Cette prolongation fait suite au départ de la révision complète de la centrale du Tricastin, qui occupera pendant 3 mois plus de 1 500 personnes (1). Tricastin, 30 ans cette année, est la première d’une série de 34 révisions complètes concernant les réacteurs de 900 mégawatts du parc âgé d’en moyenne 27 ans. Elles sont conduites sous l’œil méticuleux de l’Autorité de sûreté nucléaire. Bien que l’agence ait donné son accord de principe, cette série de révisions a justement pour but de contrôler l’état des centrales nucléaires et prescrire une série de recommandations au cas par cas, allant de la fermeture jusqu’à la prolongation de 10 ans (2).
Le collectif Sortir du Nucléaire dénonce cette nouvelle, considérant que « cette communication de l’ASN vise à installer dans l’opinion l’idée que la prolongation de la durée de vie des réacteurs nucléaires français ne serait finalement qu’une formalité dont le résultat serait quoi qu’il arrive favorable à EDF » (4). Il faut dire que l’enjeu est important. L’allongement de la durée de vie des centrales nucléaires ne coûterait, d’après le journal Les Echos (1), que 400 millions d’euros par centrale, une goutte d’eau comparée à la très controversée centrale EPR de Flamanville dont l’investissement représente un budget initial d’environ 4 milliard d’euros.
En Suède, aux États-Unis ou en Allemagne, cette question est aussi au cœur des débats, les deux premiers ont déjà autorisé la prolongation. Les Etats-Unis, sujets à de nombreuses difficultés d’ordre énergétiques ont même étendu cette durée d’exploitation à 60 ans pour 54 de leur 104 réacteurs.
D’après des études d’EDF, il n’y aurait pour l’instant aucun problème générique à l’ensemble des réacteurs (3) bien que tous construits sur le même modèle. EDF souhaiterait même étendre à 60 ans pour des raisons principalement économiques (3). L’ASN ne s’est pas encore prononcé, EDF n’ayant pas encore présenté de dossier technique à ce sujet (les échos).
Avec le vieillissement du parc nucléaire français, sa transition vers l’EPR et les possibilités de substitution (énergies renouvelables, EPR...), EDF est face à un défi de taille : essayer de trouver un équilibre entre rentabilité économique et sécurité. Espérons que cette dernière ne soit pas menacée par ces prolongations répétées.
Sources :
(1) Les Echos - Mercredi 8 juillet 2009
(2) Le Figaro
(3) Le Figaro
(4) JDD
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