que des groupes armés se sont formés pour réclamer une meilleure répartition des richesses. Kidnappings à la chaîne, sabotages à grande échelle, conflit ouvert avec l'armée…
Les habitants du delta sont pris entre deux feux et ne reçoivent de l'or noir que les fuites et les pollutions. Des villages entiers voient leur terre et leur mode de vie dévastés. Ils attendent souvent en vain des compensations que les compagnies pétrolières ne versent pas ou si peu.
Quel contraste avec le Golfe du Mexique où l'administration Obama et la pression internationale ont obligé BP à verser 20 milliards de dollars aux sinistrés ! Mais le delta du Niger n'est pas la Louisiane, l'Afrique n'est pas l'Amérique…
Le pétrole était une chance pour le Nigéria, il est devenu au fil des ans une véritable malédiction.
Etats-Unis/Mexique : la frontière familiale
Quand le policier l’a arrêtée, Juanita n’avait pas payé son ticket de parking, elle n’avait pas de titre de séjour non plus, mais elle avait sept enfants qui l’attendaient à la maison.
Juanita a été arrêtée et expulsée des Etats-Unis comme le sont 400 000 travailleurs mexicains chaque année.
Chaque matin, l’autobus qui arrive de Tucson en Arizona à Nogales au Mexique débarque son lot d’ « indocumentados », les sans-papiers expulsés. Des hommes, des femmes qui ont tout perdu, leur maison, leur travail, leur rêve et parfois même leurs enfants…
C’est une histoire de fou. Ces hommes, ces femmes sont Mexicains. Ils vivaient clandestinement aux Etats-Unis, parfois depuis des années. Leurs enfants, eux, sont nés aux Etats-Unis. Ils sont donc citoyens américains. Alors, quand les parents « sans-papiers » se font arrêter pour une simple infraction au code de la route, la police les expulse et leurs enfants « américains » sont confiés à l’administration américaine.
La plupart d’entre eux ne reverront plus jamais leurs parents. Certains seront déclarés « adoptables » par des familles américaines. Et c’est ainsi qu’aujourd’hui le mur qui sépare le Mexique des Etats-Unis déchire plus d’un millier de familles mexicaines.
A Tucson, où la lutte contre l’immigration sauvage est un bon thème de campagne électorale, les femmes mexicaines s’organisent pour lutter contre la peur et résister à la pression psychologique de l’administration américaine.
Selon les statistiques, d’ici 2017, 15 000 enfants mexicains nés aux Etats-Unis pourraient ainsi être séparés de leurs parents. Simple monstruosité administrative ou effet pervers d’une mondialisation qui garantit la libre circulation des marchandises, mais pas celle des familles.
Pennsylvanie : plein gaz sur la présidentielle
En Pennsylvanie, comme dans tous les Etats-Unis, à quelques jours de l’élection présidentielle, le 6 novembre prochain, l’économie est la préoccupation numéro un des électeurs. Qu’elle est loin, l’élection de 2008, où Barack Obama s’était distingué de son adversaire en promettant beaucoup pour défendre l’environnement.
Depuis la découverte du premier puits de pétrole en 1859, la Pennsylvanie est un haut-lieu de l’énergie aux Etats-Unis. Aujourd’hui, l’exploitation du gaz de schiste y est en pleine expansion. Dans une Amérique en crise, qui ne pense qu’à sauver des emplois, l’état de la planète ne semble plus vraiment à l’ordre du jour. Oubliés, Al Gore et son constant alarmant.
Découvert il y a moins de 10 ans en Pennsylvanie, le gisement de Marcellus constitue l’une des plus grandes réserves de gaz souterraine. Une alternative au pétrole qui permet aux Américains de continuer à consommer toujours autant, en toute indépendance énergétique.
Le phénomène a pris une ampleur spectaculaire. Des millions de dollars ont été investis dans des coins perdus. 4500 puits ont déjà été forés. Un énorme business qui a offert à une population, fermiers depuis plusieurs générations, l’opportunité de louer leurs terres pour l’exploitation du pétrole de schiste.
Pourtant, la nouvelle technique de fracturation hydraulique de la roche qui permet de forer à 2300 mètres de profondeur comporte bien des risques : des sols transformés en gruyère, des eaux polluées et la menace de tremblements de terre.
Malgré cela, la Pennsylvanie se prend à rêver d'une folle prospérité. Les opposants au « fracking » ne pèseront pas lourd face à la promesse d’un nouvel eldorado.
(France, 2012, 52mn)Pour la première fois aux Pays-Bas, une multinationale est assignée devant les tribunaux pour répondre de dommages créés par une de ses filiales à l'étranger.
Le géant pétrolier Shell comparaît devant un tribunal néerlandais pour des accusations de pollution dans le Delta du Niger.
C'est l'une des plus grandes catastrophes écologiques au monde.
Depuis plus d’un demi-siècle, une marée noire perpétuelle souille le delta du Niger. Une histoire qui a commencé en 1956 quand Shell, la compagnie historique, ouvrait son premier puits à Oloibiri.
Depuis, chaque année, l'équivalent d'un Exxon-Valdez, ce tanker de 180.000 tonnes échoué sur les côtes d'Alaska en 1989, se déverserait dans la mangrove. Résultat : un environnement dévasté, des populations locales incapables d'assurer leur subsistance et une rébellion qui menace la stabilité de la région.
A qui la faute ? Les écologistes dénoncent le laxisme des compagnies pétrolières et les avaries à répétition. Shell, Total, Agip, Chevron et les autres estiment que l'immense majorité des marées noires est due à des actes de sabotage sur les pipelines qui traversent le delta. Dans ce débat, le gouvernement ferme les yeux et se contente de toucher sa rente pétrolière qui assure 80% des revenus du pays.
La situation est telle que des groupes armés se sont formés pour réclamer une meilleure répartition des richesses. Kidnappings à la chaîne, sabotages à grande échelle, conflit ouvert avec l'armée…
Les habitants du delta sont pris entre deux feux et ne reçoivent de l'or noir que les fuites et les pollutions. Des villages entiers voient leur terre et leur mode de vie dévastés. Ils attendent souvent en vain des compensations que les compagnies pétrolières ne versent pas ou si peu.
Quel contraste avec le Golfe du Mexique où l'administration Obama et la pression internationale ont obligé BP à verser 20 milliards de dollars aux sinistrés ! Mais le delta du Niger n'est pas la Louisiane, l'Afrique n'est pas l'Amérique…
Le pétrole était une chance pour le Nigéria, il est devenu au fil des ans une véritable malédiction.
Etats-Unis/Mexique : la frontière familiale
Quand le policier l’a arrêtée, Juanita n’avait pas payé son ticket de parking, elle n’avait pas de titre de séjour non plus, mais elle avait sept enfants qui l’attendaient à la maison.
Juanita a été arrêtée et expulsée des Etats-Unis comme le sont 400 000 travailleurs mexicains chaque année.
Chaque matin, l’autobus qui arrive de Tucson en Arizona à Nogales au Mexique débarque son lot d’ « indocumentados », les sans-papiers expulsés. Des hommes, des femmes qui ont tout perdu, leur maison, leur travail, leur rêve et parfois même leurs enfants…
C’est une histoire de fou. Ces hommes, ces femmes sont Mexicains. Ils vivaient clandestinement aux Etats-Unis, parfois depuis des années. Leurs enfants, eux, sont nés aux Etats-Unis. Ils sont donc citoyens américains. Alors, quand les parents « sans-papiers » se font arrêter pour une simple infraction au code de la route, la police les expulse et leurs enfants « américains » sont confiés à l’administration américaine.
La plupart d’entre eux ne reverront plus jamais leurs parents. Certains seront déclarés « adoptables » par des familles américaines. Et c’est ainsi qu’aujourd’hui le mur qui sépare le Mexique des Etats-Unis déchire plus d’un millier de familles mexicaines.
A Tucson, où la lutte contre l’immigration sauvage est un bon thème de campagne électorale, les femmes mexicaines s’organisent pour lutter contre la peur et résister à la pression psychologique de l’administration américaine.
Selon les statistiques, d’ici 2017, 15 000 enfants mexicains nés aux Etats-Unis pourraient ainsi être séparés de leurs parents. Simple monstruosité administrative ou effet pervers d’une mondialisation qui garantit la libre circulation des marchandises, mais pas celle des familles.
Pennsylvanie : plein gaz sur la présidentielle
En Pennsylvanie, comme dans tous les Etats-Unis, à quelques jours de l’élection présidentielle, le 6 novembre prochain, l’économie est la préoccupation numéro un des électeurs. Qu’elle est loin, l’élection de 2008, où Barack Obama s’était distingué de son adversaire en promettant beaucoup pour défendre l’environnement.
Depuis la découverte du premier puits de pétrole en 1859, la Pennsylvanie est un haut-lieu de l’énergie aux Etats-Unis. Aujourd’hui, l’exploitation du gaz de schiste y est en pleine expansion. Dans une Amérique en crise, qui ne pense qu’à sauver des emplois, l’état de la planète ne semble plus vraiment à l’ordre du jour. Oubliés, Al Gore et son constant alarmant.
Découvert il y a moins de 10 ans en Pennsylvanie, le gisement de Marcellus constitue l’une des plus grandes réserves de gaz souterraine. Une alternative au pétrole qui permet aux Américains de continuer à consommer toujours autant, en toute indépendance énergétique.
Le phénomène a pris une ampleur spectaculaire. Des millions de dollars ont été investis dans des coins perdus. 4500 puits ont déjà été forés. Un énorme business qui a offert à une population, fermiers depuis plusieurs générations, l’opportunité de louer leurs terres pour l’exploitation du pétrole de schiste.
Pourtant, la nouvelle technique de fracturation hydraulique de la roche qui permet de forer à 2300 mètres de profondeur comporte bien des risques : des sols transformés en gruyère, des eaux polluées et la menace de tremblements de terre.
Malgré cela, la Pennsylvanie se prend à rêver d'une folle prospérité. Les opposants au « fracking » ne pèseront pas lourd face à la promesse d’un nouvel eldorado.
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